Franck Lefeuvre, AdFever : «les éditeurs recherchent de nouvelles sources de monétisation»

06 janvier 2009 à 16h02
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Pionnier du marketing à la performance avec Rentabilisez.com, franck-lefeuvre est désormais aux commandes d'un nouveau projet, AdFever, proposant de nouveaux outils de monétisation aux éditeurs de sites internet. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, son services et ses ambitions dans un secteur particulièrement concurrentiel.

JB -Franck Lefeuvre, bonjour. En quelques mots, pouvez vous revenir sur votre parcours professionnel ? Comment est né AdFever ?

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Franck Lefeuvre
FL -En 2003, tout juste mon bac en poche, j'ai créé ma première société, Web-Fever, qui éditait notamment Rentabilisez.com, première place de marché de la publicité en ligne en France. Ce fut une première expérience très enrichissante qui s'est bien terminée en octobre 2006, avec la revente de Web-Fever à iEurop, (société qui avait repris le portail iFrance). Quelques semaines après cette cession, j'ai été rattrapé par le virus entrepreneurial et je me suis lancé dans une nouvelle aventure avec le projet AdFever, en décembre 2006.

Deux principales raisons m'ont motivé à lancer AdFever :La volonté d'apporter quelques choses de réellement nouveau à la publicité en ligne. AdFever est né des nombreux retours reçus des différents acteurs de la publicité en ligne, à l'époque de Rentabilisez.com. L'envie de capitaliser sur une première expérience entrepreneuriale intéressante.

JB -AdFever se définit comme une plate-forme de monétisation de sites internet. Concrètement, quelle est votre offre ?


FL -Notre activité consiste à apporter des solutions publicitaires aux sites Internet qui souhaitent valoriser leur audience, afin qu'ils puissent se concentrer sur leur cœur de métier tout en générant des revenus publicitaires. Concrètement, cela se traduit aujourd'hui par une offre technologique et commerciale permettant une intégration rapide et poussée de liens sponsorisés et d'offres de comparaison de prix.

JB -Google, BlogBang, AD42, Zlio, etc... la concurrence ne manque pas sur votre segment. Comment comptez vous vous différencier ?

FL -Assez paradoxalement, d'un coté le marché de la publicité en ligne est présenté comme concurrentiel et, de l'autre, des études montrent qu'environ 70% des inventaires publicitaires sont invendus (sans parler des nouveaux espaces encore à exploiter). Il y a donc de la place pour une société comme la nôtre !

Nous comptons justement nous différencier en concentrant nos efforts sur les éditeurs de sites afin d'optimiser leur inventaire publicitaire, là où la majorité des acteurs déjà en place semblent dédier leurs ressources aux annonceurs. Ce positionnement est donc la garantie pour les éditeurs de sites que 100% de nos moyens serviront à bâtir une offre pour répondre à leurs attentes.

JB -Votre activité a été lancée l'année dernière. Les webmasters et les blogueurs ont ils répondu présent ? Quelles sont vos ambitions pour l'année prochaine ?

FL -Les technologies que nous proposons aujourd'hui ont demandé de nombreux mois de développement. Après une phase bêta, nous nous sommes lancés commercialement en septembre 2008. L'accueil des webmasters a été positif : notre positionnement répond clairement à une demande des blogueurs et éditeurs de sites qui ont des besoins spécifiques et pour lesquels la monétisation de l'audience n'est pas évidente (pour des raisons de compétences techniques et commerciales, ou tout simplement de temps). Par ailleurs, dans une période de crise où les revenus publicitaires ont tendance à diminuer, des solutions d'optimisation comme AdFever ont encore plus d'attrait. Pour 2009, l'ambition est donc de continuer les développements technologiques afin de rendre notre offre accessible au plus grand nombre et d'étendre le réseau de sites utilisant nos solutions.

JB -Votre modèle économique vous expose t'il à des risques de fraude de la part de ces webmasters ?


FL -Le modèle au clic est adopté par la majorité des acteurs internationaux de la publicité en ligne, dont certains sont nos partenaires commerciaux d'ailleurs (Yahoo!, Shopping, Kelkoo, Pricerunner...). Le risque de fraude est certes présent, mais tant à notre niveau qu'à celui de nos partenaires, des systèmes sont mis en place pour détecter toute activité frauduleuse. Jusqu'à présent, nous n'avons pas connu de difficulté particulière à ce sujet.

JB -Quand prévoyez vous d'être rentables ? La crise financière complique-t-elle le développement de votre jeune pousse ?

FL -La crise fait prendre conscience à de nombreux entrepreneurs - et c'est tant mieux ! -que la vocation première d'une société est de gagner de l'argent. AdFever ne déroge pas à cette règle, et nous nous sommes fixés des objectifs de rentabilité très précis. Nous prévoyons d'atteindre le point mort en décembre 2009, avec un premier exercice bénéficiaire dès 2010.

D'un point de vue purement business, la crise actuelle est un atout pour le développement d'AdFever pour 2 raisons majeures :
Malgré la crise, la publicité en ligne bénéficiera encore d'un taux de croissance important en 2009 (+10% d'après les dernières prévisions). Le marché reste donc encore attractif pour des projets qui apportent une réelle valeur ajoutée.. Avec la baisse du CPM, les sites éditeurs sont à la recherche de nouvelles sources de monétisation de leur audience et nombreux sont ceux qui commencent à s'intéresser sérieusement à la publicité à la performance Enfin, les solutions publicitaires AdFever présentent l'immense avantage d'être complémentaires des solutions actuelles et non directement concurrentes. Nos offres permettent donc de monétiser des éléments d'un site qui ne le sont pas jusqu'à présent.

Dans sa globalité, les projets auront du mal à se financer. Il y aura un écrémage naturel qui devrait déboucher sur une diminution des nouveaux acteurs à se lancer sur le marché de la publicité en ligne.

La crise peut donc être un avantage concurrentiel majeur pour ceux qui sauront en tirer partie. D'ailleurs, le passé est riche d'enseignement, et on notera que de belles réussites comme Meetic ou Priceminister ont commencé leur aventure pendant ces périodes de turbulence.

Cependant, pour pouvoir profiter de la crise, il faut avoir les moyens de ses ambitions, et les problèmes de financement des sociétés peuvent en effet compliquer la situation.

JB -Votre activité a été auto-financée. Comptez vous, malgré la crise, recourir au capital risque ou envisagez vous de vous rapprocher d'industriels du secteur ?

FL -Les fondateurs d'AdFever ont investi plus de 400 k€ dans le projet, permettant d'autofinancer l'activité jusqu'à aujourd'hui. Avec une offre commerciale disponible, nous souhaitons maintenant accélérer notre développement en réalisant un premier tour de table de quelques centaines de milliers d'€ auprès de Business Angels, d'ici mars 2009. Plus que de l'argent, nous cherchons des compétences en s'entourant de spécialistes d'Internet capables de partager leur expertise.

De nouveaux partenariats commerciaux sont également envisageables à court terme, avec des régies publicitaires, des agences médias ou plateformes d'affiliation, l'objectif étant, pour elles, d'optimiser, grâce nos outils, les revenus publicitaires des sites qu'elles gèrent, et pour nous de diversifier nos supports de diffusion.

Par ailleurs, des rapprochements capitalistiques avec des industriels du secteur peuvent clairement être utiles pour le développement d'AdFever, notamment pour acquérir des technologies que nous ne maitrisons pas en interne. Cependant, la priorité actuelle reste clairement de faire un premier tour de table. Avis aux amateurs !

JB -Franck Lefeuvre, je vous remercie !
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