En avant pour la haute définition !

04 avril 2006 à 15h41
0
000000B400286320-photo-ecran-plasma-fujitsu-p42hha.jpg
Alors qu'outre-Atlantique la télévision haute définition est une réalité depuis des années déjà, la France est plutôt mal lotie en la matière ! Cette année sera-t-elle celle de la haute définition comme on nous le fait miroiter depuis trop longtemps déjà ? Difficile de l'affirmer, mais force est de constater qu'aujourd'hui plus qu'hier la HD semble devenir incontournable ! 2006 pourrait en effet marquer un tournant en la matière ! L'explosion des ventes d'écrans plats, l'arrivée de la Xbox 360 et plus tard celle de la Playstation 3, la timide apparition du HDMI et la double promesse HD-DVD / Blu-ray risquent en effet de populariser la HD. Ne parlons même pas de la prochaine coupe du monde de football, dont les matchs seront tous retransmis pour la première fois en haute définition.

À travers cet article, nous allons tenter de vous présenter ce qu'est aujourd'hui la haute définition. Ce que cela signifie en matière de technologies sans, bien sûr, oublier l'aspect PC des choses avec l'évocation des performances que l'on peut attendre des dernières Cartes Graphiques en lecture vidéo, mais aussi avec les jeux en haute résolution !

000000DC00264098-photo-disques-bluray.jpg

Dis papa, c'est quoi la HD ?

000000B400289022-photo-ecran-plasma-samsung-ps-42s4s.jpg
On colle souvent un peu tout et n'importe quoi derrière le sigle HD, high definition en anglais dans le texte ou haute définition pour nous autres francophones. Si beaucoup essayent de vendre la HD comme un concept totalement nouveau, ce n'est pas franchement le cas du moins pour nous autres utilisateurs de PC comme vous le comprendrez un peu plus loin. Mais revenons aux sources de la haute définition : les industriels de l'électronique grand public désignent par l'acronyme HD les formats, supports et appareils capables d'afficher des vidéos dans une résolution supérieure à celle de nos classiques DVD. Avant de poursuivre, il nous faut évoquer ce que nous entendons par résolution. Il s'agit ici d'une notion courante pour les utilisateurs PC qui consiste à indiquer le nombre de lignes affichées à l'écran à la verticale et le nombre de points à l'horizontale. Considéré jusqu'à aujourd'hui comme le must en matière de qualité d'affichage grand public, le DVD offre une résolution de 576 lignes (ou 576i) également appelée 480i par nos amis américains du fait de la fréquence de balayage différente. Ça tombe plutôt bien puisque c'est justement la résolution maximale des téléviseurs PAL cathodiques conventionnels (en vérité 625 lignes, mais les lignes supplémentaires véhiculent des signaux de synchronisation).

Face aux vieilles bandes VHS, le DVD offrait d'ailleurs une résolution deux fois supérieure puisque l'on passait du 352x288 au 720x576 ! En matière de vidéo, on considère généralement que plus la résolution est élevée, plus la finesse de l'image ainsi que son niveau de détail sont de qualité. En effet, le nombre de lignes détermine le nombre de points (ou pixels) constituant une vidéo et s'affichant à l'écran. Ainsi alors qu'une image issue d'un DVD vidéo comporte quelque 400 000 pixels, une image haute définition en provenance d'un support HD peut compter jusqu'à 2 millions de pixels ! Naturellement, il faut que tous les éléments de la chaîne, de la caméra au support en passant par l'écran, supportent ladite résolution maximale ! Si ce point précis ne posait guère de problème avec les DVD, ce n'est pas forcément le cas avec les prochains Blu-ray et HD-DVD : les caméras haute définition ne sont en effet pas monnaie courante aujourd'hui alors que la plupart des téléviseurs HD ne sont pas compatibles avec tous les modes haute définition.

Les résolutions HD

000000B400292257-photo-t-l-viseur-cathodique-sony.jpg
Mais revenons-en aux résolutions vidéo dites HD : on en distingue essentiellement deux appelées génériquement 720p et 1080i. Avant d'évoquer le problème du suffixe (i ou p) de ses résolutions, précisons que la résolution 720p correspond à un affichage en 1280x720 quand le 1080 correspond à une résolution bien plus impressionnante de 1920x1080. Dans les deux cas, il s'agit de résolutions 16/9. En 720p, la résolution HD standard, l'utilisateur bénéficie donc d'un affichage qui est à la portée de n'importe quel possesseur de PC dont l'écran atteint les 1280x1024, ce qui est plutôt fréquent. Le 1080 requiert lui des écrans plutôt haut de gamme le plus souvent d'une diagonale de 23 pouces ou mieux. Sur le papier, l'affichage 1080 lignes semble supérieur au mode 720 lignes. Ce serait effectivement le cas si on mettait de côté les petites lettres i ou p accolées à ces résolutions.

