Twitter : découverte du service de microblogging

Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
18 juin 2009 à 17h01
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Si le phénomène Twitter n'a rien de nouveau, le réseau social de « microblogging » fait de plus en plus parler de lui dans les media généralistes. Comment un service se limitant à des mini messages de 140 caractères peut-il remporter une telle adhésion, au point de le citer comme un exemple de rempart contre la censure ? Clubic revient sur Twitter et vous en livre les clés.

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Sans vouloir refaire l'histoire de la communication en ligne, on pourrait résumer la chose en notant que depuis la démocratisation d'Internet au milieu des années 90, les différentes formes de communication électronique ont progressivement couvert l'ensemble des cas de figure qui peuvent se présenter. On croyait avoir atteint le summum avec la messagerie instantanée et la VoIP, pourtant, la vraie révolution de ces dernières années ne concerne pas le direct mais le léger différé, qui s'est largement développé avec les réseaux sociaux comme MySpace, Facebook et Twitter.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faudrait peut être définir ce qu'est Twitter. Le terme le plus adéquat pour le décrire est le « Microblogging ». Contrairement aux blogs traditionnels, qui permettent de s'épancher sur de longs messages argumentés, Twitter consiste à poster des messages courts (140 caractères au maximum), pour aller à l'essentiel. En quelque sorte, Twitter serait l'équivalent du SMS pour le web, à ceci près qu'un SMS est destiné à une personne en particulier. L'extrême simplicité du système lui a permis de se retrouver partout, et notamment sur des téléphones mobiles. De nombreux services utilisent également les API de Twitter afin de proposer d'autres services tels que le partage de photos, voir de mini vidéos. Afin d'y voir plus clair, nous nous penchons sur le petit oiseau qui n'a visiblement pas fini de gazouiller.

Twitter : concept et utilisations

Pour comprendre la place de Twitter dans l'éventail de moyens de communications en ligne, il faut établir un rapide panorama de ces derniers. On ne va pas vous réexpliquer ce qu'est un mail ou un message instantané, mais pour résumer, on peut distinguer deux types de moyens. D'un côté, on trouve les moyens différés : le mail traditionnel et le blog permettent respectivement de converser avec vos proches et de les tenir au courant de votre actualité ou de vos centres d'intérêt et autres coups de cœur (ou coups de gueule). Le mail peut bien sur être utilisé comme moyen de communication rapide mais traditionnellement, c'est plutôt un medium avec lequel on va prendre son temps pour écrire. Il en va de même pour le blog. A l'autre bout du spectre, on trouve la messagerie instantanée et la VoIP. Pas la peine de vous faire un dessin, il s'agit ici de communiquer en direct.

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Il y a évidemment un intérêt à occuper tous les cas de figure de communication possibles. C'est pourquoi des services comme Facebook, MySpace ou Twitter ont investi l'espace entre le différé et le direct, et surtout, l'espace entre la communication strictement privée (mail, chat) et la communication publique (l'édition d'un site web ou d'un blog). Cet espace est hautement stratégique car il répond à des besoins concrets d'informer ses proches de ce que l'on fait, de partager rapidement un coup de cœur ou un coup de gueule sans écrire un roman sur son blog, ou encore de publier quelques photos de la veille pour les rendre facilement disponibles à tout le monde. Cela peut paraître futile mais c'est ce qui fait le succès de ces services et notamment de Twitter : permettre à tous ses proches de se tenir facilement et rapidement au courant de son actualité.

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Venons en plus précisément à Twitter. De quoi s'agit il ? Twitter est un service qui consiste à envoyer des mini messages de 140 caractères au maximum. En quelque sorte, on pourrait définir Twitter comme une sorte de flux RSS personnel. La notion la plus importante de Twitter est le suivi. Dans Facebook ou dans MySpace, vous ajoutez des amis. Dans Twitter, vous suivez les actualités de vos proches, et ils suivent réciproquement la vôtre. Les interactions sont beaucoup plus limitées que dans d'autres services plus généralistes comme Facebook. Ici, point d'applications, de tests, de galerie photo ou de groupes de discussion. Le but est exclusivement de poster des « tweets », ces fameux messages de 140 caractères, et de suivre ceux de vos amis, ou de personnes dont vous souhaitez suivre l'actualité.

