L'industrie de la musique va-t-elle s'aligner sur celle du téléphone mobile ?

12 janvier 2004 à 00h00
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Alors que l'industrie musicale, qui concerne aussi bien des maisons de disques, des éditeurs de logiciels, des constructeurs de matériel et dans une moindre mesure des opérateurs télécom, est encore en plein bras de fer avec les plate-forme pirates comme Kazaa, une profonde évolution des rapports de force est en cours, visiblement tirée par les éditeurs de logiciels.

En effet, alors que tout le monde misait sur la prédominance des "tuyaux", comme l'avait laissé présager les fusions AOL / TimeWarner ou Vivendi / Universal en 2000, c'est finalement l'industrie du logiciel qui semble réussir la distribution de musique numérique. En effet, qu'il s'agisse du iTunes Music Store d'Apple, du nouveau Napster de l'éditeur Roxio, du RealOne Music Store de RealNetworks et de la galaxie de serveurs musicaux basés sur les technologies Windows Media de Microsoft, la musique numérique décolle avant tout grâce aux initiatives des éditeurs de logiciels, désormais systématiquement associés à des plates-formes de distribution musicale et des technologies de compression (AAC, WMA, Real) ou de gestion des droits numériques (DRM).

Les "tuyaux", que sont les fournisseurs d'accès ou les opérateurs cellulaires, ont non seulement raté leur prise de contrôle de l'industrie du disque mais semblent en outre marginalisés par les éditeurs de logiciels qui se tournent au contraire vers leurs partenaires habituels : les fabricants de matériel et en particulier de baladeurs.

Outre les cas particuliers de Apple et Sony, qui proposeront leurs plate-forme respectives iTunes Music Store et Connect avec leurs propres baladeurs, on peut citer les rapprochements entre Samsung et Roxio/Napster, Microsoft et Creative ou encore RealNetworks avec Nokia ou encore tous les produits Palm.

Ainsi, alors que l'industrie du téléphone mobile s'est organisée autour d'un duo réunissant opérateurs télécoms et équipementiers, l'industrie musicale semble destinée à s'organiser autour d'éditeurs de logiciels devenus opérateurs musicaux, associés à des constructeurs de baladeurs. Mais alors que les opérateurs téléphoniques sont souvent prêts à subventionner les terminaux pour mieux vendre leurs abonnements, beaucoup d'analystes jugent au contraire que les serveurs musicaux ne seraient que des produits d'appel pour vendre des baladeurs.

Difficile de dire si les baladeurs ou les fichiers musicaux serviront de produit d'appel à l'un ou à l'autre mais la domination des éditeurs dans cette industrie devrait à terme privilégier le "soft", et entraîner l'apparition de nouveaux modèles marketing où les futurs opérateurs musicaux seraient prêts à subventionner les baladeurs pour mieux vendre leurs différents abonnements à forte marge (achat à l'acte, forfaits, forfaits illimités, etc...).

Reste à attendre le réveil des opérateurs télécoms qui, malgré les déconvenues stratégiques des dernières années, pourraient bien faire un retour décisif dans l'industrie musicale afin de tirer la demande pour leurs médiaphones et surtout pour des réseaux UMTS à la recherche d'applications gourmandes en bande passante.
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