Etherlords

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
21 décembre 2001 à 09h46
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Mélangeant les concepts de Heroes Of Might & Magic et de Magic : The Gathering, Etherlords tente malgré tout de jouer la carte de l'originalité. Nival et Fishtank se sont associés pour distribuer ce jeu qui ne manquera pas d'intriguer les joueurs que nous sommes, du fait de l'assemblage des styles qu'il promet. Intriguant il n'y as pas de doute, mais intéressant, ça reste encore à prouver...

Depuis de nombreuses années la série des Heroes Of Might & Magic draine un nombre plutôt impressionnant de joueurs à chaque nouvelle version. Aujourd'hui alors que les fans attendent le quatrième opus, c'est un autre prétendant qui pointe le bout de son nez, un prétendant tout en 3D et dont la version beta avait plutôt impressionné son monde.


Heroes : The Gathering ?

Heroes Of Might & Magic et Magic : The Gathering, voilà deux sacrés références pour un jeu vidéo ! Deux mastodontes qui ont passionné (et passionnent encore) de très nombreux joueurs ne pouvaient évidemment pas laisser indifférents les autres éditeurs de jeux. Il est d'ailleurs intéressant de voir comme les deux genres se marient vraiment bien avec ce Etherlords mais pour ceux qui ne connaîtraient pas ces incontournables une petite présentation du jeu de Nival Interactive s'impose.

Etherlords place l'action dans un monde où la magie le dispute aux créatures fantastiques. Quatre races différentes (les Chaots, les Synthets, les Kynets et les Vitals) se partagent ce monde et tentent de s'imposer aux autres. La ressource principale est l'éther et c'est de lui que provient la puissance de ces seigneurs de guerre.


Les premières missions servent de didacticiel, la victoire y est facile

Les quatre races sont alliées deux par deux et cela donne aux joueurs deux campagnes militaires complètes sur 20 niveaux différents. Les campagnes sont très classiquement présentées mission par mission avec un semblant de scénario pour lier l'ensemble. Sans que celui d'Etherlords soit spécialement mauvais, on aimerait voir les développeurs se casser un peu plus à l'élaboration de ces scénarios tout de même.


Heroes Of Might & Magic "light" !

Si le déroulement d'une mission reste assez classique pour un jeu de stratégie, on espérait en revanche trouver un peu plus d'originalité dans la gestion des ressources et des unités. C'est cet aspect si particulier de Heroes Of Might & Magic qui lui a valu son succès. Etherlords tente donc de reprendre l'idée des héros, des ressources disséminées sur la carte, des mines à contrôler et des créatures ennemis postées un peu partout.

Le jeu de Nival oublie cependant un élément très important et que nombre des joueurs regrettera : la gestion des villes et la construction des unités. Le système de combat que l'on verra plus tard explique évidemment cette lacune mais ne l'excuse pas pour autant, d'autant que cela rend la partie stratégique beaucoup moins intéressante : en schématisant un peu, on pourrait dire qu'il ne s'agit plus que de diriger ses héros vers les ressources et les unités adverses... Un peu limité !

Des combats vraiment "magic"

Une fois qu'un adversaire ou que des créatures errantes sont rencontrées et que l'on soit dans Etherlords ou dans Heroes, le jeu passe dans un mode de jeu complètement différent pour nous mener au module de combats. Mais alors qu'Heroes présentait une sorte de "petit wargame", Etherlords pompe allègrement cette phase sur un autre titre, Magic : The Gathering.

A la manière du fameux jeu de carte de Wizards Of The Coast, votre magicien ne prend part au combat qu'au travers des sortilèges qu'il possède. A chaque tour de jeu sa réserve d'éther augmente lui permettant d'utiliser des sorts plus puissants pour invoquer de meilleures créatures, renforcer d'autres précédemment créés, bloquer l'adversaire... J'en passe et des meilleurs.

En tout ce sont plus de 300 sorts et 160 créatures à invoquer qui sont disponibles, alors autant dire que ce n'est pas cette partie qui lassera le joueur. Au pire, elle provoquera un certain malaise chez les plus allergique au plagiat tant elle est calquée sur le modèle de Magic. Les combats se déroulent de la même manière (système de séquences d'attaque, invocation et blocage au tour par tour), les règles sont identiques (supériorité des créatures volantes, attaque du magicien ennemi seulement) et les sorts assez proches.

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Les décors changent du tout au tout... Les ennemis aussi !

Cette partie combat est finalement celle qui fait réellement avancer la partie et par le niveau des adversaires rencontré, c'est de loin la phase la plus intéressante du jeu. On regrettera tout de même des animations un peu répétitives et une certaine lenteur des combats qui agacent lorsque les adversaires sont faibles (on aimerait en finir plus vite). La réalisation technique vient cependant largement compenser cela.


Parlons technique

Si les phases "stratégiques" sont déjà très jolies avec leurs couleurs chatoyantes et leur graphismes détaillés, les séquences de combat sont les plus réussies. Les créatures sont très bien réalisées, les effets des sorts plutôt impressionnants et relativement variés et les bruitages tout à fait convenables. La réalisation générale d'Etherlords constitue donc un bon point qui vient renforcer le plaisir du joueur et l'ambiance du jeu. L'exemple des voix (le jeu est intégralement en français !) est à ce titre tout à fait probant : ce ne sont que des doubleurs de renom qui ont été choisis pour un doublage de grande qualité !



Sans être aussi léger qu'Heroes Of Might & Magic, Etherlords saura se contenter de configurations modestes puisqu'il tourne très bien pourvu que l'on dispose d'un processeur à 500MHz et de 128Mo de mémoire. La carte 3D n'aura pas besoin d'être un monstre de puissance mais 16Mo de mémoire embarquée sont vivement conseillé pour affronter le monde d'Etherlords dans de bonnes conditions.


Il manque un petit quelque chose

En se basant sur le principe d'Heroes Of Might & Magic et en reprenant les combats de Magic : The Gathering, le jeu de Nival Interactive mettait pas mal de chances de son côté et il faut bien reconnaître que cet Etherlords dispose de nombreuses qualités. Le temps de la découverte laisse augurer d'un jeu exceptionnel mais hélas cette impression se dissipe progressivement.

Le principe devient effectivement un peu trop lassant et trop répétitif pour captiver le joueur lambda comme le laissent croire les premières minutes de jeu. On se prend à regretter la trop grande ressemblance avec les illustres modèles et le manque d'initiative de Nival Interactive qui pourtant a visiblement déployé d'énormes efforts pour faire un jeu techniquement réussi.

Il n'en demeure pas moins qu'Etherlords manque de ce petit quelque chose qui fait les jeux incontournables. D'autant que Fishtank n'a pas implémenté (la faute au Père Noël ?) de mode multijoueurs digne de ce nom (il faudra attendre encore un peu le patch salvateur) et il faut se contenter d'un mode duel bien peu intéressant.

Reste finalement un soft très attachant et bien conçu mais qui ne pourra intéresser que les amateurs des deux autres jeux pré-cités... Dommage.

Graphismes : 15/20
Bande son : 16/20
Intérêt : 15/20
Durée de vie : 13/20

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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