Xbox One S : une console et un lecteur de Blu-ray Ultra HD, le bon compromis ?

29 août 2016 à 12h19
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Dévoilée par Microsoft durant le dernier E3, la Xbox One S est sortie dans le commerce le 2 août 2016. Fraîchement arrivée à la rédaction, elle nous a permis de nous interroger non pas vraiment sur son statut de console de jeux, mais sur celui de lecteur de Blu-ray Ultra HD.

Face à des lecteurs comme le DMP-UB900 de Panasonic qui coûte 900 euros, ou l'UBD-K8500 de Samsung aux environs de 500 euros, la Xbox One S s'avère des plus accessibles avec des tarifs qui commencent à 300 euros pour le modèle 500 Go. Pour ce prix, on dispose d'un lecteur de Blu-ray Ultra HD en plus de toutes les fonctionnalités d'une Xbox One « de base » : lecture des jeux Xbox One, accès au Xbox Live ainsi qu'au catalogue de jeux en ligne, rétrocompatibilité avec les jeux Xbox 360, le tout avec un disque dur dont la capacité va de 500 Go à 2 To selon le modèle choisi. Notons enfin que la console réalise aussi bien l'upscaling 4K de films en Blu-ray que celui des jeux Xbox One, avec quelques nuances à prendre en considération.

Cet article propose un tour d'horizon de la console, ainsi que la prise en main de certaines de ses fonctionnalités. Le but est de répondre à quelques questions simples : la Xbox One S est-elle un bon lecteur de BD UHD, et quel intérêt un possesseur d'une Xbox One standard peut avoir à changer de modèle ?



Un design compact et agréable

Le premier point qui saute aux yeux pour qui a déjà vu une Xbox One, c'est la taille compacte de la Xbox One S. Cette dernière est 40% plus petite que le modèle standard de la console, et intègre en son sein le bloc d'alimentation. En tout et pour tout, la console pèse 2,3 kg, pour des dimensions de 29,5 x 23 x 6,3 cm.

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La Xbox One S au sommet de son aînée.

Outre sa taille et le fait que ses couleurs, blanc et noir, tranchent avec le noir laqué de la console d'origine, la Xbox One S voit disparaître l'aspect « grille » présent au-dessus du précédent modèle, qui est remplacé par une aération plus discrète sur sa surface. Les boutons tactiles disparaissent également, au profit de boutons physiques permettant d'allumer la console et faire sortir le disque. Un port USB est également présent en façade.

Le reste de la connectique se situe à l'arrière et comprend le connecteur d'alimentation, une entrée et une sortie HDMI, deux ports USB 3.0, un port Ethernet et une sortie audio numérique optique. On trouve aussi un port permettant de connecter un émetteur infrarouge filaire, qui n'était pas disponible sur le modèle standard.

Ce n'est pas une surprise, il n'y a pas de port permettant de brancher un Kinect à la console. Néanmoins, si vous êtes déjà équipé d'une Xbox One standard et du Kinect associé, Microsoft se propose de vous fournir gratuitement un adaptateur.

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Une nouvelle manette, oui, mais...

La Xbox One S s'accompagne par ailleurs d'une nouvelle manette, blanche cette fois-ci, qui reprend la plupart des caractéristiques de la précédente. On note cependant la présence de renforts en caoutchouc sur les poignées, pour une meilleure prise en main, ainsi que d'une sortie casque.

Enfin, la manette dispose, en plus de sa connectique RF sans fil, d'une connectique Bluetooth qui permet de l'utiliser sur les ordinateurs compatibles sans avoir à posséder de dongle. Précision toutefois : ça ne fonctionne qu'avec Windows 10 Anniversary Update.

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Une jolie manette pleine de promesses, mais qui conserve l'un des principaux défauts des précédentes générations : elle fonctionne encore avec des piles. On peut opter pour une batterie, mais cette dernière s'achète à part. C'est un point franchement agaçant.

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Maintenant que le tour du propriétaire est fait, intéressons-nous à la lecture de Blu-ray Ultra HD, pour voir si la console tient ses promesses sur ce point.

La Xbox One S, le lecteur de Blu-ray UHD qu'il vous faut ?

