Les flops « high tech » de l'année 2008

02 janvier 2009 à 17h27
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Introduction

Le gui est toujours suspendu dans le salon et les bougies du réveillon sont encore toutes chaudes ? Il faut pourtant se faire une raison, l'année 2008 est bel et bien terminée. Mais avant de laisser la place à 2009 et à son cortège de nouveautés, nous avons décidé de faire un ultime bilan, de revenir une fois encore sur les douze derniers mois. Il n'est cependant pas question de rédiger une énième rétrospective des plus belles réussites de l'année écoulée. Non, nous avons plutôt décidé de nous pencher sur les ratages, sur les énormités et le grand n'importe quoi qui rend le monde dit des « nouvelles technologies » parfois si risible... et si attendrissant ?

Vous vous souvenez sans aucun doute de l'âpre lutte que se sont livrés les formats Blu-ray et HD DVD ? Vous n'avez pas pu oublier les annonces « coups de poing » des fournisseurs d'accès soucieux de nous vendre à tout prix la fameuse fibre optique ? Impossible enfin d'être passé à côté des errements de nos amis les éditeurs de jeux vidéo qui tentent de nous faire accepter l'inacceptable pour, dit-on, « contrer l'horrible menace des pirates »... Autant d'événements (ou de non-événements, question de point de vue) sur lesquels nous vous proposons donc de revenir histoire de se dire que finalement, il n'est peut-être pas si mal de laisser certains événements derrière soi !

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Ils le vendent, ça ? Et oui !

Imprimante Polaroid PoGo : fabriquez vos propres timbres-poste

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Il y a parfois des produits qui relèvent de la vraie/fausse bonne idée. Comme cette imprimante PoGo signée par une marque emblématique de la photo argentique : Polaroïd. Grâce à un procédé qui permet d'imprimer sans encre (ou plutôt sans cartouche, l'encre étant contenue dans le papier), la PoGo profite d'un encombrement très réduit qui lui permet de répondre aux besoins des utilisateurs équipés en numérique et placés en situation de mobilité. La communication entre l'appareil photo (ou le téléphone portable) et l'imprimante se fait soit par Bluetooth, soit par les connecteurs PictBridge / USB. Cette imprimante compacte est décrite par ses concepteurs comme étant « le moyen le plus simple et le plus rapide pour partager les photos prises avec un téléphone portable. »

Qu'en est-il lorsque l'on passe à la pratique ? L'encombrement est effectivement réduit, mais les impressions générées peinent à convaincre. La définition est mauvaise, les couleurs sont fadasses et très vite, un tramage parasite provenant d'un encrassement des têtes enterre définitivement l'initiative. Pour se consoler, on aurait presque pu s'amuser à coller ces timbres-poste (5 x 7,6 cm) de fortune sur son frigo préféré. Manque de chance, la surface adhésive n'est pas logée à meilleure enseigne. Cette dernière colle tellement peu que l'on a l'impression que le cliché a déjà été posé/déposé sur une surface un nombre incalculable de fois. Comme si tout cela ne suffisait pas, l'argument prix achèvera les clients potentiels les moins sceptiques. Commercialisée 129 euros + 0,30 à 0,40 euro par impression pour une qualité médiocre (en miniature), la bête risque d'avoir du mal à quitter les étalages. Si vous ne savez toujours pas quoi offrir à vos proches, il y a peu de chances pour que ce périphérique atypique vous apporte une ébauche de réponse.


Scanner Ion SLIDES2PC

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À l'heure des bits et des pixels, nombreux sont ceux qui cherchent une solution simple et efficace pour basculer leurs diapositives sous forme numérique. Le problème des scanners dédiés est en effet qu'ils sont à la fois fort onéreux (comptez environ 1 500 euros pour le Nikon COOLSCAN 5000, référence en la matière) et qu'ils nécessitent un bon tour de main et de nombreux essais pour parvenir aux réglages optimaux. Pour toutes ces raisons, on attendait beaucoup du SLIDES2PC. Ce scanner spécialisé dans la numérisation des diapos et négatifs n'est pas seulement bon marché, il a également le bon goût d'être simple d'utilisation. Trop beau pour être vrai ? Oui.