Cette simplicité extrême a fait le succès du réseau. Elle favorise également son usage sur des appareils mobiles. En soi, envoyer un « tweet » ne diffère pas de l'envoi d'un SMS. Simplement, la finalité est différente. On envoie un SMS pour prévenir une personne en particulier mais on « tweete » pour enrichir son fil d'actualité et tenir informés tous ses proches simultanément. L'usage mobile de Twitter en fait un medium de choix puisqu'il permet, par exemple, d'envoyer à chaud une impression sur l'endroit que vous visitez à l'autre bout du monde. La limite de 140 caractères oblige à être bref et permet aussi de ne pas trop interférer avec son activité « normale », contrairement à l'écriture d'un post de blog qui nécessite de se poser et se concentrer sur son sujet.

Outre sa fonction de fil d'information personnelle, l'usage de Twitter a été réapproprié depuis, pour devenir un vecteur de veille intéressant, grâce à ses possibilités de recherche. On a ainsi pu voir des informations relayées par Twitter avant que les agences de presse ne les traitent, et ce dans plusieurs cas où des témoins ont pu directement remonter des faits. Le service est de ce fait particulièrement pratique pour trouver quantité d'informations sur un sujet précis. Certaines initiatives comme TwitterJobSearch ont également transformé le service en outil de recherche d'emploi. Dans un registre nettement plus futile, comme Facebook et Myspace, Twitter a évidemment été récupéré par les célébrités ou l'industrie du disque. On citera au hasard le compte d'Ashton Kutcher et ses publications de photos plutôt indiscrètes de Demi Moore, les interventions souvent piquantes de Trent Reznor de Nine Inch Nails, ou même l'utilisation officielle du service par certains groupes comme Oasis. Bref, comme souvent, Twitter est un outil aux usages divers, et où le pire cotoie le meilleur.

Sommaire :

Twitter : interface et fonctionnalités

Comment fonctionne Twitter ? Le service nécessite évidemment une phase d'inscription. Celle-ci vous permettra de choisir un pseudo et d'importer d'éventuels contacts en provenance de votre boite Gmail, AOL ou Yahoo Mail. Si le service trouve, parmi les adresses mail de votre liste de contacts, des adresses correspondant à des comptes Twitter, il vous proposera automatiquement de vous abonner à ces comptes pour les suivre. Encore faut-il que ces comptes ne nécessitent pas d'autorisation : il est possible de rendre son compte Twitter privé via les options du service.


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Interface : les bases

Une fois votre compte créé, vous vous retrouvez sur une page au look très minimaliste, dominée par le champ de saisie du Tweet. Comme vous l'avez déjà entendu maintes fois, un « tweet » fait au maximum 140 caractères. Il ne peut contenir que du texte, du moins en passant par le site Twitter. Nous verrons que d'autres services ainsi que certaines applications utilisant Twitter permettent d'envoyer des photos et même des vidéos. Le champ de saisie est accompagné d'un compteur de signes.

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Le panneau latéral de l'interface est divisé en plusieurs parties. La première affiche deux statistiques importantes : les comptes que vous suivez (« following_me ») et les comptes qui suivent vos mises à jour (« followers_me »). La seconde affiche la liste des sujets les plus en vogue sur le réseau. Enfin, une mosaïque des comptes Twitter que vous suivez se situe en bas du panneau, et permet d'accéder rapidement à l'un d'entre eux.

Les règles de syntaxe

Pour un néophyte, l'observation d'un compte Twitter peut être assez déroutante. Que signifient ces symboles @ ou # qui parsèment les messages ? Il s'agit du B.A BA de la syntaxe du service. Ces symboles ont plusieurs fonctions. L'arobase suivi du pseudo d'un utilisateur permet d'envoyer un message à celui-ci. Votre message sera alors publié sur votre compte, mais la mention @pseudo signifie qu'il est adressé en particulier à cette personne. Twitter permet en outre d'envoyer des messages privés à un utilisateur.

