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L'année 2004 pourrait marquer un nouvel engouement des investisseurs envers les sociétés innovantes Par Philippe BECKER, spécialiste des levées de fonds au sein du réseau Business Builders.
Après deux années folles, puis deux années de jeûne, le capital risque retrouve à peine son niveau de 1999. En 2003, les sociétés « high tech » en Europe ont levé 2.75 Milliards d'euros auprès des capitaux-risqueurs, soit 47% de moins qu'en 2002. Le secteur de l'amorçage a le plus souffert avec une baisse de 63%. La part moyenne des deals chute à 4.3M€, soit une baisse de 38%. Le plus gâté, le secteur des « biotechnologies » ressort à 35% des fonds levés, soit près d'un milliard d'euros, suivi des valeurs technologiques à 22% et des logiciels à 21%. En France, les « start-up » ont obtenu moins de 400 millions d'euros, une baisse de 28%, prés de 75% par rapport à 2001. Tétanisés par la peur de voir une partie des sociétés de leur portefeuille disparaître, les investisseurs ont pris des mesures drastiques, et ont préféré réinjecter les ¾ de leur argent dans des deuxièmes & troisièmes tours, en négligeant l'amorçage dans de nouveaux projets. La prise de risque a été minimisée à un niveau inégalé. Globalement, les valorisations des sociétés ont atteint des niveaux très bas nuisant ainsi à leur crédibilité capitalistique. Ce qui explique le peu d'entrain d'un porteur de projet de procéder à une augmentation de capital qui pourrait paradoxalement aboutir à une sous valorisation de sa société.
Assiste t'on au début d'un cycle haussier ? Des facteurs récents laissent penser qu'après cette tempête, nous assistons au début d'un retour à la confiance, le retour d'un cycle haussier des investissements dans les sociétés innovantes. Menées par l'Asie et les Etats-Unis, les économies mondiales croissent à l'unisson. La Bourse a repris de belles couleurs depuis quelques mois. En France, les valeurs technologiques comme les Télécoms, affichent des croissances à 3 chiffres. Une dizaine d'introductions est prévue, surtout au second semestre. L'introduction du moteur de recherche sur Internet : GOOGLE donnera le ton du début d'année aux USA. En France, c'est l'opérateur FREE/ILIAD qui recherche 100M€ pour 30% de son capital. Mais les règles du marché ont changé. Le profil des futurs élus à la Bourse n'a rien à voir avec leurs prédécesseurs. Fini les concepts sans chiffre d'affaires, maintenant on demande un minimum de 100M€ de CA, 4 à 5 trimestres consécutifs d'un résultat supérieur à 10% et une croissance voisine de 100% / an. Un club réservé en général à des sociétés ayant plus de 5 ans. C'est-à-dire celles qui ont été créées avant la Bulle Internet ! Pour des sociétés innovantes, plus récentes, les règles d'une levée de fonds ont également évolué. On parie toujours en priorité sur la qualité de l'équipe, mais les fondamentaux sont plus scrutés (l'existence de clients & d'un marché par exemple). Une des meilleures façons d'être choisi au milieu de centaines de projets est de réaliser un plan d'affaires attractif. L'aide d'un professionnel est d'une grande utilité, car c'est un exercice périlleux pour les porteurs de projets, particulièrement dans les sociétés innovantes, qui ont un profil plus technique que « business ».
Parmi les secteurs prioritaires des investisseurs en 2004, Internet reste le secteur économique avec la plus forte croissance dopée le haut-débit qui a pour conséquence un doublement du temps de connexion des Internautes dés son adoption, mais aussi avec l'arrivée des femmes et des seniors. Le domaine des outils de recherche va être fortement modifié, 800 000 fois le volume de la Bibliothèque Nationale de France est en ligne actuellement. Par exemple, de nouvelles sociétés vont « challenger » Google, afin de répondre à des demandes spécifiques exprimées oralement. En 2005, 35 Milliards de messages électroniques seront échangés par jour dans le Monde, soit 3 fois le volume d'e-mails expédiés en l'an 2000. La VoIP (le téléphone sur Internet) et le WI-FI (réseau sans fil) sont des technologies maintenant matures et qui vont faire exploser le chiffre d'affaires de sociétés actuellement très petites.
Ces nouvelles donnes vont modifier la stratégie des opérateurs Internet et mobiles, mais aussi créer des opportunités pour de nombreux projets innovants français. Reste que des milliards - 50 milliards de fonds disponibles aux USA - attendent d'être utilisés d'où le risque à nouveau d'une surchauffe potentielle en 2005. En France, rien que dans le secteur des sociétés « high tech », sur 1 Milliard d'euros collecté par les FCPI (Fonds commun de placement à l'investissement) moins de 10% ont été utilisés en 2003. Malgré cela, 53% des fonds américains ont prévu d'augmenter leurs capitaux disponibles en 2004. A un moment, les contraintes de gestion & la durée limitée de ces fonds vont créer une surenchère sur les valorisations des entreprises, et une nouvelle bulle pourrait se créer. En d'autres termes, à un moment où les marchés financiers traditionnels font grises mines, l'année 2004 pourraient se révéler très prometteuse pour les sociétés innovantes tant en terme technologique que de nouveaux services, et leur permettre de trouver plus facilement des financements. Innovateurs, à vos marques !