La principale déception concerne la qualité des « scans » obtenus. Les détails sont perdus lors de la numérisation, les couleurs dénaturées... Bref, les fichiers récupérés ne constituent au mieux qu'une pâle copie de vos souvenirs (voir les photos en fin de page). Pourquoi des résultats si décevants ? En premier lieu, parce que ce scanner n'en est pas tout à fait un. En lieu et place, c'est un module d'appareil photo (capteur de 5 mégapixels et focale fixe réglée en position macro) qui prend place dans le châssis de l'appareil. L'avantage de la manœuvre, c'est un gain important en vitesse de « numérisation » : la prévisualisation est quasi-immédiate et il ne faut en tout et pour tout que quelques secondes pour obtenir un fichier de 5 millions de pixels (contre 20 avec le Nikon COOLSCAN 5000 cité précédemment). L'inconvénient, c'est que les poussières sont photographiées en même temps que l'image, et qu'il faut ensuite beaucoup de temps pour les retirer manuellement. Or sur le chapitre des poussières, rien n'égale les dispositifs à infrarouge présents sur les scanners haut de gamme.

Le scanner Ion SLIDES2PC est enfin pénalisé par son manque de polyvalence. Pour un budget de 150 euros (prix du SLIDES2PC), on préférera souvent faire l'acquisition d'une bonne imprimante multifonction capable de scanner, mais aussi, d'imprimer toutes sortes de documents. Le SLIDES2PC garde un certain potentiel de séduction en raison de son design (réussi) et de sa grande simplicité d'utilisation. Ces qualités le mettent à la portée des personnes réticentes à la technique. Est-ce suffisant pour craquer ?


Des protections jeux vidéo toujours plus pénibles

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Finalement passée de mode, la protection StarForce a, des années durant, fait trembler la communauté des joueurs PC tant les problèmes qu'elle soulevait étaient nombreux. Aujourd'hui, cette protection n'est plus vraiment d'actualité, mais que les joueurs se rassurent, elle a été remplacée par d'autres trouvailles et nous ne gagnons pas forcément au change. Ainsi, la dernière version de SecuROM n'est pas loin d'être aussi pénible et avec elle, c'est surtout une nouvelle tendance qui vise plus ou moins à déposséder le joueur de son achat.

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Parmi les contraintes liées à la protection SecuROM, mais aussi à d'autres, citons la nécessité absolue d'être connecté à Internet à l'installation du jeu afin que celui-ci puisse s'activer auprès des serveurs SecuROM. Citons également la limitation du nombre d'installations qui contraint le joueur à désinstaller « proprement » son jeu s'il ne veut pas risquer de se retrouver « à cours » d'activation. Si une telle situation survient, le joueur doit contacter le service client de l'éditeur afin de débloquer une activation supplémentaire.

Enfin, et histoire de ne pas toujours taper sur les mêmes, précisons que ce qui semble être la « meilleure » protection du moment, Steam, est surtout un excellent moyen de mettre un terme au marché de l'occasion : si la plateforme mise au point par Valve a nettement gagné en ergonomie et dispose maintenant d'un catalogue particulièrement riche, elle rend absolument impossible la revente d'un titre dont on s'est lassé. Pas très sympa.




