Archos lance PicoWAN, un réseau "collaboratif" pour les objets connectés

07 octobre 2015 à 15h38
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Archos se remet à innover. Le français, qui s'accrochait ces dernières années à l'arrière du marché des smartphones, dégaine à la surprise générale un réseau pour Internet des objets.

Archos veut se donner les moyens de ses ambitions dans l'Internet des objets. Le constructeur français est déjà présent sur ce segment avec les incontournables bracelet, station météo ou pèse-personne. Bref, pas de quoi se démarquer. Alors la société va plus loin, en s'attaquant au réseau. Mais pas question de déployer sa propre infrastructure avec des antennes. Archos le fera à son façon : avec des passerelles à mettre chez soi !

Leur nom est PicoWAN. En voici le principe : vous le branchez sur une prise électrique, puis le reliez à votre réseau Internet domestique via Wi-Fi ou Ethernet. À la manière d'un répéteur Wi-Fi, le PicoWAN va créer un réseau étendu à longue portée, du nom du protocole Long Range Wide-area network (LoRaWAN). Alors, les objets équipés d'une puce LoRa pourront se connecter à ce réseau, et envoyer et recevoir des données.

Un réseau dit « collaboratif »

La particularité de l'approche d'Archos, avec PicoWAN, est qu'il veut créer un réseau collaboratif qui repose entièrement sur les usagers. Car chaque pico-passerelle déployée chez soi devient une antenne relais dédiée à l'Internet des objets. L'avantage, selon le fabricant, réside dans le coût, « environ 100 fois moindre que celui d'une antenne ». Revers de la médaille : pour que le réseau existe, les gens doivent adopter ces passerelles.


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Réseau LoRa avec antennes (gauche), réseau PicoWAN (centre) et pico-passerelle PicoWAN (droite) - Crédit : Archos.


Archos imagine une diffusion « virale » des PicoWAN, qu'il compte provoquer en lançant 200 000 unités en Europe, et gratuitement. Son objectif est d'atteindre un déploiement « global » d'ici la fin de l'année 2016. Comme ces pico-passerelles sont moins puissantes qu'une antenne, il en faudra environ cinq fois plus. La force du système est d'aider à amener une connexion au sein des bâtiments, à des endroits parfois isolés.

Redistribution des revenus

Archos est le troisième acteur français à lancer un réseau basé sur LoRa après Bouygues Telecom en mars et Orange en septembre. Cette technologie très bas débit, très sobre en énergie et bidirectionnelle a été créée par la start-up grenobloise Cycléo en 2009, rachetée trois ans plus tard par Semtech. Début 2015 naissait la LoRa Alliance regroupant plusieurs industriels dont IBM et Cisco. LoRa est rivale de la technologie Sigfox.

L'offre PicoWAN consiste pour l'instant en un produit, mais à terme, il s'agira d'une filiale d'Archos que ce dernier n'hésite pas à qualifier d'opérateur. Le modèle économique de cette entité, portée depuis deux ans par le fondateur d'Archos Henri Crohas - qui en prendra la direction - consiste à prélever 50 centimes d'euro par an et par objet connecté. Sur ces revenus, la moitié reviendra aux gens qui ont un PicoWAN chez eux.


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