Giants : Citizen Kabuto

Ca y est ! Giants : Citizen Kabuto est enfin disponible en France. On l'aura attendu le bougre ! Il faut dire qu'en plus d'être en retard, il s'est permis d'être disponible pour les fêtes de fin d'année outre-Atlantique ! Ne soyons pas trop méchant, le jeu étant tout de même sur nos étalages dans une version intégralement francisée et non-censurée qui plus est...

Meccaryns, Sea Reapers et Kabuto

Giants commence avec la virée interstellaire de trois Meccs un peu stupides. Les Meccs sont des "humanoïdes" constamment équipés d'une combinaison leur offrant de grands pouvoirs (vitesse, résistance, vol...). Trois de ces créatures avaient donc pour intention de se rendre sur une planète touristique histoire de feignasser, quand, suite à un malheureux concours de circonstances, ils s'écrasent sur une planète hostile et se perdent de vue.

Vous interprétez bien sûr l'un d'eux (le dénommé Baz) et serez dans un premier temps contraint d'aider de drôles de petites créatures appelées Smarties. Ceci afin de récupérer une partie de votre matériel et de retrouver la trace de vos compagnons. Ensuite vous aurez entre vos mains la destinée d'une Sea Reaper (sorte de sirène guerrière diablement sexy), pour finir avec un monstre énorme et extrêmement puissant : le Kabuto.

Le jeu comporte une quarantaine de missions ce qui devrait être suffisant pour satisfaire les plus acharnés d'entre nous. On peut diviser l'ensemble de cette "campagne" en trois parties. Chacune de ces parties étant centrée autour d'un des trois personnages et alternant séquences purement action et scènes intermédiaires pour nous changer les idées.

C'est quoi qu'on fait ?

Les scènes d'action sont très classiques et pas besoin de se casser la tête pour découvrir les objectifs à atteindre. Si telle mission est présentée comme la libération d'un pauvre innocent, alors que telle autre se veut être la prise d'assaut d'une base, le résultat est le même et il s'agira de toute façon de tuer tout le monde avant de se faire tuer. Alors bien sûr on nous a parlé de l'aspect stratégique du jeu. C'est un leurre et ni la construction d'une base, ni le contrôle de plusieurs Meccs, ne vient vraiment bouleverser les choses. Votre personnage devra toujours parcourir de grandes distances en tirant aussi vite et aussi précisément que possible.

Entre ces différentes séquences, des scènes originales ont été intégrées. Ces scènes brisent la monotonie du jeu en nous proposant de sauver plusieurs Smarties suspendus dans le vide, ou de participer à une course de scooters des mers où tout les coups sont permis. Mais là où Giants va plus loin c'est dans l'humour qui entoure chacune de vos actions et il y a toujours un trublion pour faire une blague (le plus souvent de mauvais goût)... Ce rôle de rigolo est souvent donné aux Smarties qui sont les créatures les plus ridicules, stupides et pitoyables du monde du jeu vidéo ! En vrac, ils se moquent de vous, demandent de l'aide, se mettent dans des situations incroyables ou marchandent carrément pour vous rendre votre matériel !


Cet humour pas bien malin, est le seul lien dans toute la "campagne", en effet les missions sont assez décousues et il arrive souvent qu'on soit un peu largué. D'un autre côté, cela permet aussi de rejouer quelques jours après sans se poser la sempiternelle question : "Euh... Où j'en suis, là ?".

Techniquement à la pointe

Penchez-vous un peu sur les captures d'écran et vous serez certainement d'accord avec moi pour dire que Giants est l'un des plus beau jeux du moment. La qualité graphique est au moins du niveau de celle de Sacrifice ! Ce n'est pas un mince compliment ! Les possesseurs de Cartes Graphiques dernière génération (GeForce et Radeon) en auront pour leur argent. Le jeu exploite la plupart des dernières fonctions 3D (bump mapping, pixel shading...) en plus d'utiliser le T&L (pour décharge le processeur la carte graphique s'occupe de certains calculs).

Dès lors que l'on est correctement équipé, on assiste à un festival ininterrompu d'effets de lumières et d'éclairage impressionnant. Les couleurs, très flashies, contribuent à nous en mettre plein la vue et dès le premier niveau le rendu nous laisse sans voix ! Il y a trois grands types de décors dans le jeu et tous sont aussi réussi avec une mention spéciale pour la deuxième course maritime qui est, à mon avis, l'un des meilleurs moments.


La contrepartie est évidente et Giants nécessite une sacrée configuration pour tourner convenablement. Un PIII (ou Athlon, ou Duron) 600 épaulé par 128Mo et une carte graphique supportant le T&L (GeForce ou Radeon) est le minimum pour pouvoir profiter de la débauche d'effets en 1024x768. Plus généralement il vous faudra au minimum un 450MHz + 128Mo pour jouer dans de bonnes conditions mais déjà limité au 800x600.

Beaucoup moins impressionnante que le graphisme, la bande son est toutefois très convaincante. Les bruitages sont variés et collent bien aux différentes situations. Ils savent par exemple mettre en valeur une séquence cocasse en insistant sur le côté "cartoon". La musique, superbe, se fait hélas trop rare mais aurait certainement juré avec cet aspect "cartoon".

Des défauts en veux-tu, en voilà

Les défauts de Giants ne sont pas nombreux mais ils sont plutôt agaçants. Le principal reproche que je lui ferais est de restreindre les sauvegardes. C'est fou le nombre de jeux qui trichent sur la durée de vie en ne permettant pas de sauvegarder quand on veut ! Si dans un titre comme Project IGI cela participait à l'installation d'une certaine ambiance (stress, réalisme...), dans Giants c'est tout bonnement énervant. Le jeu mise sur un côté "fun" qui est fortement remis en question par ce défaut. Ajoutez à cela une difficulté très élevée et vous comprendrez que malgré ses qualités, le jeu ne pourra pas convenir à tout le monde et risque de provoquer une certaine lassitude chez les moins bons d'entre nous.


Même si elle constitue la principale qualité du jeu, la réalisation n'est pas parfaite. Les textures ne sont pas très détaillées et le meilleur (les ciels, les murs, les personnages...) côtoie souvent le pire (les montagnes, le fond de l'eau, certains sols...). Mais c'est surtout dans les animations des personnages que le jeu pêche, nombre d'entre eux donnent ainsi une impression saccadée lorsqu'ils se déplacent. D'autant que quelques problèmes de collisions sont à rapporter.

Enfin et cela semble une habitude ces derniers temps, le jeu réseau est quelque peu bâclé. Très original et amusant de prime abord, il ne se renouvelle à mon sens pas assez pour tenir la distance. A croire que le succès mondial de Counter Strike fait peur à tous les éditeurs qui ne se risquent pas à financer le développement de cet aspect du jeu (DeusEx, Project IGI...).

Conclusion

Nous voilà arrivé au terme de ce test. Il est maintenant plus que temps de vous donner mon avis et de vous laissez tranquille... Giants est un jeu réussi mais qui n'est pas parvenu à me captiver. L'absence de sauvegardes est vraiment gênante car les missions peuvent être aussi longues que la difficulté est élevée (6 fois à refaire un passage avec des snipers... Grrr !).

Reste que le jeu est très amusant et vraiment magnifique. Alors que vous soyez ou non un adepte des jeux d'action, si le graphisme est pour vous un critère de sélection, arrêtez-vous quelques minutes sur Giants... Il devrait vous plaire !