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C'est plus ce que c'était : quand les géants nous déçoivent

Il est vraiment, il est vraiment, Phé..no... mé... nal.. la la la

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Vous l'aurez compris, c'est l'AMD Phenom que nous allons évoquer ici, tant ce processeur a marqué l'année 2008. Tout a commencé en fin d'année dernière, lorsqu'AMD a annoncé d'importants retards sur les livraisons de son dernier poulain. La raison à cela ? Un bug, celui du TLB (Translation Lookaside Buffer), dont le correctif affectait significativement les performances des Phenom. La valse des cœurs a ensuite pris place, puisqu'on peut désormais trouver des Phenoms à quatre, deux et même trois cœurs ! Tout ceci serait sans importance si le dernier processeur d'AMD était capable de rivaliser avec les processeurs fabriqués par Intel. Il est vrai qu'un brin de concurrence ne ferait pas de mal, pour l'heure AMD laisse la part belle à Intel et son Core 2 Duo. Malheureusement, les tests que nous avons effectués sur les différents Phenoms ne peuvent que confirmer la domination d'Intel. La firme de Sunnyvale est distancée par Intel et pour l'heure, les derniers nés de la famille ne semblent pas décidés à inverser la tendance. L'année 2009 signera-t-elle le grand retour d'AMD ? Il ne nous reste plus qu'à espérer que ce soit le cas. Dans ce domaine, la concurrence profite toujours aux consommateurs que nous sommes.


NVDIA nForce 780i SLI : un produit « bouche trou »

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AMD n'est pas le seul géant à nous avoir déçu en 2008 puisque la firme au caméléon, NVIDIA, est également à l'origine d'un bel échec, non pas sur le segment des cartes graphiques, mais bien sur celui des jeux de composants pour cartes mères. Lancé en toute fin d'année 2007, le nForce 780i SLI devait corriger le principal défaut d'un nForce 680i SLI devenu obsolète en quelques jours avec la non prise en charge des processeurs quadri-cœurs Intel gravés en 45 nm alors même que NVIDIA nous promettait une compatibilité avec Penryn depuis des mois. Il faut dire qu'en matière de chipsets, NVIDIA a connu des fortunes diverses. Autant les nForce pour processeurs AMD ont toujours donné toute satisfaction, ou presque, autant les modèles pour processeurs Intel ont connu une impressionnante liste de déboires.

Sorti dans la précipitation la plus totale, le nForce 780i SLI était un produit « bouche-trou » dont la seule vocation était d'occuper le terrain en attendant le nForce 790i SLI. De fait, le chipset était en tout point identique au nForce 680i SLI et offrait la prise en charge du PCI-Express de seconde génération par l'emploi d'une troisième puce rajoutée à la hâte sur la carte mère. Du coup, si le nForce 780i SLI gérait bien les processeurs quadri-cœurs en 45 nm d'Intel, il conservait les défauts de son prédécesseur comme des prestations très limitées en overclocking notamment. Et alors qu'Intel mettait le cap sur la mémoire DDR3, NVIDIA nous proposait un chipset haut de gamme se bornant à la prise en charge de la mémoire DDR2. Tout cela pour quoi ? Pour nous proposer en avril 2008, le nForce 790i SLI, un vrai nouveau chipset revenant sur tous les défauts énumérés à l'instant. À quoi bon donc ?!


Ça patauge dans les fourreaux : la fibre optique

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Alors que tous les principaux opérateurs ont annoncé courant 2007 et 2008 leurs offres fibrées, cette technologie se fait cruellement attendre. Seuls quelques rares privilégiés peuvent à l'heure actuelle en profiter. La faute à qui ? Malgré les différentes suggestions de l'ARCEP et les mesures gouvernementales, le déploiement n'est pas aussi rapide que l'escomptaient les opérateurs. Par exemple, fin 2007, le FAI Free, a été obligé de revoir ses objectifs à la baisse. Pourtant, à la même période, France Telecom déclarait vouloir ouvrir ses fourreaux (infrastructures souterraines dédiées au passage des câbles). Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme prévu, conduisant même Free à porter plainte début 2008. Cela n'a pas empêché le FAI de prétendre, courant mai, pouvoir « fibrer » 70 % de la commune de Paris avant l'été 2009. Étant donné les retards pris pour le déploiement, il semblerait que cet objectif soit difficile à réaliser. Un an et demi après l'annonce des premières offres, c'est au final Numericable qui tire son épingle du jeu, avec plus de 100 000 abonnés. 2009 pointe déjà le bout de son nez et les estimations qui prévoyaient 14 millions de connectés en Europe en 2012 semblent compromises...

