La télévision sur IP : concurrence du broadcast ?

13 février 2004 à 00h00
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Les facteurs sont réunis pour une explosion de l'ADSL dans le monde à l'instar de ce que le marché asiatique peut observer : 9 M d'abonnés DSL au japon, 6 M en Corée, soit respectivement 25% et 70% des foyers. A tel point qu'il faut tabler en France un marché de 6 M d'abonnés ADSL à l'horizon 2006.

Selon les scénarios envisagés en France, entre 1 M et 1,5 M de foyers souscriront à une offre de télévision sur ADSL en 2006, portant le marché de la télévision payante à un chiffre compris entre 12 et 13 M. Les recettes générées par ce nouveau support de distribution audiovisuelle se situeront en cumulé 2004-2006 entre 600 M€ et 900 M€.

Toutefois, l'ADSL présente un risque non négligeable de concurrence avec le câble qui intervient également en milieu urbain. On peut estimer globalement à 7,7 M de foyers la zone de concurrence câble / ADSL, correspondant aux foyers couverts à terme par le câble mais non servis à ce jour. Une première zone correspond aux prises commercialisables non servies, la seconde zone référant aux prises à terme non construites.

Le modèle économique des services sur IP est loin d'être stabilisé. La plupart des acteurs étudiés dans l'étude sont déficitaires, et chose importante, ces pertes sont largement imputables aux nouveaux services sur IP. Softbank (BB Cable TV), qui figure le marché le plus avancé et le plus mûr, enregistre les pertes du groupe sur l'activité Internet/VoIP avec 305 M€ de chiffre d'affaires et 733 M€ de déficit ! Soit rapporté au nombre de souscripteurs, une perte de 310 € par abonné. De même pour e.Biscom avec un déficit égal à 68% de son chiffre d'affaires, ou pour Kingston en passe de fermer son service de télévision interactive (Kingston Interactive Television). Des perspectives très favorables aux services sur ADSL à pondérer par les coûts de déploiement qui passent par un endettement élevé.

Si l'on s'appuie sur l'exemple du Japon, on notera que les investissements, même s'ils apparaissent moins élevés que pour d'autres technologies, sont importants, et se voient multipliés par la course aux débits qui agitent les marchés matures. L'acquisition commerciale est rendue de plus en plus coûteuse par l'exacerbation de la concurrence, lors même que les contributions moyennes se maintiennent à un étiage bas.

Nicolas AMESTOY / schole@noos.fr

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L'étude : 200 pages, 200 tableaux et graphiques, 30 acteurs étudiés, 2 200 €HT.
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