Tesla : la Model S émet indirectement du CO2

10 mars 2016 à 16h38
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Au lendemain de la découverte d'une Model S taxée à Singapour pour ses émissions de CO2, Tesla alimente le débat de la propreté des voitures électriques en livrant une déclaration, reproduite ci-dessous. Alors qu'il la présente sur son site internet comme une voiture « zéro émission, zéro compromis », le constructeur affirme désormais que la Model S « émet près de 3 fois moins de CO2 au kilomètre qu'un véhicule essence équivalent ».

Lire : La Tesla Model S assortie d'un malus écologique à Singapour

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Certes, diviser des émissions de CO2 par trois reste un succès. Mais infiniment moins que de les supprimer entièrement, comme tous les constructeurs de voitures électriques le laissent entendre. Et à ce titre, l'affaire de Singapour a le mérite d'apprendre aux consommateurs à prendre en compte toute la chaîne d'approvisionnement.

En l'occurrence - sans expliquer comment la Model S incriminée a plus que doublé sa consommation en deux ans, ou comment les autorités singapouriennes ont obtenu un tel écart en appliquant pourtant le même protocole de test européen - Tesla indique que la voiture a quitté son usine en 2014 avec une consommation d'énergie de 181 Wh/km (au lieu de 444). Ce qui, avec une production d'électricité rejetant à Singapour environ 500 g de CO2 par kWh, ramène les émissions indirectes d'une Model S neuve à 90 g de CO2/km (au lieu de 222).

Soit près de trois fois moins qu'« un véhicule essence équivalent » comme une Mercedes S 500, qui émet 200 g de CO2 au km à lui seul, auxquels s'ajoutent « les émissions provoquées par l'extraction, la distribution et le raffinement du pétrole », ce qui correspond selon Tesla à environ 25 % d'émission en plus.

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Selon EDF, la production d'électricité rejette 766 g de CO2 par kWh en Chine, 522 aux États-Unis, 331 en Europe et 79 en France. Dans l'hexagone, une Tesla Model S carburant essentiellement à l'uranium ne rejette donc que 14 g de CO2 par km. Tandis que les toutes premières voitures thermiques (Citroën C3, Peugeot 208 BlueHDI...) rejettent selon l'Ademe 80 g de CO2 par km.

Restent la problématique de l'électricité nucléaire ainsi que celle de l'extraction, de la production et du recyclage des batteries des voitures électriques...

Déclaration de Tesla

La Model S importée par notre client à Singapour a quitté notre usine en 2014 avec une consommation d'énergie évaluée à 181 Wh/km. Comme la LTA l'a confirmé (Land Transport Authority), cela correspond à la catégorie de véhicule la plus propre possible à Singapour et permet d'être éligible à un bonus écologique et non à un malus.

Cela s'explique par le fait que les émissions de CO2 des véhicules essences sont bien supérieures à celles des véhicules électriques. A Singapour, la production d'électricité rejette environ 500 g de CO2 par kW/h. En partant d'une consommation d'énergie de 181 Wh/km pour la Model S, on peut évaluer les émissions à 90 g CO2/km. Un véhicule standard équivalent comme la Mercedes Classe S 500 émet environ 200g de CO2 au kilomètre. À cela doit s'ajouter les émissions provoquées par l'extraction, la distribution et le raffinement du pétrole ce qui correspond à environ 25% d'émission en plus. Cela signifie qu'un véhicule électrique comme la Model S émet près de 3 fois moins de CO2 au kilomètre qu'un véhicule essence équivalent. De plus, Singapour accroit progressivement la part du solaire et de l'éolien dans sa production, réduisant ainsi les émissions de CO2 liées à la production d'électricité.

Nous échangeons de manière constructive avec la LTA pour nous assurer de la bonne compréhension de ces questions et de la bonne réalisation des tests effectués sur les Model S de nos clients. Nous sommes confiants sur le fait de résoudre rapidement cette situation.

Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma no...

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C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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