MobileMe : lancement raté

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Comment rater le lancement d'un produit attendu ? En lançant, le même jour, deux produits tout aussi attendus. C'est cette règle d'or qu'Apple a appliquée à la lettre avec son service en ligne MobileMe. L'offre de services, destinée à offrir aux utilisateurs d'iPhone des fonctionnalités de push dans la lignée de Microsoft Exchange, et ouverte aux Mac comme aux PC, aurait du être la cerise sur le gâteau du lancement de l'iPhone 3G et de l'App Store. Malheureusement, en plus de la pénurie d'iPhone 3G dans certains pays, le lancement de MobileMe s'est avéré absolument catastrophique : entre l'impossibilité d'accéder au service, le déploiement hasardeux des mises à jour nécessaires et les fonctionnalités absentes des premières versions, il ne manquait pas grand-chose pour en faire un fiasco total. On peut même dire que ce fut le cas lorsque certains utilisateurs de .Mac (le prédécesseur de MobileMe, réservé à Mac OS X) ont eu à déplorer la perte de données personnelles ! Conscient que la pilule était un peu amère étant donné le prix du service (79 euros par an), Apple a admis ses erreurs et surtout, a dédommagé les utilisateurs en offrant de nombreux mois gratuits aux adhérents de la première heure.

Au-delà de ce lancement calamiteux, c'est également l'intérêt lui-même du service qui peut être remis en question. Compatible Mac et Windows, MobileMe privilégie très clairement (et logiquement) la plate-forme d'Apple, pour laquelle les fonctionnalités sont beaucoup plus nombreuses. Le deuxième problème est celui du prix... La somme de 79 euros par an pour un service quasi équivalent à ceux qui sont proposés gratuitement par Microsoft ou Google (sans publicité, certes) se justifie-t-elle vraiment ? À la décharge de MobileMe, il faut tout de même admettre que la plupart des bugs sont aujourd'hui corrigés, et que l'interface web des applications est des plus réussies. Toujours est-il que cet échec surprend de la part d'Apple, d'autant plus que la firme de Cupertino bénéficie d'un précédent remarquable dans le domaine des services : l'iTunes Store ! Espérons que 2009 verra enfin le service atteindre le niveau de qualité que l'on attend d'Apple.


Toujours pas de Zune en Europe : La vérité est ailleurs !

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Nous voici début 2009 et le fameux Zune de Microsoft n'a toujours pas débarqué dans nos contrées résolument barbares. Son arrivée en Europe était pourtant annoncée par le Directeur Général Adjoint de Microsoft France , Laurent Delaporte, pour 2007 puis avec certitude pour 2008... mais, finalement, toujours rien à l'horizon ! Découragé par le succès commercial international de l'iPhone d'Apple, coincé dans un container au milieu de l'atlantique, victime de syndromes mystérieux ? Une seule explication : la vérité est ailleurs. La faible rentabilité du baladeur multimédia aux États-Unis et au Canada sans compter sur le casse-tête des accords avec les maisons de disques justifieraient les prises de position de la firme de Redmond. Est-ce que son incursion en Europe s'arrêtera aux placards de quelques collectionneurs passionnés ? La communication de Microsoft sera-t-elle claire à ce sujet en 2009 ? Seul l'avenir pourra nous le dire... ou pas !


