Forte baisse des fraudes à la carte bancaires en 2003

08 juin 2004 à 00h00
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Selon l'assureur FIA-NET, la fraude à la carte bancaire sur internet ont baissé de 40% en volume et 57% en valeur en 2003.

Les cybermarchands sont-ils devenus plus exigeants ? D'après le livre blanc publié par l'assureur FIA-NET, les fraudes à la carte bancaire sur internet ont diminué de 40% en volume, 57% en valeur. Le panier moyen des objets fraudés, à 437 euros, est revenu à son plus bas niveau depuis l'an 2000.

Si la fraude diminue dans tous les domaines, elle touche toutefois un nombre de sites de plus en plus important : un site sur trois au sein du portefeuille a subi au moins une tentative de fraude. En revanche, par rapport aux années précédentes, la fraude a touché moins durement chaque site. Ceci est un des premiers indicateurs du fait que les sites se sont habitués à ce phénomène et ont professionnalisé leur approche pour le combattre. Près de 30% des sites visés par des tentatives de fraudes ont d'ailleurs su les détecter et n'ont connu aucun impayé bancaire.

En moyenne, sur chaque site FIA-NET, le taux d'impayés bancaires est en forte diminution depuis 2002. Il atteint 0,21% des ventes en 2003 contre 0,46% l'année précédente. Le nombre de fraudes détectées par rapport à chaque impayé subi est en progression quasi-constante depuis janvier 2002. En novembre 2003, ce ratio est de 8,69, ce qui signifie que pour chaque fraude subie, 8,69 tentatives de fraudes sont décelées. En mars 2002, ce ratio était de 4,19. 2003 consacre donc la forte réussite des sites dans leur lutte contre la fraude et la diminution de son impact financier sur les comptes de résultats.

Cette efficacité dans la lutte contre la fraude semble avoir eu un véritable effet dissuasif. Ainsi, les tentatives de fraudes sont elles mêmes en recul : largement supérieures à 3% des ventes jusqu'en août 2002, elles chutent fortement à partir de septembre 2002. En moyenne, elles représentaient 2,22% des ventes en 2002 contre 1,63% en 2003.

Cette efficacité explique aussi peut-être qu'un nombre croissant de sites ait été frappé en 2003, puisque les sites habitués à la fraude ont su la contenir et empêcher les détournements de matériels. La fraude s'est donc reportée sur des nouveaux entrants, jusqu'alors épargnés.

La fraude se concentre principalement sur quatre secteurs d'activité :
- Le tourisme progresse encore en 2003 et devient le premier marché fraudé en valeur, avec un panier moyen de 953 euros (35% du montant des fraudes, 20% de leur nombre). Destination de prédilection des fraudeurs : l'Afrique.
- En volume, c'est la téléphonie qui se classe en tête, principalement en raison du détournement de nombreuses recharges téléphoniques, mais aussi de téléphones portables de plus forte valeur. Elle représente en tout 10% du montant des fraudes, mais 30% du nombre des transactions frauduleuses (en raison du faible panier moyen de la fraude sur ce secteur, à 179 euros).
- Enfin, matériel électronique et informatique (respectivement 25% et 23% du montant des fraudes) restent les autres secteurs les plus fraudés.

Le panier moyen des fraudes est en fort recul. Selon les analyses de FIA-NET, cette baisse peut être liée à différentes tendances sur le marché qui concourent à expliquer la baisse généralisée de la fraude en 2003 : La première tendance peut être l'abaissement du panier moyen des matériels traditionnellement recherchés par les fraudeurs depuis 2001. Cette baisse de leur valeur et leur généralisation au sein des foyers a pour corollaire un recul de leur attractivité aux yeux des fraudeurs. Ainsi, le nombre de fraudes portant sur des lecteurs DVD ou des consoles de jeux est en chute libre depuis l'année dernière (508 matériels de ce type détournés en 2002, contre 51 en 2003). En revanche, appareils photos et Caméscopes Numériques restent des objets particulièrement recherchés. Une des explications de ce phénomène pourrait être liée au recel de ces objets par les fraudeurs: le potentiel de recel de marchandises déjà banalisées comme les lecteurs DVD étant en effet beaucoup plus faible.

Il est également possible que la fraude se soit déplacée vers des objets moins coûteux et donc moins suspects aux yeux des commerçants chez qui les fraudeurs tentent d'acheter. Ceci serait le résultat direct de l'efficacité des commerçants dans la lutte contre la fraude. Ainsi, même le panier moyen des tentatives de fraudes détectées baisse, passant de 732 euros en 2002 à 658 euros en 2003.

A partir de 11 494 identités de fraudeurs repérés depuis septembre 2001 grâce à son système d'analyse des commandes, FIA-NET a établi une typologie des fraudeurs sur le marché français :
- Chacun de ces fraudeurs a commis en moyenne 2,74 fraudes pour un montant total de 1 726 euros (soit un préjudice potentiel total de 31 501 commandes pour 19,8 millions d'euros)
- Seuls 11% d'entre eux sont clairement identifiés à une adresse, via les annuaires de . Dans les faits, les fraudeurs non identifiés utilisent le plus souvent des adresses fictives, voire "jetables" dont ils changent après quelques achats
- FIA-NET a ainsi identifié 1 016 réseaux organisés, qui regroupent 8 336 identités parmi les 11 494 décelées, réseaux qui sont responsables de 84% du montant de la fraude : ce sont donc bien ces réseaux organisés qui représentent la première menace pour les cyber-commerçants français, loin devant la fraude de mauvaise foi (consommateurs isolés abusant de la législation).
- Ces réseaux se caractérisent par des changements d'identité et d'adresse de livraison fréquents : en moyenne, chacun de ces réseaux a effectué 22,57 transactions. Ils ont utilisé en moyenne 7,97 identités et 7,62 adresses de livraison différentes. Ceci signifie qu'après 3 achats environ, l'adresse de livraison et l'identité employée sont systématiquement changées.
- Ces réseaux fraudent également pour des montants nettement plus importants que les fraudeurs isolés : 702 euros par transaction, contre 630 pour l'ensemble des fraudeurs.
- L'e-mail est l'information la plus récurrente sur ces réseaux : chacun en emploie 5,44 en moyenne, contre 7,54 numéros de téléphones (dont 4,63 numéros fixes). Ils ne changent donc d'e-mail "que" tous les 4,14 achats en moyenne.

"Au vu de ces chiffres et de la vélocité de changement d'informations des fraudeurs, il apparaît que la mutualisation des informations entre les sites marchands est aujourd'hui le seul moyen pour ces sites de se protéger, aussi bien pour identifier ces réseaux de fraudeurs que pour reconnaître les acheteurs honnêtes." précise FIA-NET dans un communiqué.

La baisse des fraudes s'accompagne ainsi d'un durcissement de la politique de FIA-NET qui refuse d'assurer certains clients n'ayant à proposer qu'une adresse e-mail gratuite ou un numéro de téléphone mobile...
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