Jean-Marie Messier, Henri Emmanuelli, André Santini et d'autres personnalités débattent de "l'Intern

08 novembre 2001 à 00h00
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Ces personnalités faisaient le point ce mercredi, lors d'une table ronde, sur l'état de la fracture numérique en France.

Lors d'une table ronde organisée ce mercredi dans les locaux de la Maison de la Radio par le réseau France BLEU (réseau de radios) et la fondation Vivendi Universal, des personnalités du monde de l'entreprise, de la politique et de l'éducation nationale s'interrogeaient sur un Internet pour tous et son utilité dans notre société.

Etaient présents, Jean-Marie Cavada (PDG de Radio France) qui a ouvert le débat, Jean-Marie MESSIER (PDG Vivendi Universal), Henri Emmanuelli (Président de la Commission des Finances, Député des Landes), André Santini (Maire d'Issy-Les-Moulineaux), Luc Ferry (Philosophe), Philippe Quéau (Directeur de la division de la société de l'information à l'UNESCO) et Rémi Jouan (Secrétaire national de la CFDT).

Lors de ce débat il a été mis en evidence que la fracture numérique est toujours aussi présente en France mais tend à devenir plus faible avec les évolutions technologiques, la baisse des coûts du matériel et des communications et enfin avec les actions progressives du gouvernement et de l'éducation nationale.

Henri Emmanuelli précise à ce sujet que "malgré les efforts du premier ministre, il reste encore des choses à faire. [...] Le coût du matériel est encore trop élevé en France alors qu'aux Etats-Unis, il est possible de trouver des ordinateurs à 3-4000 francs. Ensuite, en ce qui concerne les communications téléphoniques, l'opérateur historique et "bien aimé" doit revoir sa copie."

Enfin pour Henri Emmanuelli, pour tenter d'atténuer la fracture numérique, un des clefs est la mise en place d'un "forfait illimité". Le Député précise également qu'au niveau du gouvernement, il existe des plans visant à permettre à tous de se connecter à Internet et plus précisent dans les écoles. Ainsi, un projet vise dans les Landes à proposer à chaque collégien un ordinateur portable ainsi que tout un équipement multimédia dans certaines salles de cours. Selon ses termes, cette action vise à permettre à tous les élèves de se connecter à Internet rapidement sans passer par les connexions du type "vélo à pédales".

André Santini pense quant à lui que la fracture numérique peut rapidement être supprimée à condition d'investir pour rétablir une situation plus équitable pour tous. En effet, dans sa ville, André Santini a investit 1,5 million de francs pour le développement numérique par an depuis 1995 à l'époque où nous dit-il "les gens pensaient qu'Internet était une entreprise de nettoyage". Ce budget représente pour une ville de 55 000 habitants à peine l'équivalent de la construction d'un rond point. Si plus de "Cyber Maires" consacraient un tel budget pour la promotion des services, la fracture numérique serait sans doute moins importante.

En ce qui concerne la mise en place d'un forfait illimité en France, pour Jean-Marie Messier, la situation est simple. Il confie à ce sujet à la rédaction de NetEconomie que "dans les conditions qui sont proposées aujourd'hui par France Télécom, elles ne permettent pas à la concurrence de s'installer sur la boucle locale. Nous avons en ce qui nous concerne décidés de geler nos investissements en matière de déploiement de l'ADSL. Nous n'avons pas possibilité réellement d'apporter une concurrence au monopole de France Télécom sur la boucle locale. J'espère que l'on arrivera à convaincre le régulateur d'être plus incisif...".

Jean-Marie Messier précise également qu'il existe en Angleterre des forfaits illimités à 130 francs par mois mais que l'opérateur historique "interdit à tout opérateur de faire un tel forfait à moins de 300 francs par mois".

En ce qui concerne le déploiement du numérique par l'éducation nationale, Luc Ferry tient à préciser que Jack Lang a mis en place le "B2i", qui représente le "Brevet Informatique et Internet" qui seront 2 diplômes obligatoires pour les élèves de fin de collège avec une mise en place progressive dès l'année prochaine.

Aujourd'hui, 65% des écoles primaires ne sont pas connectées à Internet tandis que 100% des collèges le sont. Luc Ferry nous précise à se sujet que "dans 2 ans, tous les élèves en fin d'école primaire, sauront se connecter à Internet, utiliser des ordinateurs et sauront se servir du courrier electronique".

Cependant, de telles évolutions ne satisfont pas tout le monde avec des réticences de fond sur le plan intellectuel et pédagogique. En effet, Luc Férry nous précise que certaines idées reçues concernent "les littéraires pour qui ces évolutions n'auraient pas autant d'intêret que pour les scientifiques" ou que "les historiens ne s'interressent qu'à ce qui est visible et non à la causalité historique ce qui serait génant si les élèves apprenent leurs cours par Internet et non plus dans les livres." Il y aurait donc pour le moment une certaine crainte que la culture scolaire ne change de nature avec Internet, mais est-ce moins bénéfique pour les nouveaux élèves pour autant ?
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