Vista / XP : je t'aime, moi non plus

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Véritable saga qui nous tient en haleine depuis deux longues années (eh oui, déjà), le duel Vista / XP n'a pas trouvé de conclusion en 2008. Comme vous le savez, malgré la bonne santé d'Apple, le plus terrible adversaire de Windows Vista n'est pas Mac OS. Ce n'est pas non plus Linux ou le défunt BeOS. Non, la concurrence n'est cette fois pas en cause puisque l'ennemi vient de l'intérieur. Malgré ses bons et loyaux services, Windows XP ne semble effectivement pas pressé de prendre sa retraite et après le grand public, le monde de l'industrie ne semble pas non plus décidé à passer à Vista. Six mois après la sortie du dernier-né des systèmes de Redmond, le président d'Acer parlait déjà de déception. Pire encore, en septembre 2007, la réticence des intégrateurs réseaux grand compte a poussé Microsoft à lancer un programme de downgrade de Vista vers XP. Un comble ! Pas assez novateur, pas assez réactif, plus compliqué, plus gourmand en espace
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disque mais aussi, en puissance. Vista est accusé de tous les maux. Certains de ces points négatifs vont même jusqu'à l'empêcher d'exister sur un secteur en pleine explosion : les netbooks, fort pratiques mais pas assez puissants pour le système tant décrié (voir « croissance fulgurante pour le netbook en 2008 »). Microsoft a pourtant revu sa copie en proposant un service pack, mais rien n'y fait. Une mauvaise réputation colle à la peau de Vista au point que Microsoft est en train de mettre les bouchées doubles... pour assurer la relève ! Windows Seven pointe déjà le bout de son boot screen au travers de présentations publiques (PDC 2008) ou plus récemment, sur les réseaux Peer to Peer, BitTorrent en tête. Seven parviendra-t-il à nous faire oublier les affres de Windows Vista ? S'agira-t-il d'une simple séance de maquillage destinée à faire changer la couleur de la pilule ? La réponse ne devrait pas tarder à se faire entendre...




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Tous les ans c'est pareil : les flops récurrents

Développeur de virus : un passe-temps en vogue ?

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Parmi les « marronniers » du flop, on serait tenté de mettre les virus et autres malwares en tête de liste, tant on a l'impression de revivre tous les ans la même situation : de nouvelles menaces apparaissent, obligeant l'utilisateur à d'autant plus de vigilance dans ses habitudes de surf et surtout à l'installation d'un antivirus, logiciel sur lequel nous ne cracherons évidemment pas. D'autant plus que cette année, une bonne surprise est à signaler. Il semblerait qu'après nous avoir infligé des solutions de plus en plus lourdes et intrusives, la tendance des antivirus et des suites de sécurité soit enfin à la légèreté. Les progrès d'éditeurs comme Kaspersky ou Symantec sur ce point sont indéniables : comme nous le notions dans notre dernier comparatif antivirus, les dernières moutures de Norton Antivirus et Kaspersky Antivirus se distinguent par un impact moindre sur les performances et des alertes moins agaçantes et intempestives. Certains éditeurs se mettent même à faire de l'œil aux joueurs (traditionnellement allergiques à tout ce qui alourdi le système et grève les performances) en dévoilant des versions spéciales « gamers » de leurs antivirus (c'est notamment le cas de Norton Antivirus). Pendant ce temps, les menaces se multiplient : selon Kaspersky Lab, 367 772 nouveaux malwares sont apparus au cours du premier semestre 2008, le spam est de plus en plus profitable, et les phénomènes d'actualité continuent à inspirer les auteurs de logiciels malveillants. La dernière tendance en date : surfer sur la vague Obama pour diffuser du spam... Éradiquer définitivement les malwares, yes we can ?

DRM, quand tu nous tiens...

