Test : Une semaine avec un P800 Sony Ericsson

17 février 2003 à 00h00
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Dévoilé il y a près d'un an, en Mars 2002, au CeBit de Hanovre, c'est finalement en ce début d'année 2003 que Sony Ericsson lance en France son P800, un appareil cumulant les fonctions de téléphone, d'ordinateur de poche, de baladeur, d'appareil photo ou encore de console de jeux. Inaugurant le système d'exploitation Symbian V7, le P800 s'avère être un produit attachant même si les choix en matière de stockage limitent ses capacités multimédia.

A l'usage, le P800 apparaît comme étant à la fois un gros téléphone et un petit ordinateur de poche. La saisie des données avec le stylet n'est pas toujours aisée et il n'est pas rare de raccrocher involontairement une communication téléphonique en raison de la proximité du visage avec l'écran tactile.

En matière de téléphonie, le P800 est complet puisqu'il est tri bande (900, 1800 et 1900 Mhz), GSM/GPRS et bluetooth. L'appareil est livré avec un flip actif, comme sur le T39 mais ce dernier peut être démonté pour ne laisser apparaître que le grand écran tactile. L'appel peut être déclenché par le biais d'un pavé numérique classique, d'une zone de neuf favoris, auxquels on peut adjoindre une photo, ou encore depuis le carnet d'adresse. Il est possible d'associer une photo (prise avec la caméra intégrée) à chaque fiche contact et de voir le visage de son correspondant s'afficher à chaque appel entrant. Il est d'ailleurs également possible d'associer une sonnerie spécifique à chaque correspondant. Bref, hormis ses dimensions, le P800 est très pratique en tant que "téléphone" même si son écran tactile allonge certaines opérations basiques qui peuvent être réalisées facilement lorsque le flip est installé.

En matière d'ordinateur de poche, le P800 tient également ses promesses. Profitant de la suite logicielle et du système d'exploitation Symbian V7, l'appareil dispose d'un carnet d'adresses synchronisable avec outlook, d'une messagerie (e-mail, SMS, MMS, Cell BroadCast), d'un agenda évoquant celui d'un Psion, d'un navigateur wap/web (désormais amélioré par Opéra pour reformater n'importe quel site web), d'une visionneuse de photos, d'un gestionnaire de tâches ou encore des notes (manuscrites ou vocales). Contrairement à un téléphone ordinaire, le P800 permet une consultation mais surtout une saisie très rapide des données grâce à son stylet. Tout comme sur un Palm, on pourra opter pour une clavier virtuel ou pour un système de saisie manuscrite baptisé JOT. Parmi les griefs, on note une synchronisation Outlook relativement lente (Par défaut, Outlook affiche un message d'avertissement) ou encore la relative faiblesse de l'offre de logiciels complémentaires.

A l'instar du Nokia 7650, le P800 est le premier Sony Ericsson à intégrer un caméra numérique. Disposant au maximum d'une résolution VGA (640*480), il faut reconnaître que la qualité d'image n'est pas au rendez-vous, particulièrement en l'absence d'éclairage. Le P800 ne se substituera donc pas à un véritable appareil photo, contrairement à d'autres produits Sony comme le Clié NZ-90.

Sur le plan multimédia, le P800 est équipé d'un lecteur MPEG-4 fourni par PacketVidéo et d'un lecteur audio capable de lire des fichiers MP3, midi ou WAV. La qualité est bonne et, en théorie, le P800 peut se substituer à un baladeur. Malheureusement, pour compléter les 14 Mo de mémoire interne, Sony Ericsson a opté pour le format Memory Stick Duo, certes plus compact que le Memory Stick standard, mais dont la seule et unique carte ne propose que 16 Mo. Avec 30 Mo en tout, dont au moins la moitié utilisée pour les applications logicielles, il sera donc difficile de stocker plus de 3 ou 4 morceaux de musique... Sony a promis des cartes de 128 Mo mais en attendant, le stockage ne permet pas au P800 d'exploiter son potentiel multimédia.

Enfin, sur le plan ludique, le P800 est équipé de la technologie Java et permet de faire tourner quelques jeux comme Doom ou Stunt Racer, un jeu de voiture exploitant intelligemment la molette latérale, le vibreur et l'écran graphique. Sur ce plan le P800 surclasse largement une GameBoy et il ne reste plus qu'à espérer le portage d'un maximum de jeux de la part des éditeurs.

En conclusion, le P800 parvient à réaliser avec brio la synthèse entre un téléphone et un ordinateur de poche. Son grand écran tactile permet un véritable confort pour le surf sur internet ou pour l'utilisation de la messagerie et Symbian V7 tient largement la comparaison avec PalmOS ou PocketPC même si l'on regrette l'absence d'écran "aujourd'hui".

Par contre, le P800 ne se substituera pas à un véritable appareil photo et ses capacités audiovisuelles restent bridées par le format de stockage "exotique". En somme, Ericsson a rempli sa part du contrat mais Sony peut encore améliorer l'appareil.

Vendu environ 900 €uros, le P800 séduira donc les cadres nomades à la recherche d'un outil unique pour remplacer téléphone et assistant personnel et devrait faire de l'ombre au très fonctionnel Treo 270 de Handspring ou au XDA PocketPC vendu par Bouygues Telecom.
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