« Extraire la valeur ajoutée d’une infrastructure intelligente », une tribune de Didier Fauque, IBM

21 avril 2009 à 11h52
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Pour la première fois dans l'histoire des entreprises, une puissance de calcul massive peut être appliquée, à un prix abordable, pour modéliser, concevoir des prévisions, analyser n'importe quel type de tâches, de données ou charge de travail. Dans cet tribune, intitulé « Extracting value from a smart infrastructure - physical, digital, virtual en V.O. », IBM fait le point sur la rupture technologique que connaissent actuellement les entreprises dans leur infrastructure.

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Didier Fauque
Nous savons depuis longtemps que nos organisations sont des systèmes vivants -composés d'éléments et autres systèmes plus petits. À mesure que notre planète devient plus équipée en technologies, nous commençons à avoir une liberté sans précédent pour construire, assembler, rassembler et lier des ressources informatiques aux processus métiers des entreprises. Les infrastructures numériques et physiques du monde sont en train de converger. La puissance de calcul s'immisce dans des choses que nous n'assimilerions pas à des ordinateurs. En fait, presque tout - personne, objet, processus ou service, dans tout type d'organisation, grande ou petite - peut devenir numériquement actif et connecté. D'ici quelques années, la barre du milliard de transistors par être humain va être dépassée. Imaginez mille milliards de choses connectées et intelligentes et la fantastique quantité d'informations que ces interactions vont générer et qu'il va falloir analyser pour être capable de les  transformer en connaissances utiles, en temps réel.

Nous vivons dans un monde en pleine mutation : fusions de sociétés parfois centenaires, création de nouvelles industries et disparation d'autres, émergence de nouvelles économies, ouverture de marchés isolés depuis des décennies, mise en œuvre de nouvelles réglementations gouvernementales et abrogation d'autres mesures, etc. L'informatique individuelle des années 80 et l'informatique hautement distribuée des années 90 doivent aujourd'hui laisser la place à un modèle nouveau, plus intégré, fondé sur l'ouverture, les réseaux, la puissance des nouvelles technologies et l'intégration de l'intelligence numérique dans notre quotidien, tant à domicile qu'au travail.

De nouvelles approches de mise à disposition de services, comme les modèles d'informatique en mode « cloud computing», sont en train d'éclore. Via le Web, ils offrent aux utilisateurs une expérience d'un tout nouveau genre. Les entreprises, de toutes tailles, mettent à disposition de leurs employés et de leurs clients de nouveaux services  sans avoir besoin de maîtriser, maintenir les technologies sous jacentes.

Le « Change Gap »
Selon des études récentes, 98 % des dirigeants anticipent une évolution des modèles commerciaux et 83 % s'attendent à un changement substantiel, voire radical. Toutefois, l'écart entre les changements attendus et la confiance de ces dirigeants en la capacité de leur entreprise à y faire face a triplé au cours des deux dernières années. Prenons par exemple le secteur de l'électricité, où les déperditions d'électricité liées au manque « d'intelligence » des réseaux atteignent 40 % à 70 % au niveau mondial. De nos jours, plus personne ne privilégierait la construction de nouvelles centrales au profit d'une meilleure gestion de la demande et de la capacité déjà disponible. Et s'il était possible de connaître la consommation en temps réel,  qui serait en mesure de refuser de réacheminer automatiquement le courant plutôt que de surcharger le réseau pour en arriver à une nouvelle coupure générale.

Pour pouvoir avancer dans cette voie, il est nécessaire de sortir les actifs informatiques et les processus métiers de leurs silos pour les intégrer à un réseau « plus intelligent » qui permettrait de gérer le moindre transformateur et des disjoncteurs jusqu'aux compteurs et thermostats intelligents installés dans nos maisons. Dans l'industrie alimentaire, sous la pression des consommateurs et des directives gouvernementales, les producteurs sont désormais dans l'obligation de garantir la sûreté des denrées tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Malgré tout, la présence de salmonelles et de bactéries E. coli dans certains aliments fait encore trop souvent les gros titres de la presse.

