Outil de rencontre, Clear History : les annonces de la conférence Facebook

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Comme chaque année, Facebook organise une conférence - le F8 - s'étalant sur deux jours. Cette conférence, principalement destinée aux développeurs, est également l'occasion d'en apprendre un peu plus sur le travail du géant américain sur son réseau social, ainsi que toutes les nouveautés à venir. Suite au récent scandale Cambridge Analytica, l'allocution du PDG, Mark Zuckerberg, était particulièrement attendue.

C'est un Mark Zuckerberg plaisantin et sûr de lui qui est monté sur l'estrade du F8 hier soir (heure française). En opération séduction auprès de son audience, le fondateur de Facebook n'a pas lésiné sur les blagounettes et les anecdotes familiales et personnelles pour se mettre son public dans la poche. Un public qu'il s'est d'ailleurs définitivement acquis lorsqu'il a annoncé qu'il offrirait un exemplaire d'Oculus Go à chaque personne présente dans la salle...

Le jeune PDG n'a pas esquivé les sujets délicats tels Cambridge Analytica ou le départ du fondateur de Whatsapp, mais les a rapidement traités en début de keynote avant de passer à des annonces plus légères sur les divers lancements et évolutions de ses produits.

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La protection des données avant tout

Entre le récent scandale de Cambridge Analytica et l'ingérence supposée de la Russie au cours des dernières élections présidentielles américaines, Facebook, comme le reste du web, a fort à faire en matière de protection des données. Si l'Europe a d'ores et déjà commencé à prendre les devants avec le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), le PDG du plus grand réseau social du monde souhaite aller encore plus loin.

« Cambridge Analytica a été un événement majeur et nous devons faire en sorte que ça ne se reproduise jamais. Nous allons donc, désormais, restreindre les données auxquelles les développeurs (travaillant pour Facebook) ont accès. Nous avons déjà fait plusieurs avancées sur le sujet depuis 2014 mais nous devons aller plus loin. »

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Dans le cadre de cette volonté de proposer plus, le patron de Facebook annonce la mise en place, dans les prochains mois, d'un nouveau système appelé Clear history qui permettra aux utilisateurs de Facebook de voir les sites et applications qui envoient des données à Facebook, de les contrôler, de les supprimer, mais également d'empêcher leur stockage.

Mark Zuckerberg a toutefois l'air de savoir que ce nouvel outil ne résoudra pas tous les problèmes et clôt le sujet en ajoutant : « On ne résout jamais définitivement un problème de sécurité des données, c'est un travail permanent. »

Pour les développeurs, l'accès aux données personnelles va être réduit et la surveillance des apps tierces va être renforcée. Ben Puygrenier, Community manager de Facebook France, explique :

« Nous rouvrons notre processus d'examen des applications après avoir apporté certains changements afin de le rendre plus complet et fondé sur l'assurance que chacune de nos API crée de la valeur pour les gens, est transparente et renforce la confiance. »

Stories et Groupes : la communauté au centre du jeu

La suite du discours de Zuckerberg est beaucoup plus légère et se concentre sur les nouveautés dont le réseau social devrait se parer dans un futur plus ou moins proche. Ainsi, on apprend que les « Stories », un peu (beaucoup, il faut bien l'avouer) inspirée de l'application Snapchat, va continuer d'évoluer et devrait bientôt offrir plus de possibilités concernant leur création, en plus d'être plus fluides et simples d'accès.

La création d'un onglet « Groupes » a également été mentionné, qui permettra un accès plus rapide aux groupes dont l'utilisateur est membre et facilitera la découverte de nouveaux groupes via une partie « Explore ».

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Un outil de rencontre intégré à Facebook

Plus étonnant, Mark Zuckerberg a fait part de la future mise en place d'une fonctionnalité de rencontre. Ainsi, il sera possible aux utilisateurs de Facebook de se créer un profil différent de leur habituel profil Facebook, un peu à la manière d'une application de rencontre classique, afin d'entrer en contact avec d'autres utilisateurs.

Les personnes choisissant de tenter l'aventure se verront recommander d'autres profils en fonction de leurs amis communs, préférences, centres d'intérêt etc. Le PDG précise au passage que toutes les interactions qui auront lieu dans cette nouvelle partie ne seront pas notifiées à leurs amis du réseau social. Parfait pour les adeptes de la discrétion.

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La ressemblance avec l'application Tinder est assez évidente, Facebook bénéficiant de l'avantage de la taille avec plus de 2 milliards d'utilisateurs actifs mensuels (dont plus de 200 millions qui indiquent être célibataires sur leur profil, d'après le fondateur du réseau social). On note d'ailleurs qu'à la suite de cette annonce, les cours des principaux services de rencontre se sont effondrés en Bourse.

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Crisis Response monte en puissance

Crisis Response est la fonctionnalité qui permet d'être informé « en temps réel » des événements et catastrophes ayant lieu dans le monde et de savoir si des proches présents dans la zone touchée sont en sécurité. Cet outil devrait être enrichi avec un système de partage d'informations pour permettre aux témoins présents sur une scène de communiquer rapidement sur le réseau social.

Une autre fonction va être implémentée, qui pourrait particulièrement intéresser les associations présents sur le terrain après une catastrophe : celle de lancer un appel à dons du sang en précisant les groupes sanguins recherchés. Un système de « match » entre donneurs et receveurs, en quelque sorte.

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Instagram, Whatsapp, Messenger : quelques refontes et des stickers en plus

D'autres annonces, plus anecdotiques, ont été faites sur l'application Instagram. On apprend qu'il sera bientôt possible d'y réaliser des conversations vidéo (notamment de groupe), qu'une partie appelée « AR Studio » y sera bientôt disponible, permettant ainsi aux utilisateurs de l'application de « concevoir des expériences uniques et interactives, y compris des filtres faciaux et des effets mondiaux », ou encore que la fonction « Explore » va être totalement repensée afin qu'il soit plus facile d'y découvrir de nouvelles choses susceptibles de nous intéresser.

Les autocollants vont arriver sur Whatsapp, et Messenger va connaître une refonte graphique et l'ajout de nouvelles fonctionnalités dans les mois qui viennent. Selon Mark Zuckerberg, les développeurs seront en mesure de « créer des expériences qui permettront aux gens de personnaliser ou d'essayer virtuellement des marchandises, de découvrir de nouveaux produits ou simplement de s'exprimer de façon amusante ».

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Oculus Go est commercialisé depuis le 1er mai

Enfin, la dernière partie du discours tourne autour d'Oculus Go, premier casque VR autonome d'Oculus et disponible depuis le 1er mai au prix de base de 199$. Avec plus de 1 000 applications déjà compatibles lors de son lancement, le fondateur de Facebook l'a qualifié de « moyen le plus simple de se lancer dans la réalité virtuelle ».

Clear History : un nouvel outil pour protéger ses données

« Nous commençons par une fonction qui répond aux commentaires que nous avons constamment entendus de la part des utilisateurs de Facebook, des défenseurs de la vie privée et des organismes de réglementation : tout le monde devrait avoir plus d'informations et de contrôle sur les données que Facebook reçoit des autres sites Web et applications qui utilisent nos services. »

Ces mots d'Erin Egan, vice-présidente et chef de la protection de la vie privée de Facebook, expliquent l'origine de l'outil Clear History. C'est le petit nom de la future fonctionnalité qu'intégrera Facebook afin de répondre aux nouvelles attentes des utilisateurs du réseau social en matière de protection de leurs données.

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Cette fonction, qui sera intégrée au réseau social dans les mois à venir, permettra de prendre connaissance des sites web et applications qui envoient des informations à Facebook lors de leur utilisation. Ainsi, Clear History permettra aux utilisateurs de supprimer ces informations sur demande, mais également d'empêcher leur stockage par Facebook à l'avenir. Erin Egan en profite toutefois pour rappeler que « les applications et les sites Web qui utilisent des fonctions telles que le bouton J'aime ou Facebook Analytics envoient des informations pour améliorer leur contenu ainsi que leurs publicités apparaissant sur le réseau social ».

Ainsi, dans le cadre d'une suppression de données réalisée par un utilisateur, Facebook supprimera toutes les informations d'identification liées à ce compte de manière à ce qu'aucun historique des sites web visités et des applications utilisées ne soit lié au compte en question. La vice-présidente et chef de la protection de la vie privée du réseau social précise quand même que certaines données non sensibles continueront d'être collectées de façon à ce que Facebook puisse continuer de donner diverses informations de bases aux développeurs, telles que le sexe des utilisateurs de l'application en question, ainsi que le groupe d'âge auquel ils appartiennent, l'identité des utilisateurs n'étant jamais dévoilée.

Clear History devrait voir le jour d'ici quelques mois, le temps pour Facebook de développer la fonction en partenariat avec des associations de défense de la vie privée, des universitaires et divers organismes de réglementation. Plusieurs réunions ont déjà été organisées dans ce sens à travers le monde, et d'autres continueront de voir le jour régulièrement jusqu'au déploiement de la nouvelle fonctionnalité.
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