Test Intel Basis Peak : la mesure de soi tout automatique

25 novembre 2015 à 16h50
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L'offre en matière de montres de sport connectées est aujourd'hui abondante. Certaines marques parviennent tout de même à se distinguer, comme Basis - rachetée par Intel en 2014 - avec sa montre Basis Peak. Comment ? En mettant l'accent sur le suivi du sommeil, et le paquet sur les capteurs.

Présentation de la montre

Sortie il y a un an outre-Atlantique, la Basis Peak n'a été officialisée en Europe que lors de l'IFA en septembre 2015. En apparence, la montre suit plutôt les codes du classique. Disons qu'avec son boîtier en aluminium (naturel ou noir) et son bracelet en caoutchouc imitant des motifs de cuir (blanc), ou de carbone (noir), elle fait moins sport que les modèles racés de Polar, TomTom, ou encore, Garmin. D'ailleurs, elle est beaucoup moins orientée « sport » que ces derniers, et plus « bien-être ». Le design fait sérieux, mais il n'est pas banal pour autant : le cadre plus large que haut surprend. Pour ceux qui ont un petit poignet, ce n'est pas plus mal.

Le degré de finition est également plus élevé que la moyenne : outre l'aluminium, que le constructeur garantit de qualité aéronautique (résistant aux rayures, aux entailles et à la corrosion), la Basis Peak dispose d'une lunette en acier inoxydable pour protéger l'écran tactile monochrome, lui-même recouvert de Gorilla Glass 3. Le dos est composé d'un plastique à renfort de verre (alliage de résine et fibre de verre, résistant et léger), le tout est étanche à 50 mètres (ou 5 ATM).

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Quant au bracelet en caoutchouc, les lanières sont dites « respirantes » et conçues dans un matériau qui résiste aux taches. Le temps nous dira ce qu'il en est mais jusqu'ici, et après plus de dix jours de port ininterrompu, rien à signaler. Dans l'ensemble, et même si la description laudative que fait Basis peut sembler suspecte, il faut reconnaître que la montre inspire confiance et donne un vrai sentiment de qualité.

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Au dos de la Basis Peak, on distingue une partie des capteurs embarqués : le principal, optique, qui sert à la mesure du rythme cardiaque, mais aussi un capteur de température de la peau, et un autre d'activité électrodermale (mesure de la sudation). Deux des quatre contacteurs métalliques circulaires servent à la recharge de la batterie. Au passage, le chargeur livré est une petite base sur laquelle vient s'aimanter la Basis Peak, qu'il faudra recharger tous les quatre jours environ. Un chiffre moyen pour du tracker d'activité, mais correct pour une montre, notamment si on considère la gestion des notifications et surtout la mesure permanente du rythme cardiaque. A l'intérieur de l'objet, un accéléromètre trois axes complète ce tableau déjà bien fourni.

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La particularité du système mis au point par Basis, c'est qu'il exploite le panel de capteurs à disposition afin de détecter automatiquement les séances de marche, de course, de vélo, et bien sûr les phases de sommeil. Ce Body IQ, comme l'appelle Basis, fait qu'on n'a jamais besoin de lancer quoi que ce soit depuis la montre.

Comme la Basis Peak a été développée avant le rachat par Intel, elle n'intègre pas un SoC Quark mais un ARM Cortex M4, pour la petite histoire. Nous n'avons pas plus de précisions, sinon que la montre utilise le Bluetooth 4.0 pour communiquer avec le smartphone, à des fins de synchronisation, comme de notifications. Signalons enfin que les bracelets sont amovibles : il suffit d'actionner le petit ergot sur ressort à la base de chaque lanière pour les libérer.

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Pour résumer, la Basis Peak sait :
  • suivre l'activité quotidienne (rythme cardiaque, nombre de pas, calories) ;
  • mesurer les séances sportives (marche, course, vélo) ;
  • surveiller le sommeil ;
  • proposer une alarme silencieuse par vibration ;
  • relayer les notifications du smartphone.