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Ces trois lettres vous sont probablement familières et pourtant vous vous en passeriez bien... Non, les DRM ne sont pas (encore) morts. 2008 n'aura pas vu ce verrou numérique sauter comme les bouchons de champagne d'une soirée de réveillon bien arrosée. Que ce soit dans le monde du jeu vidéo (on pense à Bioshock ou Spore), dans celui de la musique ou encore du cinéma, 2008 a vu défiler nombre de systèmes très limitant pour l'utilisateur final. Résultat des courses : contrairement à ce que l'on aurait pu croire, les jeux les plus piratés étaient souvent pourvus de tels systèmes de protection. Certes, il s'agissait généralement de blockbusters, mais cela prouve que cette solution n'endigue pas le piratage de masse.

Bien sûr des grands noms de l'industrie du disque comme Universal agissent pour l'abandon des DRM, et les procédures se multiplient à l'encontre d'autres acteurs comme Apple (voir nouvelle suivante). Contre toutes attentes, la firme à la pomme souhaiterait également mettre un terme aux verrous numériques (des discussions seraient en cours avec les partenaires industriels). L'intention est louable, mais pour l'heure, les DRM sont toujours en place. L'industrie du disque semble prendre conscience du problème, qu'en est-il de celles des jeux vidéo et du cinéma ?



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Hadopi, ou la fin du piratage ?

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Rares sont les propositions de texte qui réunissent une telle unanimité... dans la contestation ! C'est pourtant ce qu'est parvenue à réaliser notre ministre de la culture, Christine Albanel, avec sa loi Hadopi, critiquée de toutes parts, y compris au sein de l'Assemblée. Le but de cette loi : éradiquer 70 à 80 % des actes de piratage en développant l'offre légale et en ajoutant évidemment un soupçon de répression, qui va du mail d'avertissement à la suspension de l'abonnement Internet. Comme on pouvait s'en douter, les internautes français - plus enclins à accepter le principe de la licence globale (rejeté par les autorités) - ne voient pas vraiment ces mesures d'un bon œil. D'autre part, on est en droit de se poser des questions sur les méthodes d'application : comment, et à quelle vitesse les litiges seront-ils gérés par la justice ? Que donneront les expérimentations en cours en matière de filtrage ?

Validé par le Sénat il y a à peine 2 mois et tacitement accepté par les opérateurs suite à la signature des accords de l'Élysée, le projet de loi « Création et Internet » se dirige donc vers l'étape finale de son parcours. Cette dernière sera soumise à l'Assemblée en lecture unique début 2009. De nombreux points techniques restent pourtant à éclaircir, comme la possibilité de conserver sa messagerie après une suspension d'abonnement, ou encore celle d'effectuer un recours, qui n'a pas été prévu au sens juridique. De jolis cafouillages en perspective...



Savez vous coder avec les pieds ? À la mode-e, à la mode-e...

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Si les encombrantes protections sont un mal relativement récent, chaque année les joueurs doivent faire avec un grand classique du jeu vidéo PC : la programmation par moufles interposées. Ce problème touche pratiquement tous les acteurs du secteur à des degrés divers. Cela va du bug énorme complètement oublié par les équipes d'assurance-qualité au souci de compatibilité avec telle ou telle manette de jeu en passant par des problèmes dans la gestion des collisions, des erreurs de scripts ou bien encore des plantages purs et simples.

Parmi les titres les plus problématiques de l'année, on retiendra STALKER : Clear Sky et Sacred 2 : Fallen Angel qui ont heureusement pu compter sur le suivi réalisé par les équipes de développement, mais tous n'ont pas eu cette « chance ». Des jeux comme Hard To Be A God ou Turning Point sont ainsi parmi les plus gros ratages de l'année et ce n'est pas un pauvre patch qui aurait pu y changer quoi que ce soit. Des patchs qui ne peuvent pas non plus grand-chose face à l'optimisation catastrophique de LA déception de cette fin d'année : Grand Theft Auto IV. Sur le fond, la version PC est encore meilleure que son homologue console, mais hélas, les équipes Rockstar ont réalisé un portage catastrophique de la mouture Xbox 360. Aux problèmes d'optimisation s'ajoutent de gros soucis de lancement, diverses incompatibilités sans oublier la cerise dans le gâteau : une gestion capricieuse de la protection... merci SecuROM!


