Après la découverte d'eau dans le casque de l'allemand Matthias Maurer à la fin d'une sortie extravéhiculaire sur les flancs de la Station Spatiale Internationale, la NASA avait choisi de retarder les sorties suivantes et de rapatrier le scaphandre sur Terre. L'enquête est terminée : les astronautes peuvent se préparer aux EVA en novembre !
Et finalement il n'y a pas de problème technique majeur.
De l'eau, oui, mais pas trop
À chaque mention d'un astronaute confronté à de l'eau dans son casque sur un scaphandre américain EMU, le souvenir de la sortie catastrophique de Luca Parmitano en 2013 surgit dans les mémoires. Face à une fuite importante, ce dernier avait dû revenir en urgence dans le sas, puis attendre patiemment la repressurisation alors que l'eau menaçait de bloquer ses voies respiratoires. Un incident sérieux, qui avait montré les carences techniques des vieilles combinaisons, tout en mettant en valeur les procédures d'urgence, sauvant l'astronaute grâce à la rapidité d'exécution et au sang froid de son entraînement.
Depuis, les casques sont mieux adaptés, disposent d'éponges pour absorber une éventuelle fuite de liquide, et tout début d'incident fait l'objet de rapports sérieux. Aussi en mars dernier, lorsque l'allemand Matthias Maurer enlève son casque après une sortie EVA réussie de plus de sept heures, et qu'il constate avec ses collègues que de l'eau s'est accumulée au-delà des capacités d'absorption, la NASA prend le problème à bras le corps.
Tout va bien ?
D'abord, comme les sorties ne correspondent pas à des urgences mais à des mises à niveau de la station internationale pour la décennie à venir (en particulier l'installation de nouveaux panneaux solaires), l'agence américaine décide de repousser les EVA suivantes. Puis, grâce aux capacités d'un cargo Dragon, elle rapatrie sur Terre le scaphandre qui a servi à Matthias Maurer pour l'inspecter, tout en envoyant déjà du matériel de remplacement sur l'ISS.
Cette enquête est aujourd'hui terminée, et la NASA a rendu ses conclusions le 18 octobre. Grosso modo, le matériel n'est pas défaillant, et aucune fuite n'a été détectée au cours des nombreux essais. Sans que ce soit mentionné explicitement, c'est donc l'évaporation de la transpiration de Matthias Maurer qui se trouvait en abondance dans le casque, ce dernier ayant probablement laissé la température intérieure monter un peu trop lors des périodes au soleil. Une « fausse alerte » qui renforce néanmoins la volonté de la NASA de disposer dans un futur relativement proche de combinaisons d'un nouveau type. Et qui, tout de même, a conduit à changer un petit peu le matériel pour encore plus d'absorption et d'aération.
Un automne chargé en sorties
La NASA, qui peut se réjouir en même temps que les astronautes actuellement présents sur la station, a d'ores et déjà prévu trois sorties EVA pour le mois de novembre. Elles seront sans surprise centrées sur l'installation des nouveaux panneaux solaires iROSA déroulants.
Une partie de ces derniers sont stockés depuis le début d'année à l'extérieur de l'ISS, tandis que les suivants arriveront début 2023 avec le prochain cargo Dragon. Les astronautes n'ont pas encore été formellement annoncés, mais il s'agira probablement de Nicole Mann et Josh Cassada. Et le mois sera chargé : au moins deux sorties EVA russes sont annoncées pour la même période.
Source : NASA
Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !
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