Polémique sur l'avenir du câble en France

31 janvier 2003 à 00h00
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Il est loin le temps où la France s'engageait massivement dans le plan câble. Face au faible taux de pénétration du câble parmi les foyers français (environ 13% contre 70% aux Etats-Unis), une étude de l'ART, commandée au cabinet JLM conseil envisage très sérieusement la consolidation rapide du secteur.

Tout en soulignant que "les réseaux câblés occupent une place pleine et entière dans le développement du haut débit en France" et qu'ils constituent "une technologie d'accès alternative susceptible de contribuer à dynamiser la concurrence sur la boucle locale dans le secteur des télécommunications", l'étude précise que cette technologie ne représente que 2% des revenus générés sur le marché des services télécoms en France, et moins de 4% de ceux du secteur de l'audiovisuel. En outre, dans le domaine de l'accès internet, l'ADSL, lancé en 2000, compte déjà plus de 1,4 millions d'abonnés contre environ 230.000 pour le câble...

Face à ce constat, JLM conseil propose 3 scénarios

- la consolidation : rationalisation des réseaux par échanges de plaques ; consolidation entre eux des acteurs actuels du câble, après suppression des obstacles réglementaires à leur fusion ; regroupement des acteurs existants autour d'un nouvel entrant qui apporterait des capitaux frais.

- la séparation des infrastructures et des services, avec la reprise de l'ensemble des infrastructures physiques du câble par un opérateur unique afin de proposer aux fournisseurs de services un accès unifié aux 8,5 millions de prises raccordables installées en France.

- le statu quo et l'érosion technologique du câble, qui pourrait conduire à un désintérêt croissant vis à vis de ce support.

Représentant les intérêts des câblo-opérateurs, l'AFORM ne conteste pas l'analyse et en profite pour réclamer des mesures juridiques comme la suppression du plafond des 8 millions d'abonnés par opérateur afin de précipiter la concentration, un traitement concurrentiel des différents fournisseurs de contenu et enfin une révision des dispositions sur la TNT les obligeant à transporter les chaînes gratuitement.

Finalement, le meilleur avocat du câble est certainement le sénateur du Rhône, René TREGOUET, très actif dans le domaine des technologies de l'information qui publie ce vendredi un violent plaidoyer en faveur du câble, seule technologie capable selon lui d'atteindre des débits de centaines de mégabits dont les foyers ont besoin. : "Lorsque tous les usages seront activés (télévision numérique sur l'ordinateur, vidéotransmission, vidéosurveillance, les jeux en 3D, l'image animée omniprésente, etc...) ce n'est plus 512 K/Bits ni même 10 Méga/Bits qui seront nécessaires par foyer, mais 100 ou 200 Mbits.[...] la Loi de Moore va dorénavant s'appliquer au débit dont chacun disposera [...] pour atteindre de telles performances, le photon devra s'être substitué à l'électron. les réseaux physiques ne devront plus être en cuivre, mais en verre, etc...". Ce dernier souligne ainsi l'importance de proposer des réseaux câbles financée principalement par les collectivités locales afin de proposer une alternative à l'ADSL dont le débit maximal ne peut pas dépasser plusieurs Mbits/seconde.

Après l'échec objectif du plan câble, les errements de l'UMTS, de la boucle locale radio, de la TNT, les interrogations sur la télévision par satellite, les perspectives du WiFi ou du WADSL, la France a en tout cas besoin d'un débat sur le sujet et sur le rôle par toujours constructif de son opérateur historique en la matière...

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