Initialisation et application

Les articles wearable - appellation qui désigne la high-tech prêt-à-porter - sont généralement simples à mettre en route : ce n'est pas la Basis Peak qui nous contredira. Pendant la charge initiale de la batterie, on en profite pour installer l'application Basis Peak et se créer un compte. Différents écrans défilent au sein de l'interface pour expliquer dans les grandes lignes son fonctionnement. La connexion en Bluetooth au terminal s'effectue rapidement, il ne reste plus qu'à autoriser Basis Peak à accéder aux notifications et commencer à se familiariser avec l'application.

L'écran d'accueil s'appelle tableau de bord. Il affiche la fréquence cardiaque au repos, le nombre de pas effectués et les calories brûlées depuis le réveil. En dessous, s'affichent les objectifs qu'on s'est fixés et leurs degrés respectifs d'accomplissement (les contours des pictogrammes se remplissent au fur et à mesure, leur couleur passe progressivement du rouge au vert). Ces objectifs sont appelés habitudes au sein de l'application. Par défaut, on se voit proposer une durée minimum de port et un nombre de pas à accomplir, mais on peut ajouter la pratique du vélo, la promenade (matin, après-midi ou soir), le fait de brûler plus de calories, l'heure de coucher régulière, l'alerte d'inactivité, etc. Chacune de ces habitudes est personnalisable, c'est-à-dire quantifiable.

Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre
Différentes phases de l'initialisation de la montre

Sous les objectifs sont placardés l'activité et le sommeil récents. L'activité est représentée par un diagramme en barres horizontales, avec d'un côté, le rythme cardiaque, et de l'autre, les calories. Le sommeil est réparti en pourcentage paradoxal versus profond. L'ensemble des activités est listé dans le menu Flux d'activité. Chaque mesure peut être scrutée à la loupe sous forme de graphique. En passant par le menu Graphique, il est possible d'avoir une vue d'ensemble des trois dernières heures, avec les trois critères habituels (fréquence cardiaque, nombre de pas et calories) auxquels on peut ajouter la température et la sudation.

Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)
Interface de l'application Basis Peak (sur un smartphone Android)

Dans le découpage du menu, on trouve également les entrées périphérique (informations diverses sur l'objet), Terrain de jeu (applications expérimentales comme la géolocalisation, les notifications de messagerie instantanée ou le selfie d'après l'effort) et paramètres (notifications, profil, export des données et partage des données avec Google Fit).

Données récentes, historique, graphiques, objectifs et bonus : c'est le lot de beaucoup d'applications de bracelets d'activité ou de montres de sport connectées. Dans ce paysage relativement uniforme, notons que la présentation choisie par Basis Peak change un peu et en bien.

La Basis Peak dans la pratique

Sans être trop massive ou pénible à porter, la montre ne saurait se faire totalement oublier au poignet. Cela tient essentiellement au bracelet et à son système d'attache à double passants, assez lâches. Le bracelet s'échappe régulièrement du deuxième passant, malgré l'ergot de maintien. Par ailleurs, dans notre cas précis, il se trouve que le serrage de la montre tombe entre deux crans : soit on la plaque bien et ça comprime un peu trop, soit on desserre d'un cran et on est dérangé la nuit par les deux LED vertes du cardiofréquencemètre, qui percent le noir à chaque mouvement.

Car il faut bien le dire, elles s'en donnent à cœur joie et de façon ininterrompue, puisque la Basis Peak surveille le sommeil grâce au rythme cardiaque, et non pas uniquement via les mouvements du poignet comme les autres trackers.

Peut-être que la montre tomberait plus juste avec un autre bracelet. Cinq devraient être commercialisés en France à partir du 3 décembre nous dit-on chez Intel (trois en plastique et deux en cuir). Nous avons toutefois pu la porter non-stop pendant dix jours sans problème.

