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Alors que tous les regards se tournent vers les usines Tesla depuis la présentation de la Model 3 en avril, qui devront supporter le succès de l'auto aux 325 000 précommandes (minimum), le fabricant annonce qu'il est en ligne avec ses objectifs de livrer la voiture en 2017. Plus inattendu, il déclare avancer de deux ans son objectif de 500 000 véhicules produits chaque année (2018 contre 2020). En 2016, il compte fabriquer 80 à 90 000 autos.
Signe encourageant, Tesla est parvenu à relever sa capacité de production entre janvier et fin mars, avec 15 510 voitures, soit 10 % de plus qu'au trimestre précédent. Pour le deuxième trimestre, l'américain vise les 20 000.
En début d'année, la demande pour la Model S a grimpé de 45 %, et la tendance s'accélère. La médiatisation de Tesla avec la Model 3, la nouvelle demande en Asie (+160 %) explique le phénomène, qui devrait s'entretenir durant les prochains mois grâce au restylage de l'auto mi-avril, et le développement du réseau de chargeurs.
Les facteurs clés de succès
Au premier trimestre, 29 Superchargeurs ont été installés, et 311 chargeurs « à destination », portant le total à 3 600 et 3 700. Contrairement aux premiers, qui se trouvent sur les axes routiers, les seconds sont sur des lieux d'arrivée, comme un hôtel. Réservé jusqu'alors aux États-Unis, ce concept a été étendu fin avril à l'Europe et à la France avec 150 et 29 points de recharge. Tesla a aussi gonflé son réseau de boutiques de 230 à 300 désormais.Avec 1,6 milliard de dollars de chiffre d'affaires entre janvier et mars, Tesla a amélioré ses ventes de 45 % sur un an, en ligne avec les attentes du marché. Ce chiffre est entretenu par le lancement du Model X à la fin 2015, 30 % plus cher en moyenne que la Model S, et écoulé à 2 659 exemplaires sur la période - même si la société a fait face à des soucis de production qui ont grevé ses objectifs. La précommande de la Model 3 confirmera la tendance.
Les Tesla Model X, Model S et bientôt Model 3 pourraient être épaulées par une Model 4 vraiment abordable - Crédit : Tesla
Pour chaque auto réservée, c'est 1 000 dollars (ou euros) qui ont été dépensés, soit au bas mot 325 millions de dollars levés en un weekend. Certains analystes ont dit qu'il s'agissait de la plus grosse opération de financement participatif de l'histoire. Sans compter la probabilité que certains clients se rétractent - peut-être découragés par le délai de livraison -, Tesla s'attend néanmoins à engranger 14 milliards de dollars de ventes grâce à la Model 3.
Un effort de guerre énorme
S'il veut transformer l'essai, le constructeur doit investir dans sa nouvelle usine de fabrication, dont l'entrée en production a été avancée de deux ans, à 2018. Tesla a également confirmé la bonne avancée de son usine géante dédiée aux batteries lithium-ion, et devant entrer en fonction en 2017. Cet effort de guerre s'accompagne d'une gestion des coûts stricte. Pour la première fois, la société a réussi à abaisser ses dépenses opérationnelles (-3 %).- Visite dans la dernière usine de Tesla
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Pour répondre à la forte demande, Tesla doit malgré tout dépenser beaucoup : 500 millions de dollars en trois mois, contre 362,5 millions l'année d'avant. Résultat, l'entreprise a creusé sa perte nette de 154 millions, à 282 millions de dollars désormais. En lot de consolation, Tesla devrait approcher 30 % de marge sur la Model S.
Si la société d'Elon Musk profite d'un grand engouement, rien n'est joué. L'accélération qui lui demandée pour répondre à la demande (et à ses objectifs) pourrait être comparée à celle des fusées SpaceX pour décoller du sol.
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