Marc Simoncini, Meetic : "j'ai peur qu'on aille vers une bulle 2.0"

27 juillet 2006 à 00h00
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PDG de , Marc SIMONCINI évoque le développement de sa société, son modèle économique et partage sa vision du web 2.0

JB - Marc Simoncini, bonjour. Comment se porte Meetic ?

MS - Avec 92% de croissance, ça va plutôt bien ! Nous avons racheté trois sociétés au premier trimestre et nous allons désormais nous servir de leur trafic pour lancer la version chinoise de Meetic ainsi que les versions brésilienne et hollandaise d'Ulteem.

JB - Meetic s'est récemment implanté en Chine et au Brésil. Envisagez vous également un jour les Etats-Unis ?

MS - Meetic n'est effectivement plus un acteur européen mais un véritable acteur global. Nous ne nous interdisons aucun marché si nous y identifions des opportunités qui créent de la valeur pour Meetic.

JB - Comment se ventilent vos revenus entre les abonnements, les accès mobiles et la publicité ? Comptez vous équilibrer à terme ces trois pôles ?

MS - Aujourd'hui, 90% de nos revenus viennent des abonnements, 7% de l'accès mobile et 3% de la publicité. Avec 8.5 millions de visiteurs uniques par mois, nous bénéficions d'un gros potentiel publicitaire mais nous gagnons plus d'argent en faisant la promotion d'un service comme Ulteem qu'en mettant en avant une marque de shampoing.

JB - Quelle est l'ambition de SuperLol ? Concurrencer des sites communautaires comme Skyblog ou l'américain MySpace ?

MS - Quand nous créons un site, nous regardons ce qui se passe et nous ne nous interdisons pas de changer le look, le nom ou même le modèle économique. Nous ne sommes pas là pour concurrencer MySpace. Notre métier c'est la rencontre est l'ambition de SuperLol est d'être la première communauté de rencontre pour les adolescents sur les téléphones mobiles.

JB - Est-ce que Meetic pourrait venir défier des applications comme MSN Messenger ?

MS - Meetic est déjà une sorte de messenger, web based. Notre métier c'est de vendre le message, la mise en relation. Aujourd'hui nous faisons du messenger, du tchat et de la messagerie audio sur le web et demain, cela pourrait tout à fait prendre la forme d'une toolbar ou d'une application installée de messagerie instantanée.

JB - Les marchés financiers ont sanctionné le titre qui a reculé de 27% depuis le 1er janvier. Quelle est votre explication ?

MS - La part de capital flottant était initialement assez faible et l'effet de rareté a entraîné une forte hausse du titre après l'IPO. Par la suite, nous avons mis plus de papier sur le marché, ce qui, conjugué à la baisse des marchés, s'est traduit par une baisse du cours. Cela dit, nous restons largement au dessus de notre cours d'introduction.

JB - En dehors des opérateurs télécom, Meetic est aujourd'hui l'un des principaux groupes français de l'internet. Pourriez vous devenir un pôle de concentration en ajoutant de nouvelles compétences, peut-être dans le search, afin de rivaliser avec les grands groupes web américains ?

MS - Non, notre métier c'est la rencontre est nous essayons de le faire dans 15 pays différents. Aujourd'hui, Meetic est l'un des trois principaux opérateurs de rencontre et notre ambition est de devenir un jour le numéro 1.

JB - Parmi les "serial entrepreneurs" du web tricolore, lesquels vous semblent désormais porter les projets "web 2.0" les plus pertinents ?

MS -Très honnêtement, ça m'inquiète un peu. Si on lance des services Web 2.0 sans avoir le modèle économique 2.0 j'ai peur qu'on aille vers une bulle 2.0. On a déjà exploré des modèles économiques où le contenu est généré par l'utilisateur. Mais si les annonceurs refusent ce support publicitaire et si les internautes refusent de payer, je ne vois pas très bien comment on validera le modèle.

JB - Marc Simoncini, je vous remercie.
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