RIAA : 'Nous pouvons résoudre le problème des DRM'

22 janvier 2007 à 18h35
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L'édition 2007 du Midem Net, le forum consacré aux relations entre l'univers des nouvelles technologies et l'industrie musicale, a débuté par un débat animé entre partisans et détracteurs du principe de la protection numérique des contenus contre la copie, à l'aide des fameux DRM (Digital Rights Management). |clubic|Clubic.com|fin||neteco|Neteco.com|fin| en a rencontré les deux principaux protagonistes : Mitch Bainwol, CEO de la RIAA (Recording Industry Association of America) qui défend les intérêts de l'industrie du disque américaine, et Gary Shapiro, CEO de la puissante Consumers Electronics Association (CEA), qui représente les industriels de l'électronique grand public.



Selon Gary Shapiro, il est déraisonnable d'aller à l'encontre des évolutions technologiques en tentant de les circonscrire aux modèles économiques actuels. Des phases d'expérimentation, permettant aux industries de s'adapter, sont nécessaires pour emboîter le pas le plus rapidement et le plus efficacement possible aux nouvelles tendances. Avec les DRM, les industriels de la culture ne joueraient pas la carte de l'évolution mais celle de la conservation, en tentant de reproduire sur Internet les modèles traditionnels de la vente physique. D'après lui, les consommateurs ont montré qu'ils ne voulaient pas d'un système leur interdisant de profiter à loisir de contenus légalement acquis.

« Guns don't kill people - people kill people » (les armes ne tuent pas les gens, ce sont les gens qui se tuent entre eux), ironise Gary Shapiro, qui établit également un parallèle avec les voitures, conçues pour rouler bien plus vite que ne l'autorisent les lois : les nouvelles technologies ne sont pas intrinsèquement mauvaises, c'est l'usage qui en est fait qu'il faut surveiller. S'il rejoint le directeur général de la CEA sur ce point, Mitch Bainwol n'entend pas pour autant lever les verrous électroniques. L'argument technologique n'est certainement pas une excuse pour outrepasser la loi, et les producteurs de musique doivent être rétribués à leur juste valeur, quels que soient les modèles ou les canaux de distribution. En l'état actuel des choses, il estime que les DRM, même s'ils ne sont pas parfaits, constituent le meilleur moyen de protéger les ayants-droit.

Certaines générations sont totalement étrangères à toute notion de copyright, explique encore Mitch Bainwol. Les DRM servent à leur faire prendre conscience de son existence. Elles devraient toutefois, selon Gary Shapiro, prendre en compte l'existence d'une « utilisation juste » de la musique, pour laquelle il n'est pas normal que le consommateur rencontre des problèmes liés à l'interopérabilité ou aux restrictions d'usage.

« Les DRM ne sont peut-être pas encore assez bons », relativise pour sa part Fritz Attaway, CEO de la MPAA (Motion Picture Association of America), mais ils ont le mérite de permettre l'émergence de nouveaux modèles économiques, comme ceux qui reposent sur un abonnement. « Nous pouvons travailler ensemble et tenter de résoudre les problèmes », affirme Mitch Bainwol à |clubic|Clubic.com|fin||neteco|Neteco.com|fin|.

Désireuse de voir le marché de la musique numérique retrouver des rythmes de croissance à trois chiffres comme ces dernières années dans le but de compenser l'érosion des ventes physiques, l'industrie semble consciente des problématiques liées à l'interopérabilité ou à la prééminence que confère le contrôle des mécanismes de protection à des sociétés comme et Microsoft. La question, étudiée dès l'ouverture du Midem, se pose même comme l'un des enjeux majeurs de cette édition 2007. Les labels indépendants ont quant à eux déjà résolu le problème, en acceptant de diffuser leur musique au format MP3.

Forts du succès d'eMusic (voir à ce sujet notre interview vidéo de David Pakman), certains comme les français VirginMega ou FnacMusic souhaitent désormais inciter les majors à vendre de la musique sans DRM. Pour l'instant, ces dernières semblent encore réticentes, même si elles reconnaissent aujourd'hui ouvertement que la question est à l'étude. Pendant ce temps, d'autres se penchent sur de nouveaux modèles, déjà en gestation, comme la distribution directe via des réseaux sociaux comme MySpace, le financement par la publicité, ainsi que la signature d'accords avec les opérateurs mobiles ou les services comme YouTube, afin d'inciter ces derniers à partager les revenus issus de la musique.
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