La méthode choisie par les entreprises du secteur pour surveiller et contrôler la température des denrées périssables n'est pas suffisamment efficace. L'inefficacité des chaînes logistiques coûte chaque année à la grande distribution environ 40 milliards de dollars en perte de productivité, soit plus de 3 % de ses ventes. Ces entreprises ne disposent pas d'infrastructures capables de connecter l'exploitation agricole au camion de transport et aux étagères du supermarché. Bien que très différents, les secteurs de l'alimentaire et de l'énergie ont un point commun : le fossé qui sépare les changements qu'ils envisagent et leur capacité à y faire face. Leurs processus métiers et leurs architectures informatiques sont extrêmement fragmentés et hautement distribués, ce qui génère un environnement dans lequel les opérations commerciales et informatiques sont réalisées dans des silos séparés. L'écart est important entre la numérisation des applications et des processus critiques de l'entreprise, et la rigidité des infrastructures sous-jacentes.

Une infrastructure intelligente pour un monde plus intelligent

Le monde numérique interconnecté d'aujourd'hui a besoin d'infrastructure assurant la convergence des besoins et des actifs commerciaux et informatiques, dans le but de créer un patrimoine intégré pour réduire leurs coûts, gérer leurs risques et améliorer leur service tout en augmentant leur rentabilité.

Une telle infrastructure doit satisfaire un certain nombre d'exigences, notamment l'intégration de l'architecture numérique et physique, le besoin de gérer, stocker et analyser de grands volumes de données et la réduction de l'inefficacité flagrante dans les domaines de l'énergie, des centres de données, de l'utilisation des serveurs, etc. Les options techniques susceptibles de sous-tendre le développement de ce type d'infrastructure convergente, dynamique et intelligente sont les suivantes :
Virtualisation - S'affranchir des barrières physiques dans les centres de données, les serveurs, les systèmes de stockage, de réseaux, de données et d'applications pour garantir aux entreprises un coût total de possession réduit et leur offrir une fiabilité et une flexibilité accrues.

Efficacité énergétique - Optimiser le rendement énergétique de l'infrastructure informatique pour réduire les coûts, et diminuer les contraintes liées à l'espace, à la consommation et au refroidissement.

Gestion des services - Assurer une visibilité, un contrôle et une automatisation intégrés au sein de tous les composants de l'infrastructure informatique et commerciale, afin de prendre en charge une mise à disposition différenciée des services et d'accélérer la croissance.

Gestion des actifs - Améliorer la fiabilité, la disponibilité et le temps d'utilisation des actifs pour garantir la qualité de services en fonction de la priorité des activités, tout en maximisant le retour sur investissement sur toute la durée de vie du parc, en optimisant les inventaires et la productivité de la main-d'œuvre, et en minimisant les risques de dysfonctionnement des équipements qui mettent péril l'environnement, tout comme la santé et la sécurité des personnes.

Sécurité - Adopter une nouvelle approche en matière de gestion des risques et de sécurité au sein des entreprises, des processus et des informations au fil de l'évolution de l'interconnexion des infrastructures informatiques et commerciales.

Résilience commerciale - Acquérir des compétences pour s'adapter rapidement et répondre aux risques ainsi qu'aux opportunités, afin de préserver la continuité des opérations commerciales, réduire les charges d'exploitation et assurer la croissance dans un monde de plus en plus interconnecté.

Infrastructure de données - Stocker et gérer en toute sécurité les informations ainsi que réduire les risques pour les entreprises grâce à une infrastructure flexible.

Nous vivons des temps particuliers qui, quoique difficiles, sont des périodes souvent propices aux grandes idées. Les systèmes intelligents sont en train de transformer les réseaux de distribution de l'énergie, la gestion du trafic et les chaînes logistiques. Ils assurent aussi bien la sécurité de nos transactions financières que la traçabilité et la sécurité des produits alimentaires. Ils font évoluer nos modèles commerciaux et leurs interactions. D'ailleurs, la pression constante sur les coûts, les attentes toujours plus élevées en matière de services, les risques et les menaces d'un nouveau genre, les technologies émergentes comme l'informatique dans les nuages, la virtualisation et le Web 2.0, sont autant d'éléments qui accélèrent encore le besoin de changement. Dans cette économie mondiale intégrée, une infrastructure convergente dynamique, capable d'offrir aux entreprises un accès et un recours immédiats à la valeur ajoutée de tous les types d'architectures, qu'elles soient physiques, numériques ou virtuelles, constitue désormais le fondement principal de l'avantage compétitif.  

didier-fauque, Vice president System & technology group IBM France
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