Philippe FILLINGER, i-Roe : "les investissements sur les nouvelles technologies reprennent des coule

11 mars 2002 à 00h00
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Directeur de i-Roe, société de conseil stratégique spécialisée dans les NTIC, Philippe FILLINGER présente son activité et analyse le marché de l'investissement

JB - Philippe FILLINGER, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?
PF - Bonjour. A 35 ans, je dirige actuellement i-Roe, société de conseil en stratégie spécialisée dans les nouvelles technologies. Mon parcours professionnel m'a également 'frotté' aux problématiques commerciales et marketing de grandes sociétés (Sony à Tokyo, Danone et L'Oréal), après une expérience en conseil financier chez Arthur Andersen à la sortie d'HEC. Mon parcours est équilibré entre des expériences de terrain et de management en qualité de cadre salarié d'une part et deux expériences de création d'entreprises d'autre part. Je suis très attaché à la valeur de l'action commerciale et je dis souvent qu'un bon conseil doit avoir expérimenté lui-même ce qu'il recommande.
JB - Comment peut-on qualifier l'activité de i-Roe : Banque d'affaire ? Conseil ? Incubateur virtuel ?
PF - i-Roe est un conseil opérationnel et financier. Nous intervenons en qualité de directeur financier externalisé ou en qualité de directeur général par intérim sur des projets ambitieux du secteur TMT. Nous avons accompagné plus de trente sociétés depuis 2 ans 1/2 et participé à la levée de fonds d'un bon tiers de ces sociétés. Notre modèle économique est un modèle de conseil. Nous acceptons également une rémunération au succès pour des mandats de levée de fonds.
JB - On parle de reprise de l'investissement depuis décembre. Quel est votre sentiment ?
PF - Très clairement le moral des investisseurs est corrélé aux fluctuations des marchés financiers. Cette réalité joue bien sûr clairement en défaveur des projets depuis mi-2000. Le phénomène nouveau, c'est qu'effectivement depuis l'automne 2001, les investissements sur les nouvelles technologies reprennent des couleurs. A mon sens il faut également y voir la volonté des Venture capitalists de saluer les premiers résultats bénéficiaires des Start-up internet ou télécom.
JB - Les investisseurs sont plus selectifs. Quels projets les intéressent ?
PF - Globalement ceux qui ne perdent pas d'argent ! Le mouton à cinq pattes ressemble à une société qui a une équipe solide, réalisé son auto-amorçage autour d'une idée pertinente et qui permet de dégager du chiffre d'affaires. A cela, on ajoutera bien sûr de fortes perspectives de croissance. Ce sont des projets télécom (SMS par exemple), des éditeurs de logiciels à forte valeur ajoutée qui commencent à bien s'en sortir. Mais on est encore loin des business plan de départ, en terme de chiffres.
JB -Comment se porte votre portefeuille de clients ?
PF - Les plus fragiles n'ont pas résisté à la brutalité de la désaffection des investisseurs depuis 2000. Ces sociétés n'existent plus ou ont été reprises à la barre du tribunal de commerce pour quelques euros. Les plus prudents sont bien vivants, ayant validé leur modèle et sont à l'affût d'un réel décollage du marché. Je suis optimiste pour ceux-là et pour ceux qui se lancent actuellement car ils bénéficient des gains d'expérience de leurs prédécesseurs.
JB - Souhaitez vous ajouter quelque chose ?
PF - Je conseille aux jeunes chefs d'entreprises des nouvelles technologies d'éviter le syndrome de la tour d'ivoire. N'hésitez pas à vous entourer de sociétés de conseils, de camarades salariés qui peuvent coacher votre projet et d'experts qui peuvent vous éviter des déconvenues. On commet trop d'erreurs pendant les 6 premiers mois de la création d'une société et la volonté de faire avancer son projet ne suffit pas toujours à compenser ces mauvais choix.
JB - Monsieur Fillinger, je vous remercie.
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