Claude FRANCOIS fondateur de AAA Présentations, formations linguistiques B2B

17 septembre 2001 à 00h00
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Claude FRANCOIS présente l'offre de formation en langues étrangères pour entreprises de AAA Présentations : traduction, formation présentielle et e-learning.

AB - Monsieur FRANCOIS, bonjour. Quel a été votre parcours dans le domaine de la formation linguistique ?

CF - Personnellement, j'étais plutôt mauvais en langues pendant mes études secondaires. A 18 ans, j'ai compris ce que les langues pouvaient m'apporter et j'ai passé tous mes étés en Angleterre ou en Allemagne.

Après l'ESCP, lorsque j'étais étudiant en MBA à Stanford, j'ai pris en plus des cours d'allemand et de norvégien. Par la suite, j'ai travaillé pour Citibank dans plusieurs pays, ce qui m'a permis d'apprendre six langues au total et de me rendre compte qu'avec des méthodes efficaces, tout le monde pouvait apprendre des langues étrangères.

Ayant essuyé moi-même, à titre personnel, des succès mais aussi des échecs, j'étais bien placé pour concevoir une offre de formation en langues étrangères destinée aux entreprises, offre qui serait fondée non sur la vente d'heures de cours, mais sur une optimisation du parcours de chacun et sur la mobilisation de ressources sélectionnées. Telle est la raison d'être même de AAA Présentations.
J'occupe la fonction de Directeur général au sein de l'entreprise.

AB - Pouvez-vous présenter votre société ?

CF - AAA Présentations a été créée en 1989. Notre réseau est aujourd'hui constitué de 180 collaborateurs dans 16 pays. La particularité de AAA Présentations est de savoir mobiliser des compétences professionnelles complémentaires, non seulement dans le domaine purement linguistique, mais également des experts bilingues dans chaque domaine de spécialité.

Nous avons trois activités : la traduction, la formation présentielle et l'e-learning. Notre équipe est non seulement multilingue (6 nationalités sont représentées au bureau de Paris parlant chacune en moyenne quatre langues), mais aussi multicompétences (traducteurs, professeurs, consultants, développeurs et gestionnaires).

Plutôt que de chercher à vendre à tout prix nos produits, nous ne concevons des relations avec nos clients que dans le cadre de partenariats, et c'est ce qui nous permet de bien connaître leurs besoins et de développer des outils sur mesure.

AB - A l'heure actuelle les services de AAA Présentations sont centrés sur l'apprentissage de l'anglais professionnel, pouvez-vous détailler votre offre ?

CF - Nous mettons à la disposition des entreprises toute une gamme de services de formation : cours particuliers et en petits groupes dans les principales langues européennes, séminaires de communication, présentations et négociations, cours spécialisés dans la langue financière, comptable, juridique, commerciale, des ressources humaines et de la communication «corporate».

Nous proposons également toute une série de produits spécifiques originaux destinés à compléter les cours pour assurer aux élèves la plus grande efficacité : Angliciseur, Jargoniseur, tests de langue, modules de base et bientôt modules bilingues comme la comptabilité ou le reporting, fiches de grammaire Flashcards© et cassettes interactives Homelab.

Le prix de l'heure de cours peut varier de 50 francs l'heure, pour les cours collectifs de notre Centre de Langue Russe, à 700 francs l'heure, voire plus, pour la préparation et l'assistance sur site, lors de réunions ou de négociations à haut niveau.

L'e-learning apporte un complément utile et efficace aux formations présentielles. C'est sur la base de notre expérience de 12 ans de traduction et de formation que nous développons des modules de formation en ligne sur Internet.

Ces formations ne sont pas de simples cours par visioconférence ou basés sur des séquences de documents scannés. Nous proposons un enseignement efficace, qui optimise l'utilisation de moyens comme l'animation, l'interactivité, le multimédia, les ressources en ligne et les bases de données.

Le prix de nos modules d'Angliciseur varie de 100 francs à 350 francs HT en fonction de la spécialité, pour 20 leçons de 15 minutes chacune, soit 5 heures de formation par module, qui peuvent être complétées par du tutorat en ligne. Actuellement, nous proposons pour le même prix deux bilans gratuits en ligne, un à mi-parcours, l'autre en fin de module.

Enfin, AAA propose également un service en ligne de préparation aux interviews (module Angliciseur pour 100 francs TTC) et d'analyse de CV (commentaire d'ensemble sur le fond et sur la forme et 10 questions pouvant être posées par des recruteurs, service disponible en français comme en anglais pour 100 francs TTC également).

Sur le plan technique, nous avons développé notre propre plate-forme avec section «particuliers» (paiement par Carte Bleue ou par chèque) et section «société» de suivi pour les responsables de formation. Les modules sont programmés en ASP et en FLASH5.

AB - Qu'en est-il des spécificités de «l'ANGLICISEUR» ?

CF - L'Angliciseur est un système unique qui permet à ceux qui sont déjà «bons» en anglais de devenir «très bons». A notre connaissance, c'est le seul système qui permette aux élèves ayant déjà un certain niveau d'anglais de prendre conscience de leurs faiblesses et de les surmonter.

L'élève reçoit chaque jour une leçon en anglais (deux à trois lignes) via Internet avec un fichier son, une aide et un lexique. Il doit la lire et l'écouter plusieurs fois : c'est la première étape de l'apprentissage.

Mais le système ne s'arrête pas là : l'élève doit alors traduire du mieux qu'il peut en français cette leçon et envoyer sa traduction au site AAA. Rassurez-vous, cet envoi est automatique et donc très convivial.

