P2P : Les Majors adressent un ultimatum aux pirates

04 mai 2004 à 00h00
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Constatant une chute de 21.4% des ventes au premier trimestre, les maisons de disque adressent un ultimatum aux pirates et annoncent des procès dès cet été.

Les majors perdent patience. Constatant une nouvelle chute de 21.4% des ventes de disques au premier trimestre 2004 à 223.6 M€, les maisons de disque ont décidé d'abandonner leur message essentiellement moralisateur au profit d'un véritable ultimatum aux pirates.

"Depuis 18 mois, l'industrie musicale en France et dans le monde fait face à une crise sans précédent. Si le développement des téléchargements illégaux de fichiers musicaux sur Internet n'est pas l'unique responsable du déclin du marché du disque, il est désormais indéniable qu'il met gravement en danger l'activité de production musicale. Entre 1999 et 2003, le nombre de fichiers musicaux téléchargés a progressé dans le monde de 2 à 150 milliards. Dans le même temps, les ventes de disques ont chuté de 38,7 à 20 milliards de dollars. En France, 400 000 CD (singles et albums) sont vendus chaque jour. Dans le même temps, il s'échange quotidiennement 16,4 millions de fichiers musicaux sur Internet." explique le SNEP, le syndicat national des éditeurs phonographiques.

Concrètement, les maisons de disques françaises ont donc décidé d'organiser une campagne de communication ("La musique gratuite a un prix" illustrée par un doigt d'honneur...) d'un million d'euros dans les principaux médias en rappelant que le piratage sera désormais sanctionné (jusqu'à 300.000 euros d'amende et deux ans de prison) et que les internautes sont très fermement invités à changer de comportement en se tournant vers les plates-formes légales de téléchargement : Od2, e-compil, VirginMEga et bientôt FnacDirect et Sonny Connect. Au-delà de ces deux mois dédiés à la pédagogie, les actions en justice devraient pleuvoir, à l'image de ce que peut réaliser la RIAA aux Etats-Unis avec, il faut le reconnaître, un certain succès puisque les ventes de disque semblent redémarrer et le piratage reculer.

Le SNEP devrait également profiter de la clarification qu'apporte le Loi de confiance dans l'économie numérique (LEN) à l'égard des fournisseurs d'accès afin d'exiger de leur part une meilleure coopération et la fin d'un double discours faisant l'apologie des téléchargements pour leurs abonnements ADSL. "Le rapport de force nous est désormais favorable" explique Pascal Nègre, le médiatique patron d'Universal Music France.

Malgré le succès des téléchargements de sonneries monophoniques et polyphoniques pour téléphones mobiles dont les revenus sont collectés par la SACEM (auteurs et compositeurs) et non par les maisons de disque (SNEP), l'industrie musicale a subi de plein fouet la montée en puissance de l'ADSL en retrouvant son niveau d'activité de 1994. Ces actions en justice sont donc une question de survie pour ce secteur ce qui ne devrait toutefois pas émouvoir des internautes majoritairement persuadés que le piratage n'a pas d'impact sur les ventes de disque.
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