Pour comprendre pourquoi 720p et 1080i reviennent finalement quasiment au même, il faut faire un retour sur notre bon vieux téléviseur cathodique. Ici, l'image est affichée en deux temps : le tube affiche en effet des moitiés d'image, ce qu'on appelle des trames, avec d'abord les lignes impaires, puis les lignes paires. Grâce à la fréquence du balayage, la moitié d'image est renouvelée 25 à 30 fois par seconde et l'œil humain est ainsi berné puisqu'il perçoit finalement une image complète... Merci la persistance rétinienne ! Ce mode d'affichage est également appelé entrelacé ou « interlaced » en anglais d'où le suffixe « i » et c'est lui qu'utilisent les vidéos 1080i.

0000014000292048-photo-hd-1080-720-480p.jpg

Depuis l'apparition des Rétroprojecteurs, un nouveau mode d'affichage dit progressif a fait surface. Il s'agit d'afficher les images constituant la vidéo en une seule fois, et ce, de manière intégrale au rythme de 50 à 60 fois par seconde (selon le standard PAL ou NTSC) soit finalement le double d'images qu'en mode entrelacé. C'est donc cette méthode d'affichage qui correspond au suffixe « p » et qui a été retenue pour le 720p. Précisons que si les standards PAL et NTSC ne sont plus d'actualité avec la HD, on hérite tout de même de leurs lourdeurs à cause du problème de la fréquence de balayage des images. On retrouve les racines de ce mal dans la création du standard NTSC, dans les années 1940, où pour des raisons de synchronisation avec le réseau électrique le NTSC offrait une fréquence de balayage de 60 Hz alors que le courant européen est à 50 Hz. Les réseaux TV diffusant en 50 et en 60 Hz, les résolutions HD sont donc systématiquement déclinées en modes 50 et 60 Hz.

La bataille des résolutions : 720p ou 1080i ?

La question figurant en titre de ce paragraphe a déjà provoqué d'interminables débats enflammés et nous nous garderons bien de trancher entre les deux résolutions. Certains résument d'ailleurs, et de manière assez amusante, qu'un affichage progressif 720 lignes équivaut à un affichage entrelacé 1080 lignes. En terme de bande passante et de calcul, cela se justifie parfaitement, mais pas tout à fait en terme de qualité visuelle. Soulignons en effet que sur le papier une retransmission en 1080i offre des images supposées plus détaillées alors que du fait de l'entrelacement les transitions seraient moins naturelles qu'en 720p lors de mouvements vifs avec notamment des scintillements. Mais il faut bien comprendre que deux écoles s'affrontent et si la plupart des chaînes sportives américaines ont déjà choisi le 1080i, ESPN, ABC et ESPN2 font notamment dissidence en ayant opté pour le 720p.

La certification HD Ready

0000005000292008-photo-logo-hd-ready.jpg
Du côté des écrans, il semble évident qu'il faut préférer un modèle compatible 1080i, sa résolution étant meilleure. C'est d'ailleurs pour tenter de simplifier cette jungle de normes et de standards, que les téléviseurs plats profitent depuis peu d'un logo « HD Ready ». Celui-ci garantit qu'un écran dispose au minimum de 720 lignes, tout en restant fort heureusement compatible avec les formats dits SDTV (c'est-à-dire résolution standard). On signalera au passage que les chaînes TV traditionnelles ne sont pas très agréables à regarder sur ce genre d'écrans (tout étant une question de qualité de la source)... Alors qu'on pourrait croire qu'un écran LCD HD Ready affiche logiquement une résolution de 1280x720, il n'en est rien ! En effet, la plupart des téléviseurs LCD ont une résolution de 1366x768 alors que dans le monde merveilleux des plasmas les choses sont abracadabrantesques, les modèles estampillés HD Ready ayant généralement une résolution de 1024x768 ou 1024x1024. Sachez en outre qu'un écran certifié HD Ready avec 720 lignes physiques peut parfaitement afficher des vidéos 1080, celles-ci étant alors remises à l'échelle via un processus supplémentaire de conversion.