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Grand Theft Auto IV et STALKER : Clear Sky : deux développements entachés par d'innombrables bugs.

Ils nous ont quitté, paix à leur âme...

HD DVD / Blu-ray: une victoire... à la Pyrrhus

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La bataille des formats qui a opposé Sony et Toshiba s'est achevée au beau milieu du mois de février (le 19, précisément) de l'an de grâce 2008. Le HD DVD est mort, vive le HD DVD ! Mesdames et Messieurs, observons une minute de silence pour les personnes qui avaient tout misé sur ce défunt format. Toshiba a jeté l'éponge, laissant le champ libre à Sony, son grand concurrent en matière de supports de stockage vidéo « HD » grand public. Pour ceux et celles qui n'auraient pas suivi l'affaire, le coup de grâce a été porté par les studios Warner. Le 5 janvier 2008, cet acteur majeur (18 à 20 % des ventes de DVD aux États-Unis) a finalement déserté les rangs des défenseurs du HD DVD pour se rallier au camp du Blu-ray.

Pourtant, sur le plan technique, le HD DVD bénéficiait de nombreux atouts. Tout d'abord, dès le début, Toshiba a pratiqué des prix agressifs. Une platine HD DVD coûtait en moyenne deux fois moins cher qu'une platine Blu-ray. D'autre part, sur HD DVD, il était possible de télécharger des bonus via Internet (cette fonctionnalité est désormais prise en charge par les platines Blu-ray). Enfin, on pourra également citer la rétrocompatibilité DVD (certains disques HD DVD contenaient une version du film lisible dans une platine DVD classique) ou le faible coût de renouvellement des lignes de production lors du passage du DVD au HD DVD. Ces différents points forts n'auront finalement pas permis à Toshiba d'imposer son format haute définition. La qualité d'image serait-elle en cause ? La réponse est non. Certains films multisupports étaient généralement encodés avec le même codec quel que soit le format. Résumons : deux protagonistes se battent pour imposer leur format vidéo HD grand public, l'un des deux abandonne la course, il nous reste donc un unique vainqueur. Faut-il pour autant en déduire que Sony a gagné la bataille ?
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Nous nous garderons bien d'émettre une telle conclusion.

Comme dirait Mulder, la vérité est peut-être ailleurs... L'essor d'Internet pourrait bien déjouer les plans mercantiles de Sony. En effet, il y a de fortes chances que la dématérialisation des supports physiques se généralise (distribution numérique). Cela fait déjà plusieurs années que le Peer to Peer sauvage repose sur ce principe. Les solutions commerciales emboîteront probablement le pas à ces méthodes peu orthodoxes dans un futur proche. La victoire du Blu-ray sera-t-elle de courte durée ? La réponse devrait tomber à court ou moyen terme.




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Le HD DVD est dans une position plus que délicate...


Quand Netscape prend l'eau

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L'année 2008 aura vu disparaître définitivement un grand nom déchu du web : Netscape. Si ce nom ne dit pas grand chose aux utilisateurs ayant découvert Internet après la victoire de Microsoft et son Internet Explorer, il faut évidemment rappeler que Netscape Communications était à l'origine de Netscape Navigator, LE concurrent d'Internet Explorer au moment de l'explosion grand public du web. Fondé par d'anciens développeurs de NCSA Mosaic (autre navigateur web ancestral), Netscape avait tout pour dominer le Web avec un navigateur considéré à l'époque comme une référence, sur PC comme sur Mac. Mais c'était compter sans Microsoft et sa politique agressive : en imposant un Internet Explorer gratuit (Netscape Navigator était payant, même si la version d'évaluation n'était pas limitée) et de plus en plus performant, Microsoft ne tarda pas à se tailler la part du lion. Le coup de grâce fut porté avec Internet Explorer 4, intégré à Windows 98 : le grand public associait irrémédiablement Internet à l'icône de Microsoft et aucune alternative ne pouvait lutter contre ça. Même Apple, suite à un accord passé avec Microsoft, faisait d'Internet Explorer le navigateur par défaut de Mac OS. Le rachat de Netscape par AOL en 1998 signa le début d'une longue agonie, ponctuée par quelques soubresauts.


