Pacific Storm 2 : tempête dans un verre d'eau ?

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
30 mai 2007 à 11h00
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À peine six mois après la sortie de Pacific Storm sous nos latitudes, voilà qu'Anuman Interactive revient déjà à la charge. D'entrée de jeu, il nous faut cependant préciser que ce Pacific Storm 2 n'est pas tout à fait la suite à laquelle nous pourrions nous attendre. De l'autre côté de l'Atlantique, le jeu s'intitule d'ailleurs Pacific Storm Allies, affichant ainsi ses véritables prétentions. En revenant sur quelques défauts de jeunesse, en enrichissant encore le gameplay et en améliorant l'aspect technique des choses, les développeurs russes de Lesta Studio espèrent tout à la fois satisfaire les amateurs du premier opus et convaincre de nouveaux joueurs... Verdict.

De l'art de trouver une solution pacifique à la guerre

Sans surprise, Pacific Storm 2 reprend le contexte et le théâtre d'opérations de son prédécesseur. Histoire de faire dans l'originalité débridée, les développeurs de Lesta Studio nous transportent donc au beau milieu de l'Océan Pacifique en pleine Seconde Guerre Mondiale. Petite différence toutefois avec Pacific Storm premier du nom, nous ne nous contentons plus des seuls États-Unis et Japon pour jouer aux petits soldats. De nouvelles nations font effectivement leur apparition avec l'Union Soviétique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ce dernier étant d'ailleurs jouable, au même titre que les deux protagonistes majeurs. Ces nouveaux pays participent à l'enrichissement général du jeu voulu par les développeurs qui n'ont a contrario pas souhaité bouleverser le gameplay de leur bébé.

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En solo, il est possible de choisir entre des campagnes complètes ou des missions de stratégie temps réel (tactiques)

Sur le fond, Pacific Storm 2 reste donc fidèle à son aïeul et il s'agit toujours de mélanger trois genres bien différents au travers de trois phases de gameplay. Cela commence par la partie « gestion » grâce à laquelle le joueur peut contrôler ses multiples bases, lancer différentes productions, planifier sa recherche technologique et décider de son développement tant économique que territorial. Seconde étape, la partie plus « stratégique » du jeu donne au joueur la possibilité de contrôler directement ses troupes afin de diriger l'assaut sur une base ennemie ou l'attaque d'une flotte. Enfin, troisième et dernière phase de jeu, la partie « simulation » est sans doute la plus anecdotique : il s'agit de véritablement prendre les commandes des avions ou des tourelles pour canarder l'ennemi durant la bataille !

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Amusante sur le papier, cette troisième facette du gameplay de Pacific Storm 2 s'avère en pratique la moins intéressante. Il faut tout d'abord souligner l'orientation « arcade » adoptée par les développeurs qui rompt nettement avec la complexité et la richesse des mécanismes mis au point par Lesta Studio. Pour ne rien arranger, les contrôles sont pour le moins brouillons, les caméras un peu capricieuses et l'aspect graphique vraiment « daté ». La réalisation n'est clairement pas le plus important dans un jeu de gestion voire un jeu de stratégie, mais dès lors que l'on veut s'attaquer à la simulation, il faut s'en donner les moyens et ce n'est clairement pas le cas ici. Les environnements sont réduits à leur plus simple expression, la mer est laide et les effets graphiques sont sommaires (explosions, météorologie...).

Dans une moindre mesure, ces limitations graphiques affectent aussi la partie stratégie temps réel du jeu. Ici, le zoom est moins important, mais les décors ne font tout de même pas honneur au moteur Ogre utilisé par Lesta Studio. Plus gênant, cette partie stratégique ne semble pas au point. Alors que tout est censé se dérouler comme dans un STR classique, le joueur subit les lourdeurs d'une interface pas ergonomique pour un sou et pour être vraiment efficace il doit constamment utiliser la pause-active. Ensuite, une fois les ordres donnés, il faut au contraire abuser des fonctions d'accélération du temps parce le rythme des batailles est pour ainsi dire soporifique et c'est un adepte des jeux Paradox qui vous le dit ! Problème, cette option d'accélération du temps provoque de terribles saccades, et ce, même sur une machine de compétition (Core 2 Duo 3,4 GHz, 2 Go de mémoire, Radeon X1800 XT).

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Le Japon vient de nous déclarer la guerre. La force de frappe américaine va lui montrer son erreur !

Du coup, on en revient à l'option de résolution automatique des combats, au moins pour les moins importants d'entre-eux. Cette option permet comme son nom l'indique de laisser gérer l'affrontement par l'intelligence artificielle qui se base alors sur les unités en présence, leur technologie et la compétence des équipages pour déterminer pertes et vainqueur. On regrettera d'autant plus de devoir se reposer sur cette option que les développeurs de Lesta ont bien fait les choses au niveau de la gestion de l'équipage qui, par exemple, doit en temps réel durant la bataille trouver des solutions aux avaries occasionnées par les tirs ennemis. En étant suffisamment précis (torpille sur la salle de munition d'un navire par exemple) il est d'ailleurs intéressant de noter qu'on peut mettre une unité hors service du premier coup.

Zéros malgré eux ?