Enfin, on notera qu'il existe une variante progressive du 1080, le 1080p : c'est ce que l'on désigne comme « Full-HD ». Ce mode est probablement le plus avancé et c'est d'ailleurs celui qui est le plus exigeant en terme de puissance de calcul. Précisons au passage que les écrans modernes HD Ready 720p ou Full HD sont nécessairement à balayage progressif. En clair, ces écrans, généralement des LCD ou des plasmas, devront effectuer un désentrelacement des signaux type 1080i ce qui dans les faits peut produire quelques défauts visuels dus à l'ajout de lignes.

Le problème du cryptage : HDCP

Afin de lutter contre le piratage numérique, les industriels ont mis au point pour les nouveaux formats dits haute définition de nouveaux moyens de protection du contenu. Ainsi, les formats HD-DVD et Blu-ray profitent d'un premier niveau de protection baptisé AACS (Advanced Access Content System) et qui constitue une évolution du CSS qui protège aujourd'hui les DVD. En plus du cryptage du film, l'AACS offre aux majors un plus grand nombre de protections d'ailleurs parfois très contraignantes. On parle notamment d'un système (optionnel) de validation à distance des licences pour lire un HD-DVD ou un Blu-Ray. À côté de l'AACS, les fabricants de platines et autres professionnels de la vidéo ont décidé de protéger le dernier maillon faible qui subsistait : la transmission de la vidéo d'une platine à l'écran. Typiquement, après le décodage AACS, le signal vidéo est réencodé sur les platines Blu-ray ou HD-DVD par une puce HDCP (High-bandwidth Digital Content Protection) et il doit ensuite être décrypté par l'écran via une autre puce HDCP. Encore plus fort : le signal audio subit le même traitement, bien qu'ici ce n'est pas une étape imposée. Simple protocole de cryptage, le HDCP n'est en rien lié à la connectique employée par le téléviseur. Bien que les industriels aient développé un nouveau standard de connexion tout numérique, comme nous le verrons dans le paragraphe suivant, la connectique DVI actuelle peut tout à fait véhiculer les signaux encryptés en HDCP.

000000DC00292016-photo-hdcp.jpg

Schéma de transport d'un flux HDCP ici d'un PC à un écran via un connecteur HDMI

Terminons par les choses qui fâchent : si votre écran plat flambant neuf dispose bien d'un connecteur DVI, il risque malheureusement de ne pas pouvoir afficher les films Blu-ray ou HD-DVD dans leur résolution maximale si jamais il est dépourvu du HDCP. Les spécifications prévoient en effet de dégrader la résolution en sortie si la chaîne HDCP n'est pas entièrement respectée via l'ICT (Image Constraint Token). Cette protection consiste en un flag, sorte de marquage du disque, et est laissée à la discrétion des majors hollywoodiennes. On retrouve le même comportement sur nos ordinateurs avec la prochaine version de Windows, Windows Vista : si le téléviseur ou le moniteur raccordé n'est pas HDCP, le film sera projeté dans une résolution amoindrie. Reste que la plupart des majors ont annoncé que cette mesure ne serait pas mise en place sur les premiers titres HD-DVD ou Blu-ray, histoire de ne pas trop échauder le client potentiel.

Nouvelle connectique simplifiée : HDMI

Comme nous l'évoquions plus haut, les industriels ont mis au point une nouvelle connectique baptisée HDMI (High Definition Multimedia Interface). Mise au point conjointement par Sony, Hitachi, Silicon Image, Philips et Toshiba, la prise HDMI affiche un débit presque fulgurant : cinq gigabits à la seconde. Appelée à se généraliser et à succéder à notre bonne vieille prise Péritel, cette norme a pour avantage, notamment face au DVI sa compacité et sa capacité à regrouper à la fois les flux vidéo et audio. Compatible Full HD, la connectique HDMI permet de faire transiter des signaux 1920x1080 en mode progressif avec, en option, le cryptage HDCP. L'avantage face à la traditionnelle connectique YUV (également appelée composante) est qu'en HDMI le signal est 100 % numérique, et ce, sur toute la chaîne, évitant ainsi les conversions numérique/analogique et inversement.