Voilà ce qui se passe dans le noir si la montre se décolle du poignet : vous prenez un flash vert bien puissant dans les yeux !

La Basis Peak est dépourvue de bouton : tout se fait via l'écran tactile. Si on glisse vers la gauche, on se dirige vers le mode silence (vibrations) et le Bluetooth ; si on glisse vers la droite une première fois on affiche le rythme cardiaque en direct, une deuxième fois on affiche l'activité récente. Sur un écran comme l'autre, si on glisse vers le bas, on passe de la mesure ponctuelle au total de la journée. Une double tape revient à l'écran d'accueil, affichant l'heure (la date et la jauge de batterie si on touche une fois l'écran). Depuis l'accueil, si on se dirige vers le bas, on tombe sur l'alarme et le chronomètre. Enfin où que l'on soit, en faisant glisser son doigt du bas vers le haut, dans la partie droite de l'écran, on active le rétroéclairage (signalé par une courte vibration), tandis que le mouvement inverse, l'éteint. Tout ceci est troublant au début, et bien qu'on s'habitue à ce schéma de navigation, certaines gestuelles ne sont pas pratiques.

Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak
Interface de la Basis Peak

Le hic, c'est précisément le rétroéclairage, qui s'affiche certaines fois quand il ne faut pas, et d'autres, ne s'affiche pas quand on le voudrait. La gestuelle entre notamment en conflit avec le réglage des minutes de l'alarme. Un bon vieux bouton comme chez Polar, ou l'utilisation d'un capteur de proximité comme sur la Spark de TomTom, c'est beaucoup plus efficace.

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En outre, si la vibration tout en douceur et progressive de l'alarme est très agréable, on regrette qu'il ne soit pas possible de paramétrer une récurrence, type du lundi au vendredi. Là, il faut remettre l'alarme tous les jours. Et pour la montre qui offre probablement la mesure la plus précise du sommeil de tout le marché du wearable, proposer un réveil intelligent fonction des cycles du sommeil, comme le fait Jawbone, serait la moindre des choses.

Des petits désagréments largement compensés par les points forts de la montre. Outre l'étanchéité à 50 m, c'est surtout le fait qu'elle détecte tout automatiquement qui séduit. On ne se soucie de rien et, effectivement, la Basis Peak enregistre tout : aussi bien le trajet pour aller au travail à vélo que les quelques pas jusqu'à la cafetière, la nuit de sommeil comme la rapide sieste du week-end. L'écran affiche les activités avec un léger décalage afin d'être sûr que l'activité est réelle, mais la mesure commence bien à temps. On retrouve ce décalage en fin d'exercice, typiquement en fin de sommeil pour s'assurer que l'utilisateur s'est effectivement levé.

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Quand un exercice est détecté, l'affichage bascule sur la mesure en direct. Nombre de pas effectués, pas par minute, calories, rythme cardiaque, ou un chronomètre qu'on peut lancer, notamment si on veut compter des tours

De ce que nous avons pu vérifier, la comptabilité semble juste, aussi bien pour les pas, que le sommeil ou le rythme cardiaque. Intel nous précise que la montre apprend de son porteur en vue d'affiner son analyse, sept jours constituant la période d'essai recommandée pour en voir les effets.

Sur la partie sommeil, on apprécie d'avoir un compte rendu aussi détaillé, distinguant les phases légères, paradoxales et profondes, des interruptions ou des agitations. Et de fait, Basis a cette particularité qu'il analyse le sommeil grâce à une combinaison du rythme cardiaque, de la température de la peau et des mouvements de l'accéléromètre, là où les autres se contentent d'interpréter les mouvements du poignet. Intel précise par ailleurs que les algorithmes ont été mis au point « en partenariat avec des établissements universitaires de renom » et cite le système de santé des vétérans (VA Health Care), l'université de Californie à San Francisco et le NCIRE (Institut de Recherche sur la Santé des Vétérans).