Avant de nous intéresser de plus près au lecteur de Blu-ray Ultra HD, n'oublions pas un point important : la Xbox One S est avant toute chose une console de jeu. Comme pour la Xbox One, à l'allumage, on tombe sur l'interface à base de tuiles, revue et corrigée au fur et à mesure des mises à jour. Prochainement, Microsoft va appliquer une nouvelle mise à niveau en rapport avec Xbox Play Anywhere, intégrant notamment de nouvelles fonctions sociales.

Si vous ne cherchez à utiliser la console que pour lire des DVD, Blu-ray et Blu-ray UHD, toutes les informations sur les jeux et autres contenus proposés via le Xbox Live ne vous intéressera sans doute pas.

Une prise en charge automatique

Si votre téléviseur est compatible Ultra HD 4K, la console le détecte automatiquement et affiche en conséquence une interface en Ultra HD. Les disques UHD que vous insérez dans le lecteur sont joués automatiquement, sans réglages nécessaires. A noter tout de même que vous devez télécharger l'application Blu-ray HD sur le store de la console : on s'étonne qu'il ne soit pas installé par défaut sur la machine.

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Pour le HDR, c'est la même chose : si votre téléviseur est compatible HDR10, alors les disques des films intégrant cette fonction - c'est le cas de presque tous les Blu-ray Ultra HD du marché - verront le HDR automatiquement appliqué à la lecture. Dans le cas contraire, vous bénéficierez du film en Ultra HD, mais sans HDR.

Il est aujourd'hui difficile de réellement montrer la différence entre un rendu HDR et non HDR de contenu 4K, puisque l'une des seules manières est de prendre en photo l'écran qui diffuse le contenu. Pour être honnête, nos clichés pour cette expérience étaient suffisamment mauvais et peu révélateurs pour qu'on décide de faire l'impasse dessus.

On peut cependant dire que l'affichage, aussi bien en Ultra HD et en HDR ou non, s'avère aussi convaincant que celui que l'on a pu obtenir avec le lecteur de Panasonic durant notre précédente expérience (voir Faut-il passer au Blu-ray Ultra HD ? Une expérience de cinéphile au pays de la 4K HDR). Pour ce qui est de l'upscaling d'un Blu-ray standard en Ultra HD, là encore, le résultat est très convaincant, et le fait que l'on soit encore peu habitué à visionner du contenu en HDR permet de semer un doute sur la nature du support visionné.

On note également que la console prend en charge les Blu-ray 3D - standards, donc, puisqu'il n'existe pas à ce jour de Blu-ray Ultra HD 3D. Bien évidemment, il faut que le téléviseur soit compatible. De même, si la console fonctionne normalement si elle est connectée à un téléviseur Full HD, affichant alors un rendu en 1080p, il sera impossible de lancer un Blu-ray Ultra HD, puisque le système de reconnaissance de l'écran jugera la démarche impossible.

Ça peut paraître évident, mais mieux vaut le rappeler : si vous ne possédez pas du tout de Xbox One, acheter une One S est une démarche qui a du sens. Néanmoins, disposer d'un lecteur de Blu-ray Ultra HD sans télévision Ultra HD (HDR ou non) vous limite aux Blu-ray standards.

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L'application de lecture des Blu-ray n'est pas installée par défaut...

Une faiblesse côté son

Là où le bât est susceptible de blesser, c'est du côté du son. En effet, la console n'est pas dotée de prise audio analogique, et elle ne prend pas en charge les formats récents comme le Dolby Atmos et le DTS:X : il faut se contenter d'un son en Dolby Digital 5.1/7.1 ou DTS 5.1/7.1 au maximum. Par conséquent, même si vous possédez un ampli compatible prenant en charge ces formats, vous ne pourrez pas en bénéficier avec la Xbox One S. Par ailleurs, l'absence de passthrough audio HD s'avère franchement décevant sur une console proposée en 2016, et qui, de surcroît, valorise pas mal son lecteur de Blu-ray Ultra HD.

Il faut néanmoins préciser que Microsoft a rapidement laissé entendre que cette limitation n'était pas matérielle mais logicielle, et qu'une mise à jour pourrait se faire... un jour, éventuellement.