000000B400141375-photo-connecteur-hdmi.jpg
000000B400292011-photo-c-ble-hdmi.jpg

Connecteurs et câbles HDMI

Côté audio, le HDMI est là encore très généreux avec la possibilité de véhiculer des signaux 24 bits / 192 kHz sur huit canaux et en non compressé. Deux types de connecteurs sont disponibles : HDMI A et HDMI B alors que la longueur maximale d'un câble peut atteindre 15 mètres. Attention, il existe déjà plusieurs révisions du HDMI ! Et selon la révision en question, les capacités à véhiculer un certain type de signal sont différentes. Par exemple, la version 1.1 permet de gérer les flux audio PCM/MLP en provenance des DVD-Audio, chose impossible avec le HDMI 1.0 (les flux SACD restent toujours sur le carreau pour le moment). La dernière révision en date du HDMI est la version 1.3 et elle ajoute le transfert audio DTS HD et Dolby TrueHD : c'est cette dernière qui a été retenue pour la Playstation 3. Nous avons dressé un tableau pour récapituler les capacités de chacune des révisions de l'interface HDMI. Sur le front des PC enfin, sachez qu'aucune carte graphique avec connecteur HDMI n'est aujourd'hui disponible dans le commerce, mais la situation devrait rapidement évoluer.

VidéoHDMI 1.0HDMI 1.1HDMI 1.2HDMI 1.3
SDTV576i (50 Hz)OuiOuiOuiOui
EDTV576p (50 Hz)OuiOuiOuiOui
HDTV720p (50 Hz)OuiOuiOuiOui
720p (60 Hz)OuiOuiOuiOui
1080i (50 Hz)OuiOuiOuiOui
1080i (60 Hz)OuiOuiOuiOui
Full HD1080p (24 Hz)OuiOuiOuiOui
1080p (50 Hz)OuiOuiOuiOui
1080p (60 Hz)OuiOuiOuiOui
Audio    
 Dolby Digital 5.1OuiOuiOuiOui
DTS 5.1/6.1OuiOuiOuiOui
DTS 24/96 5.1/6.1OuiOuiOuiOui
Dolby Digital Plus 7.1NonNonNonOui
DTS HD 7.1NonConversion sourceConversion sourceOui
Dolby TrueHD 7.1NonConversion sourceConversion sourceOui

Quelles source(s ?) vidéos en HD, quels formats ?

0000009600292032-photo-logo-windows-media.jpg
Dire qu'aujourd'hui les contenus vidéo numériques en haute définition sont rares est un euphémisme ! Certes TPS émet depuis février en haute définition sur TPS HD, mais cela reste réservé aux possesseurs de paraboles. De plus, les décodeurs PC en DVB-S2, les seuls à pouvoir recevoir les émissions satellites en HD, ne sont pas encore monnaie courante ce qui cantonne TPS HD à un usage quasi exclusif dans le salon. Sur le front de la TNT, on nous promet l'arrivée de la haute définition pour le mois de septembre 2006. D'ici là, les seuls contenus HD véritablement accessibles, faute de disponibilité des disques Blu-ray et HD-DVD, se résument à quelques disques DVD encodés en WMV9 HD (lisibles donc presque exclusivement sur PC) ou à de petites bandes-annonces téléchargeables notamment sur le site d'Apple (voir ici) au format QuickTime ou encore sur celui de Nero au format Nero Digital (voir ici).

Côté PC, nos fameuses bandes-annonces haute définition sont toutes encodées en MPEG 4 / H.264. Ce format est appelé à se généraliser pour les vidéos haute définition et bien qu'il ait été retenu pour les disques HD-DVD ou Blu-ray, croire que les premiers films disponibles sur ces supports en profiteront est erroné. En effet, les majors d'Hollywood proposeront vraisemblablement leurs premiers films HD-DVD ou Blu-ray au format MPEG2 HD. Reste que si l'utilisateur moyen n'a cure du standard de compression adopté, le MPEG2 même poussé dans ses derniers retranchements avec le support du 1080 en HD, ne donnera pas la meilleure qualité visuelle. Avec des écrans toujours plus grands, les aléas de la compression MPEG2, comme les fameux blocs, deviennent de plus en plus criants. Du coup, le MPEG 4 AVC, jusqu'à quatre fois plus efficace que le MPEG 2, semble largement préférable. D'autant que le débit moyen retenu pour les supports HD-DVD ou Blu-ray est plutôt élevé avec 25 Mbits à la seconde, ce qui laisse supposer une compression peu agressive avec un bon niveau de détail.

Quid du DVD ?