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Adieu Netscape...



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Pourtant, le déclin progressif de Netscape n'aura pas été en vain : début 1998, la firme avait initié le projet Mozilla en libérant le code de Netscape dans le but de créer un nouveau navigateur plus ouvert. Si le navigateur Mozilla original n'était qu'une version open source de Netscape, conservant ainsi ses lourdeurs, le projet a fini par voler de ses propres ailes avec la sortie d'un certain Mozilla Phoenix, un navigateur qui fut renommé à deux reprises pour prendre l'appellation Firebird puis... Firefox ! Depuis, le navigateur au panda roux a sérieusement entamé les parts de marché d'Internet Explorer. On a d'ailleurs cru, pendant un temps, que Firefox allait sauver le soldat Netscape : repris par une équipe indépendante, le navigateur a connu deux versions basées sur Firefox, et apportant quelques innovations intéressantes comme la possibilité de basculer entre le moteur de Mozilla et d'Internet Explorer. Malheureusement, les utilisateurs ont continué à préférer l'original à la copie et AOL a fini par jeter l'éponge le 1er mars 2008.

Conclusion

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Comme on pouvait s'y attendre, l'année 2008 a été accompagnée d'un cortège de périphériques et programmes inutiles ou inutilisables, de lancements ratés et de phénomènes récurrents dont on aimerait se passer une fois pour toute (virus, DRM abusifs, jeux buggés...). Dans certains cas, on pourra incriminer un lancement prématuré, un décalage par rapport aux attentes du marché ainsi que, peut-être, un certain manque d'expertise de la part de nos dirigeants en ce qui concerne la loi HADOPI.

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Pour autant, ne voyons pas tout avec un œil négatif. Ainsi, Apple a peut-être lancé MobileMe avec précipitation, mais 2008 a été une année faste pour la firme de Cupertino : des ventes record pour le Mac, le succès incontestable de l'iPhone 3G qui a su se faire une place sur le marché des smartphones et la percée intéressante de l'App Store, notamment dans le domaine du jeu, laissent présager le meilleur pour 2009. On tempérera tout de même cet enthousiasme en rappelant l'incertitude qui règne au niveau de l'avenir d'Apple, les rumeurs sur le départ prochain de Steve Jobs se faisant de plus en plus insistantes. AMD, de son côté, a certes essuyé un revers du côté des processeurs, mais revient au premier plan niveau cartes graphiques avec une gamme très compétitive. Quant à Microsoft, tout ne va pas si mal pour le géant de Redmond, entre sa console Xbox 360 dont les ventes sont largement supérieures à celles d'une PS3 hors de prix et une situation qui reste plus qu'avantageuse : malgré les déboires de Vista, Windows conserve une certaine avance qu'il faudra néanmoins surveiller : la fonte de la part de marché d'Internet Explorer face à Firefox a prouvé que le géant pouvait être fragilisé.

Tout est donc en place pour que 2009 soit une année cruciale : la bataille rangée en vue entre Windows Seven (s'il sort effectivement en 2009) et Mac OS X 10.6 Snow Leopard, la guerre des smartphones qui devrait être chaude entre l'iPhone, Android et Windows Mobile 7, ou encore la sortie du Phenom II sont autant d'événements qui devraient assurer le spectacle. Pour certaines technologies, comme le Blu-ray, la nouvelle année sera même le moment de vérité. Parmi ces produits, lesquels retrouverons nous dans les flops de 2009 ? Rendez-vous dans un an !


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