Top 250 : les éditeurs français de logiciels accélèrent en 2015

15 octobre 2015 à 21h15
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La cinquième édition du Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français réalisé par EY et le Syntec Numérique souligne le dynamisme retrouvé du secteur. Porté par l'international et l'essor du cloud, les éditeurs français ont franchi pour la première fois la barre des 10 milliards d'euros en 2014.

Pour la première fois, le chiffre d'affaires engrangé par les éditeurs de logiciels français a dépassé les 10 milliards d'euros. Avec une croissance de 17% en 2014, ceux-ci ont retrouvé une croissance à deux chiffres et réalisé 10,5 milliards d'euros de ventes. Un bon résultat alors que l'économie française reste atone et une bonne nouvelle pour l'emploi puisque, selon cette étude EY et Syntec Numérique, ces deux dernières années, les éditeurs ont créé plus de 15 000 emplois dans notre pays.

Sans surprise, Dassault Systèmes reste l'éditeur numéro 1 en France, avec un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros en 2014. Le spécialiste de la CAO et du PLM connaît une forte croissance et devance le champion français des éditeurs de jeux, Ubisoft. L'éditeur d'Assassin's Creed a engrangé 1,4 milliards d'euros de chiffres d'affaire en 2014, c'est mieux que Criteo (745 millions d'euros) et que la SSII Sopra Steria dont la branche édition de logiciels pèse 445 millions d'euros.

Derrière ces stars du logiciel, figurent de nombreux noms à peu près inconnus du grand public. En effet, le secteur du logiciel est très concentré en France, avec 7% des éditeurs qui réalisent à eux seuls 68% du chiffre d'affaires total du secteur.

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Après une croissance relativement modeste en 2013, les éditeurs français sont repartis de l'avant en 2014, franchissant enfin la barre des 10 milliards d'euros avec une croissance annuelle de 17%.


7% des éditeurs occupent 68% du chiffre d'affaires du secteur

A l'opposé, la France compte beaucoup de petits, voire de très petits éditeurs qui n'ont que des miettes à se partager : 62% du nombre total d'éditeurs en France se disputent 7% du marché. La grande faiblesse du nombre d'éditeurs - ceux dans la catégorie générant entre 10 et 50 millions d'euros et surtout ceux présents entre 50 et 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit seulement 4% des éditeurs sont dans cette catégorie - montre qu'il est toujours très difficile pour un petit éditeur de grossir dans l'hexagone et partir à l'assaut des marchés internationaux.

Car si les petits éditeurs exportent peu, environ 20% de leur chiffre d'affaires, les très gros sont aujourd'hui très largement mondialisés. Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo ont passé la barre des 64% du CA réalisé à l'étranger. Un bond en avant quand on sait qu'ils n'étaient encore qu'à 50% il y a un an.

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Le paysage de l'édition de logiciels en France est très déséquilibré, avec une élite de quelques grands éditeurs qui captent l'essentiel du marché et une myriade de petits éditeurs qui se partagent quelques miettes.

Néanmoins, le panorama EY / Syntec Numérique pointe quelques succès notables parmi ces éditeurs du segment 50 - 100 millions d'euros. L'organisme souligne la forte croissance d'Ullink, de Cassiopae et d'Efront dans le secteur très porteur des FinTech, ou encore d'Infovista dans la performance des réseaux. En dépit de ces succès, ces inégalités sur le marché français ne sont pas prêtes de disparaître. Les éditeurs importants appartenant au top 10 grossissent à un rythme de 22% contre 10% pour les poids moyens. Quant aux poids plume, les éditeurs de moins de 10 millions de CA, ils progressent au rythme de 25% par an.

Les éditeurs maintiennent leurs emplois

Alors que le développement de logiciels peut être relativement facilement délocalisé dans les pays étrangers, que ce soit dans les pays de l'Est, au Maghreb, en Inde ou même en Chine, les éditeurs français maintiennent une présence forte dans l'hexagone. Ils emploient aujourd'hui près de 67 000 personnes pour les éditeurs et 137 000 personnes si on y ajoute les activités d'édition des SSII. Au total, selon les chiffres du Syntec, 15 000 emplois ont été gagnés en deux ans.

