Streaming : les offres payantes ont explosé

08 septembre 2015 à 18h18
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Le streaming payant s'est imposé comme le nouveau modèle économique de la musique en France. Pourtant, il ne compense pas le recul du disque et ne prouve pas qu'il est rentable.

En France, le streaming musical a passé un nouveau cap : il pèse désormais la moitié du chiffre d'affaires généré par les ventes physiques, selon le Snep, principal syndicat de producteurs de disques. Mais c'est un autre chiffre qui attire l'œil. Celui de la part des abonnements payants, souvent facturés 10 euros par mois, comparé à l'offre de base gratuite, financée par la pub. Bilan : les offres payantes génèrent 76 % des recettes.

C'est l'une des principales tendances relevées par le Snep. La part de ces souscriptions proposées par Spotify et Deezer notamment, au sein du chiffre d'affaires global, a presque doublé : elle représente 22 % du total, contre 13 % en juillet 2014. Le modèle économique des plateformes de streaming est à deux vitesses : d'un côté, des abonnements en hausse annuelle de 66 % et de l'autre, des revenus publicitaires en repli de 2 %.

Un secteur en crise depuis 15 ans

Alors, l'industrie musicale est-elle sauvée ? D'après le Snep, le streaming, payant ou non, ne crée toujours pas assez de valeur pour compenser le recul du disque (-18 %) et celui du téléchargement payant (-15 %). Ce dernier, porté jusqu'à présent par iTunes (63 % de parts de marché en 2012), devrait voir son recul accentué sous l'effet de l'intégration à l'application Musique (iOS) de l'offre de streaming héritée du rachat de Beats.

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Marché musical en France au deuxième trimestre 2015 - Source : Snep.

Ainsi en juillet, le marché a reculé de 6,2 % comparé à juillet 2014. Du côté des artistes, les revenus ne sont pas non plus au rendez-vous. Sans rappeler le complexe calcul du partage de la valeur, le chiffre connu de cette rémunération est de 0,0001 euro pour une écoute gratuite, et de 0,004 euro environ pour le payant. De cette somme due aux maisons de disque et aux producteurs, il reste 10 % pour les artistes, selon l'Adami.

Concernant les plateformes, il leur est également difficile de créer de la valeur. En 2013, Spotify - dépendant à 91 % des abonnements payants - accusait une perte nette de 58 millions d'euros. Aucun autre chiffre n'a été dévoilé depuis. Une étude publiée en février par Generator Research prévoyait que les acteurs du streaming ne seraient pas rentables avant 2017, lorsque les ventes de disques physiques auront touché le fond.


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