Gilles BRABANT présente RealNetworks, spécialiste de la diffusion audiovisuelle en ligne

18 décembre 2001 à 00h00
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Directeur général Europe du Sud de , Gilles BRABANT présente son entreprise et analyse son environnement économique et technologique.

JB - Monsieur Brabant, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?

GB - Bonjour. j'ai rejoins RealNetworks en avril 2000 en qualité d'ingénieur d'affaires, chargé du développement et de l'activité sur la France et l'Italie. Notre Vice-Présidente Europe , Joanna SHIELDS, m'a confié la responsabilité de la filiale Europe du Sud en Juin 2001

Aujourd'hui, nous sommes une équipe de 4 personnes sur l'Europe du Sud, avec un distributeur dans chaque pays, et un certain nombre de relais, tant commerciaux que techniques, auprès de nos partenaires

Préalablement, j'ai passé quatre ans chez Parametric Technology, un éditeur américain de logiciels spécialisé dans la CFAO et de la gestion de données techniques. Je suis diplômé d'une école de commerce internationale, j'ai une maîtrise de droit et un DESS de gestion à la Sorbonne.

JB - "Inventeur du streaming", Real a beaucoup évolué depuis 1994. Pouvez-vous présenter son activité ?

GB - Effectivement, l'essentiel des solutions de streaming ont été inventées par les équipes de Rob GLASER à partir de 1994. Aujourd'hui, notre activité est segmentée en 4 pôles.

Real System iQ, solution complète pour la diffusion de contenus audiovisuels sur internet qui comprend :
- Real Producer et les produits associés pour la production de contenu
- Real System Server pour le transport et la diffusion de contenu sur internet, extranet et intranet
- Real One, intégration entre Real Player, Real Juke Box et un navigateur web pour la lecture de tout contenu multimédia

Real System Media Commerce Suite, une solution complète de gestion des droits numériques (DRM) : Lancée en juillet 2001, cette solution permet d'assurer la sécurisation du contenu pour des applications comme le streaming, le téléchargement ou le PtoP, aussi bien en direct qu'à la demande.

Notre troisième pôle est constitué de nos équipes de consultants, qui aident nos clients à mettre en oeuvre les projets audiovisuels sur internet.

Enfin, nous avons un quatrième pôle, baptisé initialement GoldPass, de distribution de contenu payant.

JB - L'année 2001 a été marquée par le succès de LoftStory, y compris sur le net, et la fermeture de nombreuses WebTV. La convergence aura t'elle lieu ?

GB - Le succès de LoftStory, c'est surtout le succès d'un contenu qui a été adopté par les internautes français. Les webTV ont en effet eu du mal à s'imposer sur le marché. Sans doute en avance, elles ont basé leur mode de financement uniquement sur la publicité.

Aujourd'hui, beaucoup d'acteurs du secteur diversifient leurs recettes en proposant des abonnements pour des services complémentaires, à valeur ajoutée.

La convergence est en marche. L'enjeu est de savoir capitaliser sur les millions d'abonnés de grands réseaux de télévision et de les faire basculer dans l'internet payant.

JB - Real a lancé un programme de Télévison à péage aux Etats-Unis baptisé GoldPass. Quels sont les premiers résultats ? Comptez vous lancer la même chose en France prochainement. Serez vous le Canal + de l'internet ?

GB - L'initiative GoldPass a commencé en Août 2000 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, nous comptons 400.000 abonnés mensuels, ce qui représente une part importante du chiffre d'affaires de Real Networks. Nous pensons franchir le cap des 500.000 abonnés fin 2001.

Nous avons effectivement la volonté de lancer ce type de services à l'étranger, mais pas forcément de la même manière qu'aux Etats-Unis, où RealNetworks est à la fois maître d'oeuvre et maître d'ouvrage, mais plus probablement en partenariat avec des acteurs des marchés locaux.

Début Décembre, nous avons annoncé que GoldPass sera désormais nommé "RealOne Services" et nous prévoyons un lancement européen au premier semestre 2002 en Grande Bretagne et au second semestre pour la France et l'Italie.


JB - Real est partenaire de AOL.TimeWarner, EMI et Bertelsmann dans MusicNet, un enorme "robinet" à musique. Quand sera lancé ce service ? Quel sera son coût pour le client ?

La première disponibilité de MusicNet se fera dans le cadre de RealOne Music, aux Etats-Unis. Pour 19.95$, l'ensemble des internautes pourront bénéficier de RealOne Services et RealOne Music. Il faut rappeler que MusicNet est une société indépendante de RealNetworks. c'est un JointVenture entre les sociétés mentionnées.