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De manière générale, la gestion des armements et la localisation des dégâts donnent aux batailles stratégiques une dimension intéressante... à condition de passer outre les défauts mentionnés auparavant. Ainsi, chacun des avions et des navires du jeu est divisé en plusieurs zones qu'il est possible de toucher afin d'immobiliser, voire de détruire, l'unité. Plus intéressant encore, certains dégâts peuvent générer un incendie ou ouvrir une voie d'eau : dans un cas comme dans l'autre, le niveau de l'équipage permettra, ou non, d'éviter le pire. Cette richesse et cette complexité des mécanismes imaginés par les développeurs se retrouvent bien sûr au niveau de la partie la plus intéressante du jeu : la partie gestion / stratégie. Ici, comme nous vous le disions précédemment, on se retrouve sur une carte « à la Risk ».

Le but est alors de gérer une nation (États-Unis, Japon, Royaume-Uni donc) et cela passe tout d'abord par l'accumulation de ressources (aluminium, argent, fer et pétrole). Le processus est simple puisqu'il suffit de contrôler différentes régions et d'y construire des manufactures pour que les ressources augmentent. Cela dit, en désactivant toutes les aides, il faut encore s'occuper de l'acheminement desdites ressources vers les centres de production. Ensuite seulement, il sera possible d'en profiter pour se lancer dans la construction de nouvelles structures. Il en existe trois catégories que l'on privilégie généralement en fonction de la distance entre l'ennemi et la région choisie : production (casernes, usines, ports...), défense (batteries de DCA, lance-missiles, radars...) et soutien (centres de formation, hôpitaux, églises...).

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La carte générale permet d'accéder à tous les éléments de jeu : ici la gestion du personnel et la construction de bases

Ces mêmes ressources servent bien sûr à produire des troupes et de ce point de vue là, Lesta Studio n'a pas lésiné puisque ce ne sont pas moins de 54 nouvelles unités qui complètent celles de Pacific Storm. Parmi elles, on notera la présence de quelques-uns des plus fameux bâtiments de la Seconde Guerre Mondiale comme les porte-avions Illustrious et Akagi ou bien les cuirassés Bismarck, Kirov et Yamato. Les unités produites, le joueur doit encore les organiser en formations de plus ou moins grandes tailles, gérer l'équipage ainsi que vérifier l'approvisionnement en munitions et le moral de tout son petit monde. C'est alors seulement qu'il pourra exploiter les différents outils mis à sa disposition par les développeurs pour planifier les déplacements de ses troupes et, selon le cas, répondre aux sollicitations de ses alliés ou mener sa propre offensive.

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Dernier élément majeur que le joueur se doit de gérer, la technologie joue un rôle prépondérant tout au long des combats et ce ne sont pas les pilotes américains de la première heure qui nous contrediront. De nombreuses inventions peuvent être mises à jour par les équipes de chercheurs que le joueur doit financer, sachant qu'il est également possible d'acheter purement et simplement certaines technologies déjà découvertes par d'autres pays. Notons à ce sujet que l'aspect diplomatique des choses fait son apparition avec Pacific Storm 2. On reste loin de ce que permettent les jeux Paradox, mais il est déjà possible de faire quelques échanges entre nations et pourquoi pas de demander à un allié de lancer un assaut sur telle ou telle base. On regrettera tout de même que l'intelligence artificielle soit si exigeante lors des transactions.

Autre nouveauté, la possibilité de gérer « à la main » les convois. Au travers d'une fenêtre, il est possible de mettre en place des routes maritimes afin d'assurer l'approvisionnement des forces ou de soutenir une base éloignée. Enfin, pourvu que vous ayez les technologies nécessaires, il est possible de se lancer dans le tir de missiles. Selon vos progrès, les projectiles seront plus ou moins efficaces et pourront anéantir complètement une flotte. Malgré une interface aussi lourde que bordélique, c'est cette partie gestion qui donne tout son intérêt à Pacific Storm 2. Le contenu est remarquable et la durée de vie conséquente, mais on regrettera tout de même que Lesta Studio n'ait pas eu la possibilité d'intégrer une partie multijoueur à sa suite. Ce multi ne se pratique que via le mode stratégie temps réel et ses 50 cartes tactiques. Ce dernier n'étant, hélas, pas vraiment au niveau.

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La déroute des forces japonaises est à l'image du manque de clarté des affrontements stratégiques...


Conclusion

Malgré d'indiscutables progrès en terme de contenu et quelques nettes améliorations de gameplay, difficile d'être vraiment emballé par cette suite qui tient encore trop de l'extension. Les principales critiques formulées à l'encontre de Pacific Storm sont donc toujours d'actualité et même si quelques fonctions font leur apparition pour simplifier la vie des joueurs, l'ensemble est encore trop lourd, trop indigeste. Le plus gros reproche que l'on peut formuler à l'encontre du jeu tient bien sûr à son interface pas ergonomique pour un sou et à son côté « usine à gaz ». En voulant en offrir toujours plus aux joueurs, les développeurs ont perdu de vue la notion d'accessibilité et on reste très loin du confort pourtant déjà perfectible d'un titre comme Hearts Of Iron II par exemple. Reste que les joueurs prêts à s'investir découvriront un titre foisonnant et que les amateurs du premier volet seront enchantés de trouver de nouvelles nations, d'innombrables unités supplémentaires, un nouveau système de transport, de la diplomatie, un système de localisation des dégâts...

Pacific Storm 2

4

Les plus

  • Mélange des genres intéressant
  • Mode gestion / stratégie prenant
  • Contenu très riche

Les moins

  • Ergonomie complètement à revoir
  • Didacticiels pénibles
  • Mode multijoueur incomplet
  • Réalisation technique sommaire

0

Réalisation5

Prise en main6

Durée de vie8



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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