000000B400289032-photo-dvd-mort-ou-vif.jpg
Si beaucoup sont prêt à franchir le pas pour se payer un écran haute définition, certains se demandent tout de même si leurs films préférés, encore sur support DVD, profiteront du changement. En clair un DVD est-il plus beau sur un écran haute-définition ? La réponse n'est pas aussi évidente puisqu'on se heurte au fait qu'un écran HD a une résolution physiquement supérieure à celle de n'importe quel DVD du commerce. Pour profiter de son DVD en plein écran il faut donc que l'écran agrandisse la source, sauf à afficher cette dernière en mode classique (ou 480p) avec de larges bandes noires tout autour du film ce qui n'est franchement pas terrible.

Étape obligatoire, l'agrandissement de votre vidéo ou plus exactement sa mise à l'échelle est le fruit d'un procédé appelé upscaling : sur un écran HD Ready de 720 lignes, les pixels sont grossis par un facteur de 2,2x. Certains frémiront à cet énoncé, pourtant l'upscaling s'accompagne généralement de la mise en oeuvre de divers algorithmes de filtrage ce qui a pour résultat l'affichage d'une image d'au moins aussi bonne qualité que celle que fournirait le DVD sur un écran standard. De plus avec l'augmentation de la résolution le niveau de détail semble meilleur, à condition d'être à bonne distance de l'écran. Notez qu'aucun n'effet d'escalier ne vient généralement dégrader les résultats obtenus dans ce mode. Le problème, car problème il y a, est que l'upscaling n'a pas la même qualité d'un téléviseur ou d'un lecteur à l'autre, tout dépendant du composant utilisé. En revanche si votre écran est un modèle 1080i, l'upscaling dans cette résolution est plutôt déconseillé puisque les pixels y sont grossis près de 5 fois ! Parmi les divers paramètres qui influent sur la qualité de la mise à l'échelle il y a bien sûr la qualité de la source (votre DVD est-il entrelacé, sa compression est-elle de bonne facture ?), mais aussi la connectique employée entre le lecteur de DVD et l'écran. En l'occurrence si vous passez par une connectique YUV, la plus courante encore, des étapes supplémentaires de conversion viennent potentiellement dégrader le signal. Enfin il ne faut pas perdre de vue les réglages de l'écran lui-même, son niveau de luminosité, la température des couleurs ou bien encore l'état de certains filtres que l'on active dans les menus du téléviseur. Tout ceci peut largement influer sur la qualité du DVD...

Quel écran pour un PC HD ?

000000C800222775-photo-moniteur-lcd-dell-3007wfp.jpg
Nous l'évoquions un peu plus haut, n'importe quel écran capable d'atteindre les 1280x1024 de résolution peut afficher des vidéos haute définition en 720p. En revanche, les vidéos 1080 restent hors d'atteinte des CRT qui plafonnent pour la plupart à 1600x1200 (bien sûr certains modèles dépassaient cette résolution, mais le parc installé est plus que réduit alors que ceux-ci ne sont quasiment plus proposés à la vente). Ne parlons même pas des écrans plats 17 ou 19 pouces généralement limités au 1280x1024. Il faut donc taper au minimum dans un modèle 23 pouces ou supérieur, seul ce type d'écran plat étant capable de prendre en charge la résolution de 1920x1080 exigée pour les vidéos « Full HD ».

Reste deux problèmes à considérer : pour atteindre une résolution égale ou supérieure à 2048x1536 il faut que votre carte graphique dispose d'un connecteur DVI de type Dual-Link. Concrètement seuls les GeForce 7600, 7800, 7900 et les Radeon X1600/1800/X1900 disposent de telles sorties : du coup, si vous voulez vous offrir un 30 pouces il faudra peut-être également changer de carte graphique ! On notera qu'étrangement avec les puces ATI Radeon X1800/X1900 un affichage en résolution 2048x1536 n'occupe pas l'intégralité d'un écran 30 pouces. On se retrouve avec des bandes tout autour de l'image alors que chez NVIDIA il est possible de régler plus finement (image centrée, maintien du ratio, plein écran). Autre détail à ne pas perdre de vue : aujourd'hui fort peu de moniteurs gèrent le protocole HDCP, alors même que celui-ci est pratiquement un impératif pour profiter des futurs contenus haute définition. Veillez donc à ne pas choisir un écran 23 pouces sans prise en charge HDCP, sauf si le remplacer d'ici quelques mois ne vous fait pas peur.

