Serge SOUDOPLATOFF - Highdeal : "L'industrie du contenu doit être très créative en terme de business

02 décembre 2002 à 00h00
0
AB - Bonjour Monsieur SOUDOPLATOFF. Highdeal a progressé depuis notre dernier entretien en juin ?

SS - En terme de signatures, nous avons rajouté de belles références, entre autres : en Europe, dans le domaine des services multimédia ; la Poste Belge en Europe, ainsi que Stamps.com aux USA, dans le domaine des e-services ; et enfin TNS, également aux Etats-Unis, mais cette fois dans le secteur des transferts de flux financiers.

Par ailleurs, une nouvelle version du produit a été lancée, sous un nom différent : Highdeal Transactive 3.0 qui réaffirme notre positionnement dans l'espace fonctionnel du Dynamic Transaction Management (DTM).

En termes de positionnement et de fonctionnalités, l'emphase a été mise sur : les outils de simulation, la gestion de la chaîne de revente, les outils d'administration et les performances.

AB - Comment évoluent les modes de rétribution des opérateurs télécoms et des fournisseurs de services Internet à l'heure des hauts débits, du MP3, et de l'Internet mobile ?

SS - Pendant un certain temps, les différents partenaires se sont cherchés, parfois avec succès. Une première étape est désormais franchie avec la création de paliers tarifaires de type SMS premium.

Il devient de plus en plus clair, d'une part, que les prix vers le client final vont de plus en plus être liés à la valeur perçue et, d'autre part, que la part de reversement est le résultat d'une négociation entre l'opérateur et le fournisseur du contenu, celui-ci cherchant à monter le plus haut possible dans la chaîne de valeur.

La seule chose certaine, c'est qu'il n'y a pas de certitude ! Les bons business models ne seront trouvés qu'après des phases d'essais /erreurs, avec définition des modes tarifaires et de rétribution, simulation des marges à tous les points de l'écosystème des partenaires, implémentation et validation des offres en analysant la différence entre l'estimé et le réel.

AB - Vous travaillez sur la problématique de la gestion des droits numériques (DRM - Digital Rights Management). Quels sont les grands axes de votre réflexion ?

SS - Le DRM était l'arbre qui cachait la forêt. Les fournisseurs de contenu audio et vidéo voulaient être rassurés sur la protection des droits. Maintenant que ceci semble être résolu, les vrais problèmes vont se poser, à savoir : où se trouve la valeur que le client final perçoit, et comment et combien va-t-il payer, et à qui ?

En d'autres termes, toute l'industrie du contenu doit être très créative en terme de business model.

AB - Parce qu'elle a perdu de l'argent sur ce secteur, Liquid Audio, société spécialisée dans le DRM, a récemment vendu ses brevets à Microsoft. Le modèle économique adopté par Highdeal est-il plus "viable" ?

Ma réponse est la suite de la question précédente. Dans l'écosystème des contenus multimédia, je crois que les fournisseurs de services au contact direct avec le client final sont fondamentaux.

Je vois plus le marché des fournisseurs de contenu dans le monde du B2B que dans le monde du B2C. Les expériences de Métro ou d'autres journaux de type 20 Minutes le montrent bien.

En revanche, ces négociations vont être difficiles. Encore une fois, ce n'est que par des successions de test de business model qu'on y arrivera. Le sport est devenu une vraie industrie le jour où on s'est aperçu que les fans de sport ne rapportaient rien, mais qu'il y avait des millions de gens qui regardaient la télé, et qu'on pouvait créer du business sans faire payer des matchs sportifs à la consommation.

AB - Autre chose, pensez-vous que le Wifi, "libéralisé" début novembre par l'ART, ait une quelconque influence sur la problématique du DRM?

SS - Le Wifi est, pour l'instant, un pur produit issu du monde de l'Internet. La logique est vraiment une logique de type essai/erreur, mais sur la technologie et les services seulement, pas sur les modèles économiques.

Soit le Wifi devient plus agressif sur les modèles économiques, et alors il l'emportera, soit les telco deviennent plus rapides sur les développements de services de mobilité, et ils l'emporteront.

Mais si le Wifi reste sur un modèle de gratuité absolu, alors il suffit de voir ce qui se passe chez aujourd'hui pour mesurer les difficultés à venir...

AB - Monsieur SOUDOPLATOFF, je vous remercie pour ces observations.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires

Haut de page

Sur le même sujet