Philippe BECKER
Philippe.becker@businessbuilders.fr
Après deux années folles, puis deux années de jeûne, le capital risque retrouve à peine son niveau de 1999. En 2003, les sociétés « high tech » en Europe ont levé 2.75 Milliards d'euros auprès des capitaux-risqueurs, soit 47% de moins qu'en 2002. Le secteur de l'amorçage a le plus souffert avec une baisse de 63%. La part moyenne des deals chute à 4.3M€, soit une baisse de 38%. Le plus gâté, le secteur des « biotechnologies » ressort à 35% des fonds levés, soit près d'un milliard d'euros, suivi des valeurs technologiques à 22% et des logiciels à 21%. En France, les « start-up » ont obtenu moins de 400 millions d'euros, une baisse de 28%, prés de 75% par rapport à 2001. Tétanisés par la peur de voir une partie des sociétés de leur portefeuille disparaître, les investisseurs ont pris des mesures drastiques, et ont préféré réinjecter les ¾ de leur argent dans des deuxièmes & troisièmes tours, en négligeant l'amorçage dans de nouveaux projets. La prise de risque a été minimisée à un niveau inégalé. Globalement, les valorisations des sociétés ont atteint des niveaux très bas nuisant ainsi à leur crédibilité capitalistique. Ce qui explique le peu d'entrain d'un porteur de projet de procéder à une augmentation de capital qui pourrait paradoxalement aboutir à une sous valorisation de sa société.
Assiste t'on au début d'un cycle haussier ? Des facteurs récents laissent penser qu'après cette tempête, nous assistons au début d'un retour à la confiance, le retour d'un cycle haussier des investissements dans les sociétés innovantes. Menées par l'Asie et les Etats-Unis, les économies mondiales croissent à l'unisson. La Bourse a repris de belles couleurs depuis quelques mois. En France, les valeurs technologiques comme les Télécoms, affichent des croissances à 3 chiffres. Une dizaine d'introductions est prévue, surtout au second semestre. L'introduction du moteur de recherche sur Internet : GOOGLE donnera le ton du début d'année aux USA. En France, c'est l'opérateur FREE/ILIAD qui recherche 100M€ pour 30% de son capital. Mais les règles du marché ont changé. Le profil des futurs élus à la Bourse n'a rien à voir avec leurs prédécesseurs. Fini les concepts sans chiffre d'affaires, maintenant on demande un minimum de 100M€ de CA, 4 à 5 trimestres consécutifs d'un résultat supérieur à 10% et une croissance voisine de 100% / an. Un club réservé en général à des sociétés ayant plus de 5 ans. C'est-à-dire celles qui ont été créées avant la Bulle Internet ! Pour des sociétés innovantes, plus récentes, les règles d'une levée de fonds ont également évolué. On parie toujours en priorité sur la qualité de l'équipe, mais les fondamentaux sont plus scrutés (l'existence de clients & d'un marché par exemple). Une des meilleures façons d'être choisi au milieu de centaines de projets est de réaliser un plan d'affaires attractif. L'aide d'un professionnel est d'une grande utilité, car c'est un exercice périlleux pour les porteurs de projets, particulièrement dans les sociétés innovantes, qui ont un profil plus technique que « business ».
Parmi les secteurs prioritaires des investisseurs en 2004, Internet reste le secteur économique avec la plus forte croissance dopée le haut-débit qui a pour conséquence un doublement du temps de connexion des Internautes dés son adoption, mais aussi avec l'arrivée des femmes et des seniors. Le domaine des outils de recherche va être fortement modifié, 800 000 fois le volume de la Bibliothèque Nationale de France est en ligne actuellement. Par exemple, de nouvelles sociétés vont « challenger » Google, afin de répondre à des demandes spécifiques exprimées oralement. En 2005, 35 Milliards de messages électroniques seront échangés par jour dans le Monde, soit 3 fois le volume d'e-mails expédiés en l'an 2000. La VoIP (le téléphone sur Internet) et le WI-FI (réseau sans fil) sont des technologies maintenant matures et qui vont faire exploser le chiffre d'affaires de sociétés actuellement très petites.
Ces nouvelles donnes vont modifier la stratégie des opérateurs Internet et mobiles, mais aussi créer des opportunités pour de nombreux projets innovants français. Reste que des milliards - 50 milliards de fonds disponibles aux USA - attendent d'être utilisés d'où le risque à nouveau d'une surchauffe potentielle en 2005. En France, rien que dans le secteur des sociétés « high tech », sur 1 Milliard d'euros collecté par les FCPI (Fonds commun de placement à l'investissement) moins de 10% ont été utilisés en 2003. Malgré cela, 53% des fonds américains ont prévu d'augmenter leurs capitaux disponibles en 2004. A un moment, les contraintes de gestion & la durée limitée de ces fonds vont créer une surenchère sur les valorisations des entreprises, et une nouvelle bulle pourrait se créer. En d'autres termes, à un moment où les marchés financiers traditionnels font grises mines, l'année 2004 pourraient se révéler très prometteuse pour les sociétés innovantes tant en terme technologique que de nouveaux services, et leur permettre de trouver plus facilement des financements. Innovateurs, à vos marques !
Philippe BECKER
Philippe.becker@businessbuilders.fr
