KirchMedia dépose son bilan

08 avril 2002 à 00h00
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En raison de son insolvabilité et après l'échec de négociations entre ses banques créancières et ses actionnaires minoritaires KirchMedia, le joyau de l'empire Kirch, dépose son bilan.

Celui regroupe les plus beaux actifs du groupe, notamment plusieurs chaînes de télévisons gratuites et rentables (dont la principale chaîne privée allemande ProSiebenSat.1), des droits de diffusion cinématographique avec un catalogue de 11.000 films et surtout divers droits de retransmission dans le sport.

Kirchmedia a acheté, à prix d'or, les droits des deux prochaines coupes du Monde de Football de 2002 et 2006 et les droits sur le championnat allemand de Football (Bundesliga).

Mais le groupe paye surtout son aventure douloureuse dans la télévision à péage. Ainsi, son bouquet numérique Premiere World perd 2,3 millions d'euros par jour, il ne compte que 2,4 millions d'abonnés contre 4 millions nécessaires pour atteindre la rentabilité.

Autre bévue qu'a commis le groupe, l'achat des droits de retransmission des courses de formule 1, payé 1,5 milliards d'euros au plus haut de la bulle spéculative et alors que le marché publicitaire se portait bien.

Le groupe de médias contrôlé par le magnat bavarois Leo Kirch, et qui emploie environ 5.500 personnes, croule ainsi sous une dette d'au moins 6,5 milliards d'euros.

Le plan de sauvetage qui faisait craindre la montée en puissance d'autres géants des médias, soit la News Corp de Rupert Murdoch ou Mediaset, contrôlée par le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, semble écarté pour le moment, à la faveur de la création d'une holding financière composée des quatre banques créancières du groupe.

La nouvelle entité devrait réunir la plupart des actifs sains, évitant le démantèlement du numéro deux des médias en Allemagne derrière Bertelsmann. Les banques prendraient la majorité du capital du nouveau KirchMedia et pourraient être rejoints par des investisseurs, notamment l'éditeur Axel Springer.

De son coté, le gouvernement allemand pourrait intervenir pour contribuer à préserver les 10.000 emplois du groupe Kirch.

Le chancelier Gerhard Schröder a vivement critiqué l'attitude de la Bayerische Landesbank, principal créancier de Kirch et contrôlée en partie par le Land de Bavière, Edmund Stoiber, qui n'est autre que son adversaire aux élections législatives de septembre prochain... S'agirait-il d'une faillite "politisée" ?
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