98 personnes suffiraient pour atteindre une exoplanète

24 juin 2018 à 10h31
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Des chercheurs ont calculé le nombre minimum de voyageurs pour partir coloniser l'exoplanète la plus proche de la Terre. Avec 98 personnes dans le vaisseau, l'expédition aurait des chances d'arriver à bon port pour fonder une colonie.

Ces calculs partent de l'hypothèse d'un voyage durant plusieurs milliers d'années, et à condition d'une reproduction à bord du vaisseau très étroitement contrôlée.

Un voyage de plus de 6 000 ans

Sortir des limites du système solaire pour aller coloniser une planète lointaine : il y a, technologiquement, encore loin de la coupe aux lèvres. Mars semble déjà une première étape ambitieuse. Mais plusieurs équipes de chercheurs dans le monde phosphorent déjà sur l'organisation d'une expédition vers Proxima Centauri b, l'exoplanète a priori habitable la plus accessible depuis la Terre. Avec les technologies actuelles, qui ne permettent pas d'excéder la vitesse de 2 100 kilomètres/seconde, comptez tout de même 6 300 ans pour atteindre ce nouveau monde.

6 millénaires ! Soit 256 générations humaines. Une échelle de temps qui contraint les chercheurs à imaginer comment l'équipage à bord du vaisseau devra se renouveler pour espérer atteindre son but. L'équipe du Dr Frédéric Marin, astrophysicien à l'Observatoire astronomique de Strasbourg, a donc quantifié, à partir de nombreuses variables, la taille optimale de l'équipage de départ de cette expédition vers Proxima Centauri b : 98 personnes (49 hommes et autant de femmes). Ce nombre, à en croire le Dr. Marin, garantirait le succès de la mission (sauf accident, évidemment).

espace vaisseau


Eviter la dégénérescence

A bord du vaisseau, en revanche, l'équipage devrait se soumettre à une gestion stricte de la reproduction. De nombreux paramètres entrent bien sûr en ligne de compte : âge, espérance de vie, risques d'infertilité, d'épidémie, appauvrissement du patrimoine génétique du fait de la consanguinité inhérente à toute communauté humaine fermée, etc.

D'autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. L'étude strasbourgeoise a préféré les écarter : comment renouveler les ressources à bord, la production alimentaire, comment combler les besoins en formation des nouvelles générations pour renouveler les compétences ? Ou encore la gestion psychologique de ces voyageurs de l'espace : comment les générations intermédiaires qui ne verront jamais Proxima Centauri b assumeront-elles de n'avoir qu'une fonction reproductrice ?

Autant de questions sur lesquelles des chercheurs du monde entier vont se pencher dans les décennies à venir.

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