En France, la cascade des droits d'auteur est assez complexe ce qui pourrait retarder le lancement de la solution RealOne Music de quelques mois.

JB - Comment voyez vous la coexistence de solutions pirates, basées sur le MP3, et l'apparition de services officiels ? Pensez vous que les ayant-droits vont devoir faire interdire le MP3 ?

GB - Il y a bien longtemps que nous avons renoncé à interdire quoi que ce soit. L'intediction est plutôt un formidable outil de promotion :-) Je pense qu'il y aura plutôt une coexistence entre deux types de système. Il faut avant tout respecter le droit d'auteur et mettre en place des solutions sécurisées.

Les internautes doivent comprendre que la musique 100% gratuite risque de fragiliser, à terme, l'ensemble du marché. Tout comme les radios libres, des services comme Napster, Kazaa ou Morpheus sont une première étape dans le développement de la musique numérique. Mais ils laisseront progressivement leur place à des services de meilleur qualité audio, garantissant le respect des droits d'auteur.

JB - Bien que leader, Real semble être dans la ligne de mire de Microsoft avec WindowsMedia, désormais en série sur Windows XP. Tout comme Netscape, Comptez vous attaquer Microsoft pour abus de position dominante ?

GB - Il n'est pas du ressort de Real d'attaquer Microsoft pour abus de position dominante. Il y a des autorités dans chaque pays qui ont pour mission de faire respecter l'application des lois internationales du commerce et, par exemple, du droit communautaire.

Notre démarche est d'offrir une solution complète de streaming à nos clients et notre réponse, est la consolidation de l'ecosystème de Real Networks, qui regroupe de nombreux partenaires comme Sun, Compaq, et les éditeurs qui développent des solutions autour de notre technologie.

Je voudrais rajouter que la bataille ne se fait pas qu'au niveau du player, ce serait oublier la chaîne du streaming, qui part de la création de contenu rich média, et qui comprend toute l'architecture de diffusion. Il ne faut pas oublier les 400.000 serveurs Real, les CDN Akamaï, Digital Island et éventuellement ceux de demain comme WorldCom, basés sur notre technologie.

Enfin, notre logiciel RealOne est disponible en téléchargement et nous l'intégrerons par défaut sur de nombreux terminaux (Sony , & Compaq)

JB - Votre logiciel de lecture est présent sur de nombreux terminaux mobiles comme des baladeurs numériques ou même le 9210 Nokia. La musique mobile sera t'elle "locale" ou "diffusée" en UMTS ?

GB - La stratégie de Real est de mettre en place une solution aussi complète en wireless qu'en wireline. Nous pensons que les 3 modèles (streaming, téléchargement avec lecture en local, PtoP) resteront les 3 modèles de distribution de musique et qu'il faut y adapter nos outils de distribution et de sécurisation de contenu.

JB - Que pensez vous de PacketVideo, une "jeune pousse" américaine spécialisée dans le streaming MPEG4 pour terminaux mobiles ?

GB - La grande difficulté est de demander aux internautes de télécharger un nouveau plug'in (ndlr : le PVplayer). Les internautes ou les mobinautes ne veulent pas être obligés de changer de logiciel en fonction du type d'encodage du fichier qu'ils souhaitent lire.

La prochaine génération de Real System iQ supportera le MPEG4 et RealNetworks est en discussion avec 90% du marché des constructeurs de terminaux pour proposer son logiciel RealOne sur les futurs médiaphones 2G+ ou 3G.

Nous devrions annoncer de nouveaux produits, dans le domaine de l'encodage et de la lecture de contenus pour supports mobiles, courant janvier 2002.

JB - Associé à la musique et à la vidéo, Real semble se diversifier vers les jeux en ligne avec RealArcade. Est-ce suffisant à l'heure où Microsoft lui même se lance dans le hardware avec la X.Box pour rentrer sur ce marché ?

GB - Nous ne cherchons pas à contrer Microsoft. Notre démarche est simplement de profiter des plate-forme Real mise en place pour la diffusion audiovisuelle, en proposant aux internautes un service complémentaire : le jeu. Initiallement disponible pour les seuls développeurs, Real Arcade est désormais une véritable plate-forme de distribution et de découverte pour les internautes utilisateurs de notre technologie.

JB - Monsieur Brabant, je vous remercie.
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