Yahoo n'a "aucune intention de fermer ses bureaux en France"

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
24 février 2016 à 07h30
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En pleine restructuration interne, la firme Yahoo se devait d'être présente sur le Mobile World Congress. C'est effectivement ce secteur qui est perçu comme le principal vecteur de croissance au yeux de la PDG Marissa Mayer. Sur place nous avons rencontré, Nick Hugh, vice-président pour la zone EMEA, lequel tient à rassurer sur la santé de la société malgré la récente vague de licenciements.

Depuis quelques années, Yahoo place le mobile au coeur de ses activités. Plus précisément, c'est Marissa Mayer, anciennement chez Google et à la tête du portail depuis juillet 2012 qui souhaite véritablement mettre en place cette stratégie avec, à son palmarès, plusieurs dizaines d'acquisitions. Mais la mise en oeuvre est étrange. Yahoo a tenu la semaine dernière sa propre conférence dédiée aux développeurs alors qu'elle aurait pu profiter de l'envergure d'un salon international. Cette année encore, la société a un stand à la Fira de Barcelone, pourtant, à nouveau, l'entreprise n'a pas d'annonce à formuler.

Yahoo a fermé plusieurs bureaux notamment en Europe, en Espagne et en Italie. De quelle manière cela affecte-t-il vos activités ?

Nick Hugh : Il faut souligner que nos activités relatives à la publicité se portent bien et sont en hausse de 60%. C'est également le cas en Europe. Pour nous il s'agit de développer nos activités dans marchés stables. Nous ne partons pas réellement de l'talie et de l'Espagne.

Nous fermons les bureaux mais les services sont toujours présents pour les internautes et nous avons toujours du personnel chargé de les superviser. Nous sommes en partenariat avec des prestataires locaux qui permettent de renforcer notre présence dans ces pays. Nous estimons pouvoir générer des revenus plus importants au long terme.

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La France n'est pas l'un des marchés forts identifiés par Yahoo! Qu'est-ce que cela signifie réellement ?

N.H : Nous avons listé six marchés prioritaires que sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne, Taiwan et Hong Kong. Mais cela ne signifie par pour autant que nous ne percevons pas des opportunités futures sur d'autres marchés comme la France par exemple. Ces régions sont toujours importantes pour nous. Je n'ai aucune intention de fermer les bureaux de Yahoo! en France.

Dans l'Hexagone, nous avons observé une croissance sur la publicité native et programmatique par exemple et je veux m'assurer que la tendance continue.

Yahoo a récemment fait un reverse spin-off et pourrait vendre ses activités Web. Que se passerait-il si un pure player américain comme Comcast ou Verizon était de la partie ?

N.H : La région EMEA reste très importante pour Yahoo! et bien entendu je ne peux pas parler des rumeurs circulant aujourd'hui.

Les incertitudes planant au-dessus de la société affectent-elles d'une manière ou d'un autre la base d'utilisateurs ou leur fidélité ?

N.H : Nous observons plutôt un changement d'audience venant du PC et se dirigeant vers le mobile. Mais je pense surtout que la majorité des utilisateurs n'ont aucune idée de se qui se passe dans les méandres de la société.

Notre base d'utilisateurs est en perpétuelle croissance. Nous avons désormais 600 millions d'utilisateurs rien que sur le mobile.

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Reste que sur le PC, Yahoo a toujours été dans les 3 premiers. Or si Marissa Mayer ne semble jurer que par le mobile, pourtant aucune de vos applications ne fait partie des meilleures sur iOS ou Google Play. Comment expliquez-vous cela ?

N.H : Si vous prenez Yahoo! Mail par exemple, l'application est plutôt bien notée à 4,5/5 et nous avons globalement de bons retours. Mais l'objectif pour Yahoo! c'est aussi d'être au coeur de l'infrastructure avec la plateforme Gemini. Les publicités fonctionnent sur l'ensemble de l'écosystème et des éditeurs.

A ce propos, aujourd'hui comment peut-on optimiser la publicité sur le mobile ?

N.H : Nous nous focaliserons sur l'optimisation de l'expérience utilisateur et notamment en retournant des publicités plus pertinentes. En ce sens le Native advertising propose une bien meilleure alternative à la traditionnelle bannière. Les bloqueurs de publicités continueront de fonctionner si vous portez préjudice à l'expérience utilisateur. Et de notre côté, nous pouvons mesurer la qualité et l'engagement de nos publicités pour les améliorer continuellement.

Enfin, la fermeture de certains de vos sites (Y! Food, Health, Parenting, Makers, Travel, Autos, Real Estate.) n'affectera-t-elle pas vos revenus publicitaires ?

N.H : Oui il y a aura un impact mais nous voulons recentrer nos efforts et nous estimons que nous compenserons cette perte par la suite.

Je vous remercie.
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