Emmanuel Macron veut une loi anti-fake news

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Lors de ses voeux à la presse mercredi 3 janvier, le chef de l'Etat a annoncé un projet de loi visant à pénaliser la propagation des fausses informations sur le Net et les réseaux sociaux pendant les périodes électorales. Le phénomène des fake news a gravement distordu - c'est aujourd'hui prouvé - plusieurs scrutins importants, comme l'élection présidentielle américaine, la campagne pour le referendum sur le brexit, ou encore la campagne présidentielle française 2017.

Les plateformes seront en première ligne pour tenter de tarir le flot des fausses informations. Mais le chantier est très complexe, voire ingérable, tant les technologies progressent vite et la manipulation de plus en plus difficile à détecter.

Armes de déstabilisation massive

Emmanuel Macron en avait lui-même été victime pendant la campagne présidentielle 2016 : les fake news font aujourd'hui partie intégrante du débat public, faussant les opinions, troublant les consciences, ancrant dans les esprits des contre-vérités difficiles à déraciner. Certaines font rire, comme cette rumeur de requins volant dans le ciel après le passage de l'ouragan Irma. D'autres font mal et pervertissent le destin de nations entières, comme ces contenus mis en ligne par des intérêts russes, visionnés sur Facebook par des dizaines de millions d'Américains et repartagés par eux pendant les élections américaines.

Armes de déstabilisation massive, les fake news sont aujourd'hui dans le collimateur de l'Elysée. Lors de ses voeux à la presse mercredi 3 janvier, Emmanuel Macron a dit souhaiter une loi pour que « les plates-formes se voient imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés, afin de rendre publique l'identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus ».

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Des fake news bientôt indétectables ?

En cas de propagation d'une fausse nouvelle, ce futur texte veut rendre possible la saisine du juge en référé pour éventuellement supprimer le contenu mis en cause, déréférencer un site, fermer le compte utilisateur concerné, voire bloquer l'accès au site internet. Des mesures radicales sur le papier, mais qui risque de ne pas suffire à tuer le phénomène des fake news.

Elles sont en effet devenues une véritable industrie, disposant d'une force de frappe de plus en plus puissante. A titre d'exemple, entre janvier 2015 et août 2017, le Washington Post a recensé 80.000 posts publiés par des trolls russes, émanant de plus de 36.000 comptes différents. Un volume difficile à contrôler. Et les techniques, de plus en plus puissantes, rendent les manipulations de moins en moins détectables. Des algorithmes permettent par exemple de faire dire n'importe quoi à n'importe qui, à partir d'un simple échantillon sonore. l'image est aussi très facilement transformable grâce à des outils grand public. Et le cas de cette fausse déclaration attribuée à un ministre qatari insérée dans une dépêche d'agence, à l'origine de très vives tensions dans le golfe arabo-persique depuis plus de six mois, montre aussi que les outils classiques du piratage sont des leviers efficaces pour perturber le cours des affaires du monde...

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