000000F000292051-photo-article-hd-r-solution-ecran-windows-1.jpg
000000F000292052-photo-article-hd-r-solution-ecran-windows-2.jpg

Au delà du 1600x1200 sous Windows XP ! - Propriétés du pilote NVIDIA pour les écrans plats

000000F000292346-photo-article-hd-pilotes-ati-1.jpg
000000F000292347-photo-article-hd-pilotes-ati-2.jpg

Les options d'ajustement chez ATI pour les écrans plats

Enfin et c'est l'un des derniers effets Kiss Cool des moniteurs très haute résolution, l'antialiasing devient presque superfétatoire. À partir de d'une résolution de 1920x1080, l'anticrénelage est disons-le inutile d'autant qu'avec un écran 23, ou mieux 30 pouces, vous jouerez avec un recul plus important. Reste que techniquement faire de l'anticrénelage dans des résolutions de 2048x1536 ou plus nécessite un GPU particulièrement costaud et qu'une quantité de 512 Mo de mémoire pour la carte graphique est vivement conseillée.

Vidéo HD et occupation processeur sur son PC ?

0000003C00146897-photo-logo-ati-avivo.jpg
Sur nos humbles PC, qui dit vidéo haute définition, dit généralement occupation processeur élevée. C'est ce que l'on peut craindre notamment avec les formats 1080p qui peuvent tout de même s'avérer particulièrement lourds à traiter. Heureusement, la bonne nouvelle est que les dernières Cartes Graphiques à la mode, que ce soit chez ATI ou chez NVIDIA, prennent en charge une partie de la décompression matérielle, et ce, aussi bien pour les flux WMV9 HD que pour les flux H.264. Chez ATI, la technologie en charge de ces accélérations est baptisée AVIVO alors que l'on parle de PureVideo chez NVIDIA. Notez au passage que les deux technologies prodiguent également une aide à la décompression MPEG2. AVIVO ou PureVideo tirent tous deux profit de la technologie DXVA mise en oeuvre par Microsoft qui consiste à déporter certains calculs liés à la vidéo sur le GPU plutôt que de les exécuter sur le processeur de la machine.

0000005A00262552-photo-logo-nvidia-purevideo.jpg
Côté logiciel, il suffit de disposer d'un lecteur récent compatible DXVA et capable de tirer profit des accélérations PureVideo ou AVIVO. On notera que PowerDVD 6, WinDVD et Nero ShowTime (inclus dans Nero 7) figurent parmi les applications capables d'utiliser le processeur graphique pour l'assistance au décodage. Nous avons bien entendu cherché à savoir comment se comporte une machine moyenne, animée par un Athlon 64 3500+, avec une vidéo 1080p, avec et sans assistance de la carte graphique au décodage H.264. Soulignons toutefois que l'un des problèmes de la technologie DXVA est que son implémentation diffère grandement d'un pilote graphique à l'autre et d'un codec à l'autre. Il est évidemment difficile, dans ces conditions, de comparer « à égalité »... Nous nous y risquons tout de même et pour ce test nous avons eu recours à une bande-annonce du film Click pour comparer l'occupation processeur moyenne relevée d'abord sans aucune accélération, puis avec accélération PureVideo sur notre GeForce 7600 GT et enfin avec accélération AVIVO sur notre Radeon X1800 XL.

000000B400292855-photo-article-hd-h-264-sans-acc-l-ration.jpg
000000B400292854-photo-article-hd-nvidia-purevideo.jpg
000000B400292853-photo-article-hd-ati-avivo.jpg

Vidéo MPEG4 H.264 1080p : pas d'accélération, accélération chez NVIDIA et chez ATI

De ces observations, il est bon de tirer quelques enseignements. Tout d'abord, la technologie PureVideo mise en place sur les GeForce 6 et GeForce 7 de NVIDIA semble efficace puisque l'occupation moyenne passe de 95 % sans aucune accélération à environ 72 %. Alors que sans accélération l'occupation processeur est maximum, entraînant des pertes de trames, phénomène qu'évite PureVideo. Avec les cartes ATI l'efficacité moyenne du moteur de décodage semble en deçà de celle offerte par NVIDIA : l'occupation processeur moyenne s'établissant à 87 % contre 72 % pour la firme au caméléon. En revanche, l'objectif principal qui est d'offrir une lecture fluide, est fort heureusement atteint par AVIVO même si on note des passages plus fréquents où le processeur est totalement immobilisé. Autre constatation, certaines portions de l'image sont entachées de blocs d'artefacts peu ragoûtants.

