Syberia

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
14 juin 2002 à 16h43
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Benoît Sokal fait une nouvelle fois équipe avec Microïds pour nous concocter un jeu d'aventure de son cru. Après l'Amerzone et ses péripéties aux tréfonds de la jungle épaisse, il nous emmène maintenant dans un voyage à travers l'Europe. Un voyage teinté de mystère et illustré par les magnifiques planches du célèbre auteur de Canardo.

L'Amerzone proposait aux joueurs une aventure pour le moins singulière, à milles lieues de ce qui constitue aujourd'hui l'essentiel des jeux vidéos. Le style serait beaucoup plus proche des logiciels de Cyan, les envoûtants Myst, avec toutefois des énigmes nettement moins évoluées. Syberia est le digne héritier de ce premier titre et évite soigneusement les travers de nos jeux actuels symbolisés par le duo : plus d'action, plus de sang.


Au pays des automates

L'histoire de Syberia démarre lorsqu'une avocate américaine du nom de Kate Walker débarque à Valadilène, un petit village perdu au milieu d'une vallée des Alpes Françaises. Elle est chargée par un client américain de conclure le rachat d'une usine d'automates ayant autrefois fait la renommée de la vallée. Hélas, les choses ne se passent évidemment pas comme prévu et la belle américaine assiste, dès son arrivée, à l'enterrement d'Anna Voralberg, la propriétaire de l'usine.

Les premières minutes de jeu vous permettront de vous familiariser avec les commandes (extrêmement simples) du jeu, ainsi qu'avec l'ambiance tout à fait particulière. Ce début de partie est aussi l'occasion de prendre connaissance de votre objectif : retrouver Hans Voralberg, frère d'Anna et héritier de l'usine. Il est le seul capable de conclure la transaction qui a conduit Kate sur le vieux continent.

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L'une des toutes premières énigmes... Elle est très simple !

L'aventure vous amènera à visiter différentes régions d'Europe. Des régions aux décors évidemment très variés mais toujours très réussis. Le jeu est accessible à tous avec son interface "tout-souris" et ce soucis de simplicité se retrouve à tous les niveaux du jeu. Ainsi, la difficulté des "énigmes" n'est pas très importante et même des joueurs relativement inexpérimentés ne devraient pas se retrouver souvent bloqués. La durée de vie est en contrepartie un peu faible puisqu'un habitué du genre mettra très certainement entre 10 et 15 heures pour en venir à bout.


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Une belle réalisation, un jeu atypique

Vous l'aurez compris : Syberia ne joue pas sur l'originalité de son principe (un jeu d'aventure avec des objets à ramasser et à utiliser à bon escient), ni sur la complexité de son aventure. Il s'agit d'un soft se reposant entièrement sur un scénario, une bonne réalisation et sur l'ambiance qui s'en dégage. Au même titre que l'Amerzone, le jeu est constitué de planches fixes sur lesquelles sont animées les personnages clefs.

On regrettera d'ailleurs que les personnages n'aient pas bénéficiés d'une animation un peu plus "souple" et surtout que la résolution graphique n'est pas été supérieure au seul 800x600 proposé. Cela suffit parfaitement aux planches fixes absolument parfaites (un vrai régal pour les yeux) mais un effet d'escalier se fait sentir sur les personnages qui ne s'intègrent pas très bien aux décors. Certaines animations auraient également gagnées à être plus travaillées car on voit parfois de drôles de choses lorsque l'on clique à certains endroits (personnage qui marche à reculons...).

Ces défauts restent cependant des points de détail qui ne viennent pas trop gâcher la partie, d'autant que la partie sonore est pour sa part exempte de tout reproche. Les musiques sont parfaites et changent régulièrement en fonction des lieux visités. Les effets sonores viennent apporter un peu de vie dans la froideur ambiante (oiseaux, mécanismes...) et même les voix (en français) restent tout à fait crédibles.

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Une réalisation de toute beauté

Cette réalisation est finalement assez atypique au regard de la production actuelle et risque donc de se heurter aux habitudes des joueurs. Pas d'effets de lumière saisissants, pas de moteur 3D aux innombrables polygones mais de simples planches 2D riches d'incroyables détails et dotées d'une finesse peu commune. Cette réalisation si particulière est finalement à l'image du style du jeu en lui-même. Nous sommes très loin des canons d'aujourd'hui et de ce fait Syberia risque bien de décevoir les plus endurcis. En revanche il devrait convenir à merveille aux joueurs occasionnels qui y trouveront un titre très agréable loin du stress et de la violence des jeux d'action : un jeu pour toute la famille de 7 à 77 ans en somme !


Conclusion

Benoît Sokal et Microïds continuent sur leur lancée et après l'Amerzone ils nous offrent un nouveau titre très réussi. Le style choisit par le concepteur principal ne plaira très certainement pas à tous les monde et en particulier à ceux que l'on appelle les "hardcore gamers", mais son ambiance feutrée, la beauté de ses décors ainsi que la qualité de sa musique en font un titre très réussi.

Ne le voyez pas comme un successeur des jeux d'aventure à la Gabriel Knight ou comme le nouveau Myst. Non, Syberia doit se prendre comme un Longest Journey simplifié, c'est à dire un jeu d'aventure destiné à des joueurs occasionnels cherchant plus à s'évader qu'à se prendre la tête sur des énigmes par trop compliquées... Mais hélas, si l'aventure est sympathique, elle est aussi bien courte.


Syberia

6

Les plus

  • Univers magnifique
  • Ambiance réussie
  • Interface simple d'accès

Les moins

  • Très court
  • Très linéaire

Note8

Réalisation8

Prise en main9

Durée de vie4

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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