Cette limitation peut simplement s'expliquer par le fait que Microsoft ne cible pas les cinéphiles dotés d'un home cinema haut de gamme. On en revient au constat que la Xbox One S est avant tout une console qui lorgne vers des fonctionnalités multimédia inédites jusque-là pour ce type d'appareil, sans pour autant s'assumer totalement comme un lecteur multimédia en tant que tel. Par conséquent, on imagine que Microsoft envisagera une mise à jour côté son si la grogne est forte, et ne s'encombrera peut-être pas de la démarche si ce constat reste discret chez les utilisateurs.

Pas de refonte des fonctions multimédia

D'ailleurs, pour ce qui est des autres fonctions multimédia, notamment la lecture de contenus extérieurs à la console, rien ne change par rapport à la Xbox One originelle.

Avec l'application Films et Séries TV, on peut lire des fichiers aux formats MKV et AVI depuis une clé USB ou un disque dur branché à la console. Les codecs supportés sont inchangés (H264, MPEG1/2, MPEG4V, MPEG4v3 côté vidéo et AAC, AC-3, MP3, MPEG1 et PCM pour l'audio). Rien de bien fou du côté des codecs pris en charge, donc, et il faut ajouter à cela qu'il n'est pas possible de naviguer dans les options d'un fichier MKV - impossible de changer la piste de son ou d'activer les sous-titres.

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Pour résumer, la Xbox One S propose un lecteur de Blu-ray Ultra HD performant du côté de l'image 4K, qu'il s'agisse d'un BD UHD (4K native) ou d'un Blu-ray upscalé. Le HDR est bien géré mais la technologie reste aujourd'hui parfaitement subjective et le résultat sera apprécié à discrétion de l'utilisateur. Reste que, sur ces points, la console de Microsoft se positionne plutôt bien sur le marché extrêmement restreint des lecteurs de BD UHD.

Le reste de la dimension multimédia, qu'il s'agisse de la gestion du son et des autres fonctionnalités de lecture, s'avère cependant un peu plus limité, mais pour le consommateur qui veut surtout passer aux Blu-ray Ultra HD à un prix accessible et sans fioriture, la console fait un boulot respectable.

Le point étant fait sur le côté lecteur Blu-ray Ultra HD et multimédia de la Xbox One S, intéressons-nous désormais à la partie jeux vidéo.

De l'Ultra HD pour les jeux ? Oui, mais...

Certes, la Xbox One S s'avère plus puissante que la Xbox One : l'un des points améliorés concerne le cadençage du GPU, qui passe de 853 à 914 Mhz. Une amélioration qui permet d'augmenter le nombre de FPS dans certains jeux qui utilisent une résolution dynamique ou un système de framerates non verrouillé. C'est également ce qui permet à la console d'afficher les informations HDR des jeux - Forza Horizon 3 sera le premier jeu à bénéficier du HDR, à partir du 27 septembre prochain, suivi de près par Gear of War 4 le 11 octobre.

Mais cette augmentation des performances n'est pas suffisante pour proposer autre chose qu'un upscaling 4K. On ne parle donc pas que de 4K native, et c'est de toute façon logique puisque les jeux sont toujours proposés sur des Blu-ray standards, limitant ainsi l'espace disponible sur le disque pour y intégrer des textures ultra HD. Les jeux sont identiques à ceux d'un Xbox One standard, avec la prise en charge des jeux de Xbox 360 ayant intégré le programme de rétrocompatibilité.

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Forza Horizon 3, le premier jeu à intégrer le HDR.

C'est donc un upscaling 2160p des jeux proposés en 1080p dans leur version standard dont il s'agit. Testé sur des jeux très différents - Just Cause 3, Quantum Break, Rise of the Tomb Raider et Lego Star Wars 7 - l'upscaling s'avère franchement satisfaisant, en attendant la Xbox Scorpio qui, elle, sera capable de faire tourner des jeux en 4K native (mais coûtera beaucoup plus cher).

Une légère hausse des performances

Pour résumer, on peut s'attendre à une légère augmentation du nombre d'images par seconde sur des jeux dont le framerate n'est pas verrouillé à 30 FPS ; on bénéficie d'un upscaling 2160p convaincant des jeux Xbox One, et du HDR pour certains futurs jeux AAA disponibles sur la console - vraisemblablement, en premier lieu des jeux sortis des studios de Microsoft, même si les éditeurs tiers disposent des outils pour proposer le HDR dans leurs jeux.

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Le rendu HDR de Gears of War 4 est très mis en avant par Microsoft.

Pour ce qui est du reste de l'expérience, les habitués de la Xbox One ne seront pas perturbés puisque l'interface reste identique et les manettes de l'ancien modèle sont compatibles. Notons malgré tout que l'évolution esthétique de la console la rend plus facile à installer à la verticale - le modèle 2 To étant livré avec un support.

Xbox One S, acheter ou ne pas acheter ?

Fort de ces informations, vous avez une idée plus concrète de ce que propose la console. Globalement, l'expérience est positive, et quitte à acheter une Xbox One aujourd'hui, c'est clairement ce modèle qu'il faut privilégier - il faut s'attendre malgré tout à des offres intéressantes sur les packs de l'ancien modèle dans les semaines à venir.

Un pas vers l'Ultra HD

Si vous êtes équipé d'un téléviseur Ultra HD, faire l'acquisition d'une Xbox One S prend un sens évident. D'autant que si vous cherchez en premier lieu à bénéficier du lecteur de Blu-ray Ultra HD, vous pouvez opter pour le modèle le moins cher, dont le prix tourne actuellement aux environs de 300 euros pour un disque dur de 500 Go.

Si vous disposez d'un système de son avancé, par exemple d'un ampli prenant en charge le Dolby Atmos, et que vous voulez légitimement en profiter avec vos Blu-ray, alors la Xbox One S n'est sans doute pas le lecteur qu'il vous faut. Il est peut-être plus judicieux dans dans ce cas d'opter pour la platine UBD-K8500 de Samsung, avec un tarif avoisinant les 500 euros, nettement plus poussée en matière de son.

Bien évidemment, cette option s'applique principalement si la partie jeux vidéo ne vous intéresse pas. Quand on met les deux usages sur un pied d'égalité, la Xbox One S s'avère un très bon compromis et il n'y a pas de raison d'acquérir une Xbox One classique, pas même la différence de prix.

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Le contenu de la boîte de la Xbox One S. Le support est uniquement proposé avec la version 2 To.

Changer sa One contre une One S ?

Admettons que vous ayez acheté une Xbox One à sa sortie et qu'entre temps, vous ayez acheté un téléviseur Ultra HD. Il y a du sens à vouloir bénéficier des nouveaux avantages de la One S. A condition de parvenir à revendre votre One à bon prix, opter pour une mise à niveau est logique. Mais il ne faut pas, encore une fois, oublier la problématique du son si votre installation est concernée.

Néanmoins, si vous êtes équipé d'un téléviseur Full HD et que vous n'envisagez pas de changer de téléviseur prochainement, alors il est moins judicieux de troquer sa Xbox One pour la nouvelle version. Les seuls arguments pouvant motiver un changement dans ces conditions s'avèrent être la fine augmentation du framerate sur certains jeux, et la réduction de l'encombrement due au nouveau design de la console.

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En attendant la Scorpio...

La Xbox One S a de nombreuses qualités. En tant que première console intégrant une prise en charge de l'Ultra HD, elle fait un très bon travail aussi bien du côté de la lecture de films en 4K native que du côté de l'upscaling des jeux et Blu-ray.

Les faiblesses au niveau du traitement du son dérangeront principalement les gens dotés d'une installation home cinema à la pointe : ces derniers, s'ils ne souhaitent aucun compromis, devront probablement opter pour un autre lecteur de Blu-ray UHD. Mais en réalité, on doute fortement que ce type d'utilisateur soit la cible de Microsoft avec cette console.

En tant que lecteur de Blu-ray Ultra HD, la Xbox One S permet de réaliser un premier pas vers la lecture de contenus en 4K. En tant que console, elle fait ce que la Xbox One propose déjà, en optimisant les jeux pour un affichage sur un téléviseur Ultra HD.

La One S est un premier pas vers l'Ultra HD, en attendant la Xbox Scorpio, qui sortira fin 2017 et dont la puissance permettra de faire tourner des jeux en 4K native. Mais les ambitions et les prix ne seront pas les mêmes.



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