Pour les éditeurs "pure players", les effectifs basés en France représentent 71% de leur effectif total. Pour les autres, notamment les éditeurs appuyés à une SSII, ce taux est plus faible, de l'ordre de 56%. Un élément encourageant soulevé par cette étude, réside toutefois dans l'ancrage solide sur notre territoire de la R&D de ces éditeurs. Dans l'ensemble, 86% de la Recherche et du Développement d'un petit éditeur est basée en France. Quant à la moyenne du panel, elle se situe autour de 75%.

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En dépit de leurs stratégies d'internationalisation, les éditeurs français maintiennent leur R&D dans l'hexagone.

La bonne réputation des développeurs du territoire rendent la France attractive pour un professionnel qui souhaite y installer sa R&D. Il n'est plus exceptionnel qu'un éditeur étranger viennent poser ses bureaux de développement à Paris et en Province pour profiter de cette main d'œuvre qualifiée. Outre ce vivier de développeurs, 77% des éditeurs français utilisent le dispositif du Crédit d'impôt recherche et 52% ont eu recours à un financement de BPI France.

Le cloud, priorité numéro 1 des éditeurs

Interrogés sur leurs priorités technologiques à moyen terme, le cloud et le SaaS est cité par 83% des éditeurs. La mobilité (75%), la sécurité (47%) et le Big Data (41%) arrivent ensuite. Le cloud computing est en train de bouleverser le marché de l'édition de logiciels et va être l'occasion d'une redistribution des cartes tant au niveau international que national. 22% du chiffre d'affaires des éditeurs français est maintenant réalisé via des applications SaaS et des sites Web, c'est 5% de plus en un an.

L'internationalisation du marché du logiciel devrait accélérer encore ce basculement vers le cloud. 160 de 250 éditeurs du classement 2015 réalisent tout ou partie de leur chiffre d'affaires sur le cloud. L'exemple le plus éloquent est certainement celui de la montée en puissance de Criteo qui pointe en 3ème place du classement français. Celui-ci affichait un chiffre d'affaires de 1,4 milliards d'euros en 2014 contre seulement 440 millions en 2013.

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Avant même le mobile et la sécurité, c'est bien le cloud qui est la priorité numéro 1 des éditeurs français. Une prise de conscience tardive mais bien réelle aujourd'hui.

Le SaaS dépasse désormais largement le seul cadre du CRM et s'est élargi à de multiples applications dont les solutions de collaboration et de gestion de contenu, au décisionnel, au big data, ainsi qu'aux solutions d'infrastructure, de RH ou bien encore de gestion de la logistique. La sécurité, une préoccupation pour 77% des éditeurs, reste manifestement un frein car elle représente une responsabilité nouvelle pour l'éditeur qui ne se contente plus de vendre des licences de ses logiciels, mais les propose sous forme de services SaaS.

Outre le cloud, la croissance des éditeurs passe par les acquisitions. Près de la moitié des dirigeants étudient la possibilité d'une acquisition à court et moyen terme. Ils sont toutefois 34% d'entre eux à ne pas envisager de croissance externe.

Les éditeurs consacrés pour leur action en 2014

Lors de la soirée de présentation de l'édition 2015 de ce panorama, EY et le Syntec Numérique ont distingué par des trophées les éditeurs qui ont marqué l'année. Des prix ont été remis dans 4 catégories. Le prix du public a été remporté par The Grizzly Labs, une application de scanner sur smartphone.

Le prix de l'innovation a été attribué à un expert de la sécurité informatique Olfeo. Le français offre désormais toute une gamme de produits de sécurité et compte plus de 2 000 clients. Bien que privilégiant l'autofinancement et une stratégie de croissance organique, le français affichait pour 2014 une hausse de son chiffre d'affaires de 15,7%.

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Le prix de l'international est allé à un spécialiste du e-commerce, Prestashop dont la plateforme de vente en ligne s'est frayée une place auprès des leaders de ce secteur. Sa plateforme est aujourd'hui utilisée par 850 000 commerçants et développeurs dans le monde et le français a réussi à créer une solide communauté qui lui permet de tenir la dragée haute à ses rivaux.

Dans la catégorie jeu vidéo, c'est le montpelliérain Scimob, connu pour 94 seconds, 94°, 94 % et Word Academy qui se sont distingués. Comptant seulement 7 personnes, la start-up vise à présent un chiffre d'affaires de 15 à 20 millions d'euros en 2015.

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