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Quoi d'autre ? Le système de notifications fonctionne parfaitement bien : avec les appels comme avec les e-mails ou les SMS, l'objet vibre dans la seconde et permet de lire les contenus textuels dans de bonnes conditions (mais pas d'y répondre). Car non, ce n'est pas une montre connectée comme une Moto 360 ou une Galaxy S2. Et ce n'est pas non plus une montre fitness comme une A300 de Polar ou une TomTom Spark, où le sportif peut planifier ses entraînements et travailler ses exercices dans des zones cardiaques prédéfinies, par exemple. Non, la Basis Peak se comporte assurément plus comme un bracelet de suivi d'activité, mais sous les traits d'une montre, et avec un focus mis sur le sommeil. Une sorte d'allié bien-être.

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Conclusion

La Basis Peak est assurément différente des autres montres connectées de sport... puisque ça n'en est pas vraiment une. Si Intel a racheté Basis Science Inc, c'était précisément pour se doter de technologies de capteurs qui manquaient à son bataillon. Capteur cardiaque, de température, d'activité électrodermale mais aussi accéléromètre : autant d'organes sensoriels à la base d'une intelligence dont la Peak est généreusement pourvue. Cette richesse lui permet notamment d'effectuer une analyse du sommeil on ne peut plus fine.

La Basis Peak est aussi la seule qui sache détecter et reconnaître les activités de manière automatique, parmi les montres que nous avons testées. D'habitude, tocantes et autres bracelets savent reconnaître l'entrée en phase de sommeil. Ou ils décèlent une activité mais ne savent pas laquelle et fusionnent tout dans une barre de progression abstraite. Là, le Body IQ comprend les moindres faits et gestes correspondant à de la marche, de la course ou du vélo et les répertorie comme tel. Au quotidien, on peut donc totalement l'oublier - ou presque, puisque son épais bracelet passe difficilement inaperçu pour le porteur - et se concentrer sur autre chose, notamment ses activités sportives.

Basis reconnait tout de même des restrictions, qu'il formule ainsi : « Les montres cardio ne sont pas adaptées aux activités requérant de nombreuses flexions des poignets, telles que l'haltérophilie ou le tennis. Peak n'est pas non plus la solution idéale pour les activités très intensives, ni pour la natation. »

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Seules l'interface tactile - imparfaite - l'absence de GPS et l'impasse sur le mode de réveil en fonction du cycle de sommeil peuvent être sources de regret. Mais avec un peu de chance, Intel opérera une mise à jour apportant une partie des optimisations auxquelles nous pensons. Ajoutons également que selon l'anatomie, le confort du bracelet varie. Sachant aussi qu'il doit être bien ajusté pour que l'utilisateur se soit pas dérangé par les LED vertes du cardiofréquencemètre. C'est la contre-partie de l'analyse du sommeil pointue qui s'appuie, entre autres, sur le rythme cardiaque.

Il n'empêche, la Basis Peak est différente des autres, bien finie, pratique et fiable : elle fait très bien ce pour quoi elle est faite, de la mesure de soi et du relais de notifications. Une très bonne surprise ! Reste à savoir maintenant si le prochain modèle de Basis intégrera (ou pas) un SoC de la nouvelle maison mère, Intel. Et d'éviter ainsi que le Quark ne vire au couac.

Intel Basis Peak

8

Les plus

  • Body IQ détecte tout automatiquement !
  • Mesure du sommeil précise / réveil par vibration
  • Etanche 50 m / solide / app mobile sympa
  • Gestion des notifications / Bluetooth fiable

Les moins

  • Bracelet assez massif / doit être bien ajusté
  • Activation du rétro-éclairage mal pensée
  • Pas de réveil fonction du cycle, ni de récurrence
  • Pas de GPS, pas de fonction d'entraînement

Finition9

Fonctionnalités7

Autonomie6

Ergonomie7



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