Reste un détail à ne surtout pas perdre de vue : les vidéos 1080p que nous utilisons aujourd'hui ont un bitrate inférieur à celui qu'auront les médias Blu-ray et HD-DVD. Difficile dès lors de savoir si AVIVO et PureVideo seront toujours aussi efficaces sur ces supports.

Après la vidéo, la 3D !

000000A000267904-photo-carte-graphique-evga-e-geforce-7900-gt-clone.jpg
Nous avons choisi de refermer cet article en abordant un phénomène un peu moins récent que la vidéo haute définition, à savoir le jeu haute définition. Historiquement, Matrox fut l'un des premiers à ouvrir la voie à des résolutions « extravagantes » avec son fameux système SurroundGaming depuis tombé en désuétude. NVIDIA et ATI n'ont jamais repris le flambeau, mais avec leurs dernières puces, ils permettent d'utiliser de très hautes résolutions jusque là difficilement jouables. Concrètement, le « HD Gaming », ou jeu haute définition en bon français, qualifie un jeu qui peut fonctionner à des résolutions importantes de type 1920x1440 ou encore 2048x1536. Attention tous les jeux ne supportent pas systématiquement des résolutions aussi élevées. Ainsi Doom 3 ou Quake 4 ne proposent au mieux que le 1600x1200... Des petits malins ont toutefois trouvé la parade et un site Internet (voir ici) liste toutes les modifications -non officielles- qui permettent de monter en résolution sur les jeux bridés.

Dans tous les cas lorsque l'on atteint les 2048x1536 ou plus, il faut bien sûr disposer d'un moniteur adéquat, le 23 pouces semblant le minimum, alors que la carte graphique doit s'avérer relativement « pêchue ». Inutile d'envisager par exemple de faire tourner FEAR en 2048x1536 sur une GeForce 6600 GT ! Nous ne citons pas cette référence au hasard puisque cette puce est devenu le best-seller incontournable de la 3D milieu de gamme depuis plus d'un an maintenant. Malgré ses très bonnes prestations d'ensemble, elle est totalement désarmée face à de telles résolutions. La dernière GeForce 7600 GT s'en sort un peu mieux, mais un jeu comme FEAR ne sera toujours pas fluide : 28 images à la seconde dans le meilleur des cas. Nous avons décidé de publier quelques graphiques illustrant les performances des jeux en haute définition et pour cela, nous avons employé la configuration dont le détail figure ci-dessous :
  • Carte mère Asus A8N32-SLI Deluxe,
  • Athlon 64 FX-57,
  • 2x512 Mo Corsair TwinX PC3200 XL,
  • Disque dur Western Digital Raptor 36 Go
Notre système opérait sous Windows XP Professionnel Service Pack 2 et employait les derniers Cartes Graphiques : GeForce 7600 GT, GeForce 7900 GT (également en configuration SLI) et pour ATI les Radeon X1800 XL et X1900 XTX.

Far Cry - v1.33

00292729-photo-article-hd-tests-jeux-farcry.jpg

En 1280x1024 et 1600x1200, FarCry se montre encore limité par les notre processeur. Il faut atteindre les 2048x1536 pour commencer à obtenir une hiérarchie valable entre nos diverses cartes graphiques. Les performances de notre carte la plus faible, la GeForce 7600 GT, restent toutefois acceptables puisqu'elles permettent de jouer convenablement dans cette résolution un tantinet extrême.

Half-Life 2 - Lost Coast

00292730-photo-article-hd-tests-jeux-hl2.jpg

Particulièrement gourmand, le niveau Lost Coast d'Half-Life 2 utilise certains effets graphiques avancés avec pour conséquence la mise à genoux de nombre de cartes graphiques. Ici les résultats sont bien moins flatteurs que sous Far Cry, car le framerate moyen relevé sur notre GeForce 7600 GT et sur notre Radeon X1800 XL ne permet pas de jouer avec fluidité. Il faut viser au minimum la GeForce 7900 GT pour avoir une fluidité satisfaisante.

F.E.A.R. - v1.02

00292776-photo-article-hd-tests-jeux-fear.jpg

Avec F.E.A.R., les résultats en 2048x1536 sont encore plus préoccupants que ceux observés précédemment. On oscille entre 12 et 15 FPS selon que l'on utilise une GeForce 7600 GT ou une Radeon X1800 XL. Dans tous les cas, c'est insuffisant pour jouer ! Même les performances d'une GeForce 7900 GT ou du Radeon X1900 XTX semblent juste avec seulement 22 à 24 fps. Seule la technologie SLI de NVIDIA permet ici d'avoir débit d'images à peu près correct qui flirte avec les 40 images à la seconde.

Battlefield 2

00292777-photo-article-hd-tests-jeux-bf2.jpg

On referme ces quelques tests par un coup d'oeil sur les performances relevées sous Battlefield 2. Les performances chutent assez nettement lorsque l'on passe en 2048x1536 ce qui reste logique. Si les framerates sont élevés, rappelons que le score est artificiellement gonflé par l'affichage du menu fixe. Quoiqu'il en soit même avec une GeForce 7600 GT le jeu demeure globalement fluide en 2048x1536, mais on préférera une carte plus rapide comme la GeForce 7900 GT histoire d'éviter les chutes brutales de performances lors de certaines scènes bien chargées.

Et les consoles de jeux ?

0000007800143218-photo-manette-microsoft-xbox-360-pc-1.jpg
Microsoft a été le premier à s'engouffrer dans la brèche du jeu HD sur console avec sa Xbox 360, souvent considérée comme la première console de nouvelle génération. Sony ne devrait pas tarder à lui emboîter le pas avec sa Playstation 3 alors que Nintendo semble décidé à faire l'impasse. Il existe cependant une différence notable entre les consoles de Sony et Microsoft en matière de haute définition : alors que la PlayStation 3 est annoncée comme « Full HD », puisque supportant le 1080p, la Xbox 360 se borne à du 1080i. Dans les faits la plupart des jeux Xbox 360 tirent profit du 720p alors que vraisemblablement les jeux PlayStation 3 iront plus loin. Quoiqu'il en soit, une console comme la Xbox 360 permet de découvrir une nouvelle expérience en matière de jeu sur la télévision, à condition bien sûr d'être équipé d'un écran supportant la HD.

Conclusion

000000B400291900-photo-t-l-viseur-lcd-samsung-le-32r71.jpg
Arrivé au terme de cet article, vous aurez probablement compris que la haute définition change beaucoup de choses que ce soit dans le paysage vidéo côté salon ou bien dans le paysage informatique. Commençons par le salon où les téléviseurs HD posent de nombreux problèmes et cas de conscience aux acheteurs notamment à cause des problèmes de résolution. Aujourd'hui, un écran HD Ready se doit d'offrir un minimum de 720 lignes physiques et pour être paré pour l'avenir il semble judicieux de retenir un modèle compatible 1080i. Le standard 1080p est quant à lui assurément le plus avancé technologiquement parlant, mais c'est aussi le plus lourd et le plus onéreux. Au-delà des querelles de résolutions, il semble aujourd'hui impératif d'exiger à l'achat d'un nouvel écran HD le support du HDCP histoire d'être sûr de pouvoir lire Blu-ray et HD-DVD dans leurs pleines résolutions. Même conseil d'ailleurs pour les moniteurs informatiques... À cette problématique HDCP, se rajoute celle de la connectique et là encore on aura tendance à recommander l'achat d'un écran muni d'une prise HDMI.

000000B400292291-photo-ecran-plasma-panasonic-th-42pv60.jpg
Du côté des PC, lire une vidéo haute définition exige définitivement de la puissance ! On note ainsi que notre Athlon 64 3500+ ne parvient pas à lui tout seul à décoder une vidéo HD 1080p. Le taux d'occupation processeur semble en effet bloquer à 100 % alors que la lecture est totalement saccadée. Heureusement, les technologies PureVideo ou AVIVO des dernières Cartes Graphiques volent au secours du processeur et on note que c'est ici la technologie de NVIDIA qui semble la plus efficace. Pour ce qui est du jeu HD, et bien que nous nous soyons limités dans nos tests au 2048x1536, les cartes milieu de gamme actuelles ne sont pas encore taillées pour ces conditions extrêmes. Il vaudra donc mieux miser sur des cartes de type GeForce 7800/7900 ou sur des Radeon X1900 pour être sûr d'avoir une bonne fluidité. Au passage, le SLI a d'ailleurs un certain intérêt pour jouer en très haute résolution.

Finalement, la HD, si elle ne fait pas encore partie intégrante de notre paysage quotidien, arrive à pas de loup, telle une révolution de velours ! Tout n'est pas parfait dans le monde de la HD, de nombreux pièges existent, et pourtant le résultat est assez spectaculaire faisant passer nos DVD au rang de cassettes VHS !
Haut de page