Europa Universalis III : le tour du propriétaire

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
09 janvier 2007 à 15h00
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Adaptée du jeu de plateau éponyme imaginé par Philippe Thibault, la série des Europa Universalis n'est assurément pas tout public. Avec les deux premiers opus, les développeurs de Paradox Interactive sont malgré tout parvenus à convaincre suffisamment de joueurs pour partir dans d'autres directions (Hearts Of Iron, Crusader Kings ou Victoria), mais reviennent aujourd'hui à leurs premières amours. Europa Universalis III doit effectivement sortir le mois prochain en France et avant de vous en proposer le test complet, voici, basées sur une version très proche de celle que nous retrouverons en magasin, nos premières impressions.

Dans Europa Universalis, le joueur incarne une sorte de dirigeant immortel. Il doit prendre en main une nation durant ce que les historiens nomment l'époque moderne autrement dit de la chute de Byzance (1453) à la Révolution française (1789). Ces limites chronologiques concernent la Grande Campagne, mais d'autres scénarios plus réduits sont disponibles pour qui souhaite débuter avec la Guerre de Trente Ans, la Guerre de Succession d'Espagne ou bien encore l'indépendance des États-Unis. Peu importe le scénario sélectionné, l'une des grandes options d'Europa Universalis est la possibilité de choisir n'importe quelle nation et cette option est bien sûr à nouveau présente avec le troisième opus. Cela permet aux plus timides de sélectionner un pays très puissant comme la France ou l'Espagne alors que les plus courageux pourront essayer de plus petits peuples.

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Il est possible de choisir parmi 8 scénarios ou de choisir n'importe quelle nation à n'importe quelle date (1453-1789)

Il ne faut toutefois pas être trop ambitieux et compte tenu des réalités historiques, certaines nations ne présentent guère d'intérêt car vraiment trop faibles. C'est notamment le cas de quelques territoires en Afrique ou en Inde. Ces peuples ne contrôlent généralement qu'une toute petite région, ne disposent donc que de peu de ressources et ont un lourd handicap technologique. Ces différences entre les nations sont visibles sur l'écran de sélection du peuple qui s'avère bien plus pratique que sur les précédents opus. Avant de choisir quoi que ce soit, on peut déjà connaître la puissance militaire, diplomatique et économique du peuple que l'on vise ainsi que sa position géographique. Ce progrès s'inscrit dans une tendance plus générale d'amélioration de l'ergonomie du jeu.

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Paradox Interactive a fait de gros efforts pour que son jeu soit plus pratique à manipuler, que les nombreuses options soient plus accessibles et que l'ensemble « fonctionne mieux ». La sélection du peuple effectuée, on se retrouve sur l'écran que l'on ne quittera pour ainsi dire plus du reste de la partie : la carte du monde. Gros changement depuis le précédent opus de 2002, celle-ci est maintenant en 3D. Si graphiquement, certains risquent d'avoir des regrets, ce passage à la 3D apporte un surcroît de confort plus qu'appréciable. C'est ainsi qu'il est maintenant possible de zoomer / dézoomer très rapidement avec la molette de la souris et on peut se déplacer sur toute la carte de manière beaucoup plus précise. De plus, les unités, les frontières entre les états et les informations importantes apparaissent beaucoup plus clairement.

Ce surcroît d'aisance n'est pas du luxe et permet de se consacrer à l'essentiel : la gestion de sa nation. Sur ce plan là, Europa Universalis III reprend évidemment les bases posées par ses ancêtres. Tous les « ministères » du royaume sont à la charge du joueur et il doit donc définir au mieux le budget, gérer l'économie de sa nation, s'occuper de la diplomatie et, bien sûr, préparer la guerre ou, au moins, la défense du territoire. C'est en jonglant avec tous ces éléments qu'il faut trouver l'équilibre pour permettre à sa nation de se développer et surtout de ne pas se faire dominer par les dizaines d'autres dont s'occupe l'ordinateur : trop axé sur la résolution pacifique des tensions et le joueur prend le risque de se faire écraser militairement alors qu'un dirigeant trop agressif est très mal vu internationalement parlant.

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Du choix des conseillers à l'expansion économique en passant par la diplomatie, le joueur dispose de nombreux moyens d'action

Pour gérer son monde, le joueur peut compter sur divers outils, certains déjà présents sur Europa Universalis II et d'autres inédits. Là encore, les progrès au niveau de l'interface sont décisifs et l'essentiel des fonctions de base se retrouve sur les armoiries de la nation. En cliquant dessus s'ouvre une fenêtre qui regroupe plusieurs onglets : état des relations diplomatiques, sélection de la cour, gestion du budget via sept « réglettes », gestion de l'armée, tolérance religieuse, sélection des « idées nationales » et recrutement des généraux / amiraux. Sans doute la plus simple des nouveautés, la cour permet d'engager un maximum de trois conseillers pour profiter de bonus spécifiques. Plus ces conseillers sont efficaces et plus ils sont coûteux. Il faut également faire vite car les meilleurs sont rapidement engagés !

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Autre nouveauté, la sélection des « idées nationales » fonctionne un peu selon le même principe des bonus. Cette fois, et suivant les progrès technologiques, il suffit de choisir parmi une liste d'idées nationales celle qui convient le mieux aux besoins du moment. Ces idées peuvent par exemple avoir un effet sur le recrutement militaire, sur le nombre de colons ou bien encore sur l'ouverture culturelle de la nation. Les autres onglets sont plus classiques et ne nécessitent guère d'explications. Disons qu'il s'agit de gérer en quelques clics les principales orientations religieuses, économiques et militaires du pays... des orientations qui trouvent rapidement leur application sur la carte principale. Là, le joueur découvre tout d'abord une représentation des environs immédiats de sa nation.

En début de partie, la carte propose une vue du type de terrain, mais il est possible via quelques boutons de passer en vue économique, religieuse, diplomatique ou « politique ». Cette dernière a ma préférence car elle permet de voir très clairement les frontières entre les états, mais en fonction des besoins, le joueur passe fréquemment de l'une à l'autre. La partie en elle-même se déroule en « pseudo temps réel ». Cinq vitesses de défilement du temps sont disponibles et un système de « pause active » est également de la partie. En pause, le joueur donne ses principaux ordres, envoie des diplomates tenter différentes actions, recrute de nouvelles unités, lance la construction de bâtiments dans certaines régions et ensuite, selon son envie et la situation, il laisse s'écouler le temps plus ou moins vite.

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Entre guerre et colonisation, le coeur du joueur balance pour étendre le plus efficacement son Royaume

Durant un conflit, on choisit plutôt une vitesse assez lente afin de contrôler plus précisément les choses alors que le reste du temps, on est davantage pressé de voir le résultat de telle ou telle négociation. Ces négociations peuvent être la mise en place d'un mariage royal afin de lier notre famille à celle d'un autre souverain, mais également l'établissement d'une alliance militaire ou d'un pacte commercial. Les possibilités dans ce domaine n'ont pas beaucoup changé, mais profitent comme beaucoup d'éléments du jeu d'un « lifting » très efficace. Les amateurs regretteront la disparition de quelques options mineures, mais dans l'ensemble tout est plus clair et plus accessible à la fois. Ainsi, au moment de choisir une action diplomatique ou commerciale, le joueur a des informations beaucoup plus précises sur les conséquences de ses actes.

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Sur le fond, une partie d'Europa Universalis III ressemble évidemment beaucoup à une partie d'Europa Universalis II. Il s'agit toujours d'utiliser au mieux ses diplomates, colons, marchands et missionnaires pour faire « avancer ses pions » sur l'échiquier mondial et le meilleur moyen d'élargir ses frontières est une fois encore la méthode militaire, mais les mécanismes de jeu semblent toutefois largement améliorés et le joueur a souvent l'impression d'avoir un contrôle plus direct sur sa nation. Sur le plan militaire, cela passe notamment par un nouvel écran de création des armées alors que pour la colonisation (l'autre grand moyen d'étendre le territoire national), nous avons maintenant des informations beaucoup plus précises sur les chances de succès de notre entreprise ou sur l'agressivité des natifs.

S'il est encore un peu tôt pour avoir un avis définitif sur le jeu, Paradox Interactive semble vraiment avoir écouté ses fans. Même s'il reste sans doute encore trop touffu pour plaire au plus grand nombre, Europa Universalis III reprend tous les concepts de la série pour les rendre plus accessibles et mieux conçus. Certains amateurs se plaindront sans doute de la disparition de quelques options (les comptoirs, les petits cadeaux aux autres nations...), mais cela ne nuit finalement pas au jeu. Cela a en outre permis à Paradox d'introduire de nouveaux éléments comme l'espionnage ainsi que d'affiner la gestion du Saint Siège et du Saint Empire. Il nous faudra encore de nombreuses heures de jeu pour juger des progrès de l'intelligence artificielle ou des éventuels bugs, mais en l'état actuel des choses, Paradox semble bien parti pour faire replonger les amateurs et, qui sait, peut-être convaincre quelques autres ?



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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