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Le deuxième tag, la dièse, est destiné à des fins de recherche. En langage Twitter, on le nomme « hashtag ». Insérer un mot précédé du tag # correspond aux mots clés que l'on associe à des sites comme Flickr. Concrètement, cela permet de retrouver facilement des posts sur un sujet précis. Admettons que vous écriviez un « tweet » sur l'iPhone : en précédant le mot iPhone du symbole #, il viendra s'ajouter à la liste des tweets précédemment créés, et contenant ce tag. Un hashtag est cliquable : lorsque vous cliquez sur le mot « taggué », vous accédez à des résultats de recherche contenant ce mot. La liste des sujets les plus suivis est disponible depuis le panneau de droite. Pour des recherches encore plus détaillées, vous pourrez consulter le site Hashtags.org qui affiche des statistiques complètes sur les tendances en terme de tags. Les hashtags sont notamment populaires au moment d'événements d'actualité. En fait, ils ont été créés lors des incendies en Californie en 2007 : les utilisateurs cherchant des informations sur ce sujet pouvaient facilement en trouver en effectuant une recherche sur le tag #sandiegofire. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le tag le plus populaire est #iranelection, utilisé pour tous les tweets en rapport avec les suites des élections présidentielles en Iran. Néanmoins, l'usage des tags est régi par des règles de bonne conduite : ils sont assez mal vus lorsqu'ils sont utilisés de manière abusive, détournant Twitter de sa fonctionnalité principale. Usés avec parcimonie et respect, ils peuvent néanmoins être un outil de communication et de recherche efficace.

Raccourcir les URL : nécessaire pour gagner de la place

En 140 caractères, il est forcément difficile de faire tenir un lien vers une adresse web qui peut elle-même dépasser ce quota. C'est pourquoi Twitter a favorisé le développement des réducteurs d'URL, des services qui permettent, à partir d'une adresse complète copiée et collée, de générer une adresse beaucoup plus courte qui renverra vers le site correspondant, mais en réduisant très fortement le nombre de caractères. Plusieurs services existent. On peut notamment citer TinyURL ou is.gd, ce dernier ayant l'avantage de réduire le nom de domaine à 5 caractères. Il faut tout de même rappeler les risques liés aux URL réduites : celles ci transforment l'adresse de base en une suite de caractères totalement obscurs. Il devient donc impossible de savoir exactement ce qui se cache derrière une page, ce qui peut être risqué.
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Photos, vidéos

Comme nous l'avons vu, Twitter ne permet pas, en principe, d'ajouter des photos ou des vidéos. Néanmoins, les API du service étant disponibles pour les développeurs, d'autres services permettent, via son compte Twitter, de partager des fichiers multimédia. Pour les photos, on trouvera par exemple TwitPic, qui permet d'envoyer des photos soit via le site Twitpic, soit directement par une adresse mail qui vous est attribuée lorsque vous vous connectez sur le service, ce qui permet notamment d'envoyer des photos par mail depuis un téléphone portable. Dans le même genre, on peut également citer yFrog, un service créé par ImageShack, qui permet d'uploader, en plus des photos, des fichiers vidéo, à partir de nombreux formats (MP4, MOV, AVI...). Toujours en ce qui concerne la vidéo, Twideo, mélange des API de Twitter et vSocial, permet la publication de vidéos à partir des principaux formats, dans une limite de 100 Ko. Evidemment il ne s'agit pas de publier un film de 2 heures mais de petits messages vidéo.

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Personnalisation et vie privée

De par sa nature plus minimaliste, Twitter comporte à priori moins de risques liés à la protection de la vie privée qu'un Facebook sur lequel nombre d'informations personnelles peuvent transiter. Il est toutefois possible de limiter l'accès à son compte : l'option se trouve dans l'onglet Account des paramètres (Settings). Une fois l'accès limité, toutes les demandes de suivi de votre compte devront être approuvées par vos soins. Limiter l'accès supprime également votre compte de la Public Timeline, une section permettant de suivre l'actualité de tous les membres inscrits sur le réseau. Au niveau de la personnalisation de la page, vous aurez le choix entre plusieurs thèmes prédéfinis, mais vous pourrez également ajouter votre propre image de fond. Un avatar peut aussi être ajouté.

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Twitter : quelques applications pour tirer parti du service

Comme tout service web qui se respecte, Twitter a inspiré les développeurs d'applications tierces qui se sont empressés de développer des applications pour ordinateur ou smartphone. En outre, plusieurs logiciels ont également ajouté Twitter à leur arc. Nous vous en présentons une sélection.

Twiterrific : utiliser Twitter sur iPhone

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Plusieurs applications pour Twitter existent sur iPhone et iPod Touch. Une des plus populaires est Twiterrific de l'éditeur IconFactory. Déjà disponible sur Mac OS X, s'avère assez complet et propose évidemment les fonctionnalités de base (envoi de tweets, réponses, messages privés), mais également l'envoi de photos à partir des images présentes sur son téléphone ou depuis l'appareil photo de l'iPhone ou la localisation GPS pour afficher les comptes Twitter publics localisés près de chez vous. Du côté de la recherche, le moteur propose des options assez complètes : recherche d'un mot ou d'une chaine de caractères intégrale, recherche de messages provenant d'une personne ou à destination de celle ci, ou encore recherche par localisation. L'interface dispose de couleurs très agréables et permet même de personnaliser la taille de la police. Même si d'autres applications existent, Twiterrific demeure un bon choix pour utiliser Twitter sur le smartphone d'Apple.

  • Télécharger Twiterrific pour iPhone/iPod Touch
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TinyTwitter : utiliser Twitter sur Windows Mobile

Si vous êtes plutôt HTC Touch qu'iPhone, vous pourrez « tweeter » assez simplement avec . Plus minimaliste que Twiterrific, il propose tout de même des fonctionnalités essentielles telles que l'envoi de messages privés, ainsi qu'une prise en charge de la localisation GPS si votre appareil est équipé de la puce adéquate. Vous pourrez alors indiquer vos coordonnées GPS dans votre message. Plutôt conçu comme un moyen d'utiliser rapidement le service, on ne peut pas dire que Tiny Twitter croule sous le poids des fonctionnalités mais il semble faire son travail correctement.

  • Télécharger Tiny Twitter pour Windows Mobile
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Flock : le navigateur social s'ouvre à Twitter

Basé sur Mozilla Firefox, le navigateur Flock est en quelque sorte une version « customisée » du navigateur de Mozilla, optimisée pour l'usage des réseaux sociaux et des sites communautaires (YouTube, Flickr...) grâce à plusieurs barres d'outils plutôt pratiques. Le navigateur gérait jusqu'ici Facebook et MySpace en ce qui concerne les réseaux sociaux. La version 2.5 ajoute la prise en charge de Twitter, qui vient s'ajouter à la People Bar. Celle ci permet d'afficher les dernières actualités de vos contacts et de poster de nouveaux messages sans passer par les sites en question. L'intérêt, pour les accros aux réseaux sociaux, réside dans la possibilité de mélanger les notifications Twitter, Facebook et MySpace dans un même flux.

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L'intégration ne s'arrête pas là : la page MyWorld du navigateur, composée de widgets dans la lignée de Netvibes, s'enrichit d'un module Twitter Search qui permet de rechercher des mots clés ou des « hashtags », ou de consulter les dernières tendances via un menu déroulant. Il est possible de répondre aux messages directement depuis le widget. Ajouté aux nombreuses fonctionnalités sociales de Flock, cette prise en charge plutôt bien conçue fait du navigateur un outil de choix pour les utilisateurs connectés, même si on pourrait penser qu'on frise l'overdose de contenu et de barres d'outils. Attention : la version 2.5 de Flock n'est disponible qu'en anglais à l'heure où nous écrivons ces lignes.

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Twitterfox : mettez un Twitter dans votre Firefox

Si vous utilisez déjà Mozilla Firefox et que vous en êtes pleinement satisfait, on trouve également une sympathique extension fort judicieusement nommée . Celle ci se loge dans la barre d'état et affiche une bulle pour vous avertir en temps réel des Tweets de vos contacts. En cliquant sur son logo, vous ferez apparaître son interface qui affiche les 40 derniers tweets suivis et permet d'accéder à des fonctionnalités complètes : Tweeter (messages, liens),répondre ou retweeter, supprimer un message, ajouter un tweet en favori, ou encore se rendre sur votre page. L'interface est personnalisable et une alerte sonore peut être ajoutée à la réception d'un nouveau message. Un détail appréciable pour finir : l'application permet de suivre plusieurs comptes !

  • Télécharger TwitterFox pour Mozilla Firefox (compatible Windows, Mac OS X et Linux)
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Twitter dans les clients de messagerie instantanée

L'intégration de Twitter à un client de messagerie instantanée paraît assez logique. Certains clients commencent à se pencher sur le sujet, et c'est notamment le cas d'Adium. Le client alternatif pour Mac OS X proposait déjà de nombreux protocoles (MSN, AIM, Google Talk, ICQ, Facebook...) et la version 1.4, actuellement en bêta, s'enrichira d'une prise en charge Twitter. Malheureusement, au moment ou nous écrivons ces lignes, il semble impossible d'activer ce protocole, qui nécessite l'obtention préalable d'un code sur le site de Twitter. Toujours dans le domaine des clients de messagerie, précisons que la dernière version de Windows Live Messenger permet de recevoir des notifications Twitter et Facebook dans le panneau « Quoi de neuf » de l'interface. Enfin, on peut rappeler que le service débarquera, tout comme Facebook, sur l'interface de la console Xbox 360 de Microsoft.

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Conclusion

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Que penser de Twitter ? Comme tous les réseaux sociaux, le concept peut laisser perplexe vu de l'extérieur : on dispose déjà du mail pour les correspondances en différé et de la messagerie instantanée pour le direct, pourquoi vouloir à tout prix investir cet espace intermédiaire ? Pourtant, la popularité du service est facile à expliquer : Twitter est non seulement un moyen simple et efficace de tenir ses proches au courant de son activité, mais également un canal d'information intéressant. Grâce au système largement adopté des hashtags et des tendances adoptées par la plupart des logiciels ou services compatibles avec le service, Twitter permet de savoir en quelques clics ce que de nombreux utilisateurs ont à dire sur un sujet donné. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les tendances sont évidemment aux élection iraniennes ou, dans un domaine plus futile, à la sortie de l'iPhone OS 3.0. Un clic sur ces tendances permet d'obtenir une quantité d'avis, de liens, ou encore de photos.

Le service n'est pas sans défaut malgré tout. Sa popularité favorise évidemment les abus en tous genres, et notamment l'usage des tendances pour faire passer de la publicité ou du spam. Il n'est ainsi pas rare de tomber sur des messages publicitaires exploitant un « hashtag » à la mode. Un autre problème peut surgir des URL réduites généralement utilisées pour économiser des caractères. Celles ci sont complètement obscures et n'offrent aucune indication du contenu que l'on peut trouver derrière. Enfin, comme tous les services en ligne populaires, Twitter est également victime du hameçonnage ou « phishing » : certains sites frauduleux se font passer pour la page d'accueil du service pour subtiliser les informations de connexion de l'utilisateur.

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Au final, comme pour Facebook, la question qui se pose sur Twitter concerne la protection de la vie privée. Outre l'intérêt du service, qui peut paraître très futile et exhibitionniste (a-t-on vraiment besoin de savoir minute après minute ce que ses proches ont mangé, bu, regardé ou visité ?), on peut être assez étonné de la facilité avec laquelle ces services incitent à dévoiler des informations capitales sur sa vie privée. Certes, comme pour Facebook, il est possible de configurer Twitter pour le rendre privé, mais tout le monde sait que jouer le jeu des réseaux sociaux, c'est ouvrir son compte au reste de la planète. On parle souvent de surveillance du réseau, on s'émeut lorsque certaines lois pourraient mettre un pied dans une zone dangereuse, mais d'un autre côté, il est possible de savoir ce que des millions de personnes sont en train de faire ou quelle musique ils écoutent, tout simplement parce que ces personnes partagent volontiers ces informations sur le Net.

Aussi, la question de l'avenir du service se pose : les utilisateurs ne finiront-ils pas par se lasser de recevoir toutes ces mises à jour quotidiennes sur leur entourage ? A cela on pourrait répondre que le service n'est pas forcément destiné à raconter sa vie : Twitter est aussi un moyen d'exprimer son avis sur des sujets d'actualité, des films ou des technologies. Prédire l'avenir de Twitter est donc assez difficile sans sortir sa boule de cristal. Néanmoins, il semble que le réseau soit l'objet de nombreuses convoitises : les rumeurs de rachat ou de rapprochement sont fréquentes et on a même prêté, il y'a quelques semaines, de telles intentions à Apple ou à Google. Dans un cas comme dans l'autre, on pourrait voir des simulitudes dans la démarche et le design, mais les rumeurs ont été rapidement démenties. Quoiqu'il en soit, on devrait encore lire de nombreux gazouillis dans les mois à venir...

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