Au bout de trois jours, nous lui retournons son texte français qu'il doit retraduire en anglais, en s'efforçant de se rapprocher de l'original. L'Angliciseur lui présente alors côte à côte sa version anglaise et la version d'origine. La comparaison est édifiante.

L'avantage du système est multiple : il permet d'identifier ses faiblesses, de mémoriser de façon optimale le vocabulaire et les expressions étudiés et, lors de la phase de reconstitution, de «tendre les neurones» de l'apprenant afin qu'il retrouve les tournures vues deux jours auparavant, le tutorat assurant une consolidation de l'ensemble. Le fichier son lui permet également d'améliorer sa prononciation.

AB - Où se situe AAA Présentations sur le marché de la formation à distance aujourd'hui, et plus particulièrement sur le marché e-learning ?

CF - Nous ne cherchons pas à faire tout pour tout le monde, mais nous avons une approche de valeur ajoutée pour couvrir des besoins spécifiques.

Notre stratégie commerciale est principalement B2B, car nous travaillons avant tout avec les grandes entreprises.

Ayant à notre disposition une plate-forme opérationnelle et des modules standard, nous les mettons également à la disposition du grand public et bien entendu des PME.

Notre développement a pris ces deniers temps un départ rapide, car il est clair que nous répondons à un besoin réel et très spécifique. Nous avons analysé 150 sites de formation et il semble que nous n'ayons pas de concurrent direct.

AB - Votre cible est majoritairement composée de professionnels, avez-vous des exemples concrets à donner ?

CF - Nous travaillons avant tout avec de grands groupes français et étrangers, particulièrement dans les secteurs de la communication, des médias, de l'environnement, de la finance, de l'industrie, des grands hôtels mais aussi avec des cabinets d'avocats.

Nous procédons au développement de modules destinés à des clients prestigieux tels que Cegetel ou la COB.

AB - Cadresonline.com est un de vos partenaires. Avez-vous récemment engagé d'autres partenariats stratégiques?

CF - Nous sommes en effet en contact avec plusieurs groupes, tant des portails que des sites de contenu. Nous visons des sites juridiques, financiers, de formation (adulte et étudiants), etc. AAA Présentations sera partenaire prochainement d'au moins cinq sites, tous leaders sur leurs marchés respectifs.

Ces partenariats sont fondés sur la mise à disposition gratuite de nos tests de langue en ligne (anglais, allemand, espagnol), qui rencontrent un franc succès.

AB - Quel modèle économique utilise votre société ?

CF - Ancien banquier moi-même, j'ai été vice-président et Directeur des engagements à Citibank en France et en Italie. Je tiens à être extrêmement prudent et à autofinancer notre développement.

Notre modèle est B2B, avec des frais de communication réduits, des partenariats et une croissance à la hauteur de nos moyens.

Nous n'excluons pas un appel au marché, par exemple pour financer l'expansion internationale, mais uniquement lorsque l'activité sera profitable.

AB - Quelle stratégie allez-vous adopter à moyen terme ?

CF - Dans un premier temps distribuer notre produit, tant sur Internet/extranet que sur les réseaux intranet des grandes entreprises, le marché B2C étant un complément que nous accueillons mais sans frais de communication importants.

Simultanément, nous élargissons notre offre afin de disposer d'ici à six mois d'un catalogue complet en anglais des affaires, et en mettant en ligne des modules de formation bilingues interactifs et ludiques.

Puis, ce sera l'expansion à l'étranger.

AB - Souhaitez-vous ajouter un commentaire pour conclure ?

CF - Oui, j'avoue être sidéré par trois choses concernant le marché de l'e-learning.

Tout d'abord, il semble y avoir une confusion de termes, et j'espère bien que le marché va faire la différence entre le vrai service qui comprend une programmation et une pédagogie sophistiquées très coûteuses et les «faux services» : de simples formations par visioconférence dont l'avantage pédagogique n'a rien de révolutionnaire, même si on peut proposer des cours à un tarif attractif en utilisant des tuteurs basés dans un pays où il y a moins de charges sociales !!!

Ensuite, le «tout gratuit» est un leurre et dans certains cas une escroquerie. En effet, soit il s'agit d'un faux «tout gratuit», et tôt ou tard on veut votre argent et dans ce cas on vous a trompé car on a créé une dépendance avec le risque d'avoir fait un mauvais choix ; soit la start-up a été financée par capital risque en espérant se rattraper sur la publicité et là ce sont les investisseurs qui ont été trompés.

Enfin, les énergies et les fonds dépensés en études, colloques, publicité sont hors de proportion avec les développements effectivement réalisés. Il y a de grands besoins, mais nos intellectuels de la formation se jettent sur les concepts plutôt que d'entreprendre du concret.

Nous sommes en train de reproduire ce qui a été le drame de la formation permanente - ou du Plan Calcul : comme dans l'informatique, les grands de la formation sont américains et ils sont capables de dépenser des dizaines de millions de dollars en développement sans subventions car ils feront payer leurs services alors que nous, qui bénéficions de budgets publics importants, nous produisons beaucoup de palabres.

Saluons tout de même trois initiatives publiques. Tout abord, la décision de permettre le remboursement des formations «ouvertes et/ou à distance» au titre de la formation permanente (Circulaire DGEFP n°2001/22 du 20 juillet 2001) ; le prix des entreprises innovantes du Ministère de l'Education nationale et de la Recherche ; et, enfin, les financements de projets trans-européens comme Leonardo.

AB - Monsieur FRANCOIS, je vous remercie.
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