Insolite : Juré au tribunal, il demande l'accusée en amie sur Facebook (MàJ)

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Un américain convoqué comme juré au tribunal s'est vu congédié par la cour après avoir demandé l'une des accusés de l'affaire en ami sur Facebook. Une fausse manipulation qui aurait pu lui coûter bien plus cher.

Jacob Jock, un concepteur Web résidant en Floride, n'était pas très heureux d'être convoqué au tribunal pour faire partie du jury d'une affaire concernant un accident de la route. Alors qu'il assistait aux premiers interrogatoires, à la fin desquels les jurés sélectionnés sont gardés pour la suite du procès, Jock Jacob s'est mis à utiliser son smartphone pour se renseigner sur les personnes impliquées dans l'affaire. Parmi elles, Violetta Milerman, sur le banc des accusés. C'est en visitant son profil Facebook que Jacob aurait commis son erreur.

« Je l'ai accidentellement demandée en ami » a précisé le développeur au Herald Tribune. « Je ne pensais pas que c'était un gros problème. Je ne pensais pas être choisi pour le jury ». Malheureusement pour lui, ce fut le cas, et avec cette responsabilité sont venues les restrictions d'usage énoncées par le juge, parmi lesquelles l'interdiction d'aller sur Internet pour glaner des informations sur l'affaire.

Une recommandation un peu tardive pour Jacob Jock : alerté par sa cliente, l'avocat de Violetta Milerman a alerté la cour, qui a immédiatement exclu le juré indélicat.

Plusieurs précédents

Si la situation de Jock Jacob semble s'être arrêté là, Damien Mallard, un autre avocat de l'affaire, a expliqué que ce dernier aurait « très bien pu aller en prison », d'autant qu'il aurait été démontré que la demande d'ami a été envoyée 20 minutes après que la juge ait donné des conseils aux jurés. Le juriste n'exclut cependant pas la possibilité que Jacob, peu motivé par la perspective de passer ses journées au tribunal, ait tout simplement cherché à se faire congédier : le concepteur Web avait d'ailleurs posté un statut plaintif sur son propre profil Facebook, sur lequel de nombreux commentaires proposaient des façons d'être remplacé dans le jury.

Cette affaire n'est pas la première à mettre en avant le problème des réseaux sociaux au tribunal : certains précédents ont d'ailleurs souvent été sévères avec les contrevenants. En juin 2011, une jurée anglaise qui chattait sur Facebook avec l'accusé de l'affaire en cours a été reconnue coupable d'outrage au tribunal, et a été condamnée à 8 mois de prison. Plus récemment, aux USA, un autre juré ayant demandé un accusé en ami sur Facebook s'est vu condamné à des travaux d'intérêt général.

L'affaire Jacob Jock n'est donc pas particulièrement originale, mais souligne que malgré de nombreuses mises en garde et des précédents parfois sévères, les réseaux sociaux sont encore un facteur problématique dans les cours de justice. Et même si certaines cours autorisent les tweets durant les audiences - c'est le cas en Grande-Bretagne - peut-être faudrait-il préciser que ça ne concerne pas les jurés...

Mise à jour : on aurait pu croire que l'histoire de Jacob Jock s'arrêterait là, mais l'homme a finalement été condamné à trois jours de prison suite à son propre procès. Il a été reconnu coupable d'outrage au tribunal, malgré sa défense qui s'appuyait sur une simple erreur de manipulation. La juge en charge de l'affaire a rejeté ses explications et a souligné que l'homme de 29 ans, en plus d'avoir demandé une accusée en amie sur Facebook en plein procès, s'est vanté ensuite sur son profil d'avoir été exclu du jury. « C'était une totale erreur. Je ne pensais pas ce que qui s'est passé serait si problématique » a commenté Jacob Jock à la fin de son procès.

Publication initiale : 